Dominique Billon, DG de Kolos : « Le secteur de la construction est en phase de rattrapage »

Les va-et-vient sont incessants sur les différents sites de distribution de Kolos, preuve d’une reprise des activités économiques. En juillet dernier, le cimentier a fourni, à lui seul, 75% du marché. Pour l’instant, l’opérateur envisage donc sereinement « la relance » du secteur de la construction. D’ailleurs, le directeur général de Kolos, Dominique Billon, constate que « l’économie a repris malgré un secteur qui ne tourne pas à 100% ».
Maurice est redevenue un chantier et ce n’est pas l’opérateur Kolos qui en dira le contraire. Le cimentier a vu ses chiffres de ventes augmenter depuis la fin du confinement. La hausse de consommation s’explique principalement par l’effet de rattrapage, mais aussi par une reprise des activités économiques. Un signe rassurant pour Dominique Billon, directeur général de Kolos. « 2019 a été une année record où le pays a consommé 800 000 tonnes de ciment sur une période de 12 mois. La consommation du ciment durant cette année exceptionnelle tournait autour des 66 000 tonnes par mois. En comparaison, dans une année normale, nous observons une consommation d’environ 54 000 tonnes par mois. La consommation soutenue des derniers mois est plus due à un phénomène de rattrapage. Avec l’arrêt des chantiers pendant la pandémie, le marché n’a pu consommer plus de 100 000 tonnes de ciment. Rien qu’en juillet, Kolos a fourni à lui seul 75% du marché en dépit de l’accélération des chantiers », explique-t-il.

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Pour l’instant, l’opérateur envisage l’avenir avec sérénité. « L’économie a repris malgré un secteur qui ne tourne pas à 100%. Nous n’avons toujours pas de visibilité sur le secteur de l’hôtellerie, mais nous sortirons de cette situation grâce à la volonté des opérateurs et des autorités. Il faudra peut-être revoir nos modèles de fonctionnement et notre façon de vivre afin de se réadapter et regarder l’avenir positivement », dit-il.

Les futurs chantiers des logements sociaux représentent « une belle opportunité » pour le secteur de la construction. « Ces projets, annoncés lors du dernier budget, permettent d’envisager une relance du secteur de la construction. Les chantiers existants – le Flyover de Phoenix, l’autoroute A1-M1, le Metro Express et l’Urban Terminal – ont repris à plein régime. Tout cela contribue à la relance de notre économie », dit-il. Il poursuit : « Malgré la pandémie, l’île Maurice est toujours en chantier depuis les deux dernières années. Le gouvernement a montré sa volonté de relancer l’économie au travers de grands chantiers. C’est une bonne chose pour assurer le maintien de l’activité économique. » Dominique Billon concède cependant que le marché de la construction pour les individuels dépend de l’évolution de la situation économique. « Si la population perd confiance en elle ou perd son emploi, nous risquons de voir une forte baisse de la construction individuelle », précise-t-il.
Chez Kolos, le service et l’approvisionnement sont ininterrompus. Le cimentier n’enregistre aucun retard, car il importe le ciment en vrac. Ce sont des vraquiers, pouvant transporter jusqu’à 45 000 tonnes de ciment à chaque arrivage, qui approvisionnent l’opérateur mauricien. Depuis peu, Kolos a dû accélérer l’arrivage des vraquiers. « En général, nous recevons un bateau tous les 45 jours. Aujourd’hui, pour soutenir la demande, nous avons réajusté le rythme des arrivages pour nous rapprocher de 30 à 35 jours. Ainsi, nous pouvons maintenir l’approvisionnement continu des utilisateurs et assumer notre rôle en tant qu’entreprise responsable », explique-t-il.

Le directeur général de Kolos rappelle qu’en juillet dernier, malgré la hausse du dollar, l’entreprise a décidé de majorer ses prix que de 5% seulement « afin de ne pas pénaliser » ses partenaires et les opérateurs devant assurer la continuité de leurs projets. « Sauf effondrement supplémentaire de la roupie, nous ne prévoyons pas d’évolution du prix de vente, » précise Dominique Billon.

Il rassure également ses partenaires sur l’approvisionnement du marché. « Il y a une perception de pénurie artificielle. Cela nous étonne, car notre usine tourne normalement et nos approvisionnements se font selon le planning prévu. Depuis juillet, les ventes ont été soutenues, principalement pour rattraper les retards sur les chantiers. Il y a donc une demande supérieure et nous subvenons à cette demande pleinement. Sur un marché qui tourne avec une compétition saine, chaque entreprise a le devoir de répondre à la demande. Actuellement, Kolos assume pleinement son rôle, en fournissant ce marché, et même au-delà. S’il y avait pénurie, tous les chantiers auraient été à l’arrêt », souligne-t-il.

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