ÉCONOMIE – Monetary Policy Committee : Sans surprise, la BoM à la rescousse de la MIC

  • Le gouverneur Harvesh Seegolam : « La Mauritius Investment Corporation contribue au maintien de la stabilité financière »

Le gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, est allé à la rescousse de la Mauritius Investment Corporation Limited face aux allégations formulées que ce soit à l’Assemblée nationale ou dans le Staff Report des Article IV Consultations du Fonds monétaire international (FMI). Il est revenu avec la thèse que cette filiale de la BOM contribue à maintenir la stabilité financière et empêcher la contagion du secteur bancaire par le secteur réel en aidant les entreprises touchées par le Covid-19 à rester à flot tout en préservant les emplois. Il a aussi annoncé que le Monetary Policy Committee (MPC) a maintenu le taux directeur à 1,85 %.  La Banque prévoit un taux de croissance de 5,5 % pour l’année 2021.

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Par ailleurs, l’inflation intérieure continue à être soumise à des pressions du côté de l’offre. « En l’absence de nouveaux chocs externes, les services de la Banque prévoient que l’inflation globale s’établira à environ 3,5 % pour 2021. La hausse des prévisions de l’inflation découle principalement de la volatilité des coûts de fret et des prix des biens importés », dira le gouverneur de la Banque centrale en ajoutant que ces facteurs sont de nature transitoire.

Abordant les dernières mesures dans le cadre du programme de soutien COVID-19 et sa prolongation jusqu’en juin 2022, la Banque de Maurice fait état de mesures complétant l’orientation accommodante de la politique monétaire, d’où le statu-quo pour ce qui est du Repo Rate à 1,85% en vue de favoriser la reprise économique.

En ce qui concerne la Mauritius Investment Corporation, Harvesh Seegolam dit avoir pris note des récentes allégations portées contre cette filiale de la Banque de Maurice. « Je souhaite apporter les précisions suivantes : La Banque a créé la MIC au milieu de la pandémie avec un double objectif. Le premier étant de soutenir financièrement les entreprises mauriciennes  qui ont été négativement impactées par COVID-19. Le second est d’investir dans l’avenir de Maurice, à travers son portefeuille Future Generations et dans des actifs stratégiques générateurs de rendement », dit-il.

Il annonce que la MIC a soumis un rapport au Board de la Banque détaillant les procédures et processus d’approbation des projets. « Je peux vous assurer que la charte d’investissements de la MIC et les principes de bonne gouvernance ont été respectés. La Banque continue de suivre de près la résilience du secteur bancaire et procède régulièrement à des tests de résistance. Les résultats indiquent que les effets des chocs économiques réels sur le système bancaire mauricien ont, jusqu’à présent, été contenus », a-t-il affirmé.

Invité à commenter les critiques formulées par l’opposition concernant l’allocation des fonds de la MIC, le gouverneur de la Banque centrale trouve tout simplement que ces questions devraient être adressées à la MIC, qui est une compagnie indépendante.

À une question concernant l’indépendance de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam s’est appesanti sur le fait que les décisions sont prises par les services de la Banque sans aucune intervention extérieure.

Passant en revue l’économie nationale, le gouverneur a avancé que le MPC a constaté qu’elle se redresse progressivement dans ce contexte mondial amélioré. Depuis la dernière réunion du MPC, il relève trois évolutions majeures: le déploiement réussi de la campagne de vaccination anti-Covid-19, la réouverture progressive des frontières aux voyages internationaux et l’annonce de la prochaine visite sur place du GAFI, susceptibles de renforcer la confiance dans les perspectives économiques du pays. Il se dit confiant que la réouverture des frontières devrait relancer le secteur du tourisme au second semestre de cette année et au-delà avec des Multiplier Effects sur d’autres activités connexes. Ce qui aura un effet positif sur les conditions du marché du travail.

La Banque centrale concède que l’activité économique au premier trimestre 2021 a souffert de la résurgence des cas de COVID-19 et de l’imposition d’un deuxième verrouillage en mars 2021. Cependant, la préparation des particuliers et des entreprises à faire face au deuxième verrouillage et la levée progressive des restrictions ont contribué à limiter les dommages à la sortie globale. La contraction de l’économie nationale de 8,4 % au premier trimestre de cette année a été inférieure à celle des deux derniers trimestres de 2020.

Le déficit des comptes courants par rapport au  PIB s’est encore détérioré pour atteindre 16,1 % au premier trimestre de cette année. Le déficit du compte des biens s’est creusé tandis que le compte des services est resté négatif en raison de l’insuffisance des recettes touristiques. Le déficit du compte courant devrait s’améliorer pour atteindre environ 10,2 % en 2021, contre 12,7 % en 2020. « Avec le renforcement de la confiance et de l’optimisme des consommateurs, un rebond de la demande intérieure semble être en cours et la croissance en 2021 devrait être positive », a dit Harvesh Seegolam.

Les réserves en devises étrangères sont estimées à quelque à 7.3 milliards de dollars américains, soit 18,2 moins d’importations.

Harvesh Seegolam a annoncé que la Banque centrale réfléchit actuellement sur le changement de certains aspects importants de la politique monétaire dont un taux d’inflation tolérable, les instruments de la politique monétaire et les objectifs opérationnels. Des consultations avec les Stakeholders devront débuter en octobre 2021. Le nouveau système sera mis en oeuvre avant la fin de 2021.

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