Qui dit Nouvel An dit aussi célébrations. Et pour ne pas déroger à la règle, les hôtels – après de longs mois de stagnation – ont préparé différents plans pour attirer la clientèle, touristes comme Mauriciens. Mais alors que le Covid-19 impose le respect de restrictions sanitaires afin de réduire les risques de contamination, depuis la réouverture des frontières, il semblerait que certains établissements hôteliers lésinent sur ces mêmes mesures afin de ne pas se mettre leurs clients à dos.
Tout un chacun aura pu le constater, les touristes flânant dans à travers le pays respectent en grande majorité le port du masque. Toutefois, ce n’est pas toujours le cas sur les plages publiques, de même que dans l’enceinte des établissements hôtelier. Dans cet hôtel de renom, situé au Nord du pays, peu de touristes portaient ainsi leurs masques pour le réveillon du 31 décembre. « Lorsque j’ai effectué mon Check-iIn à l’hôtel, on ne m’a demandé que ma carte de vaccination. Il n’y a pas eu de prise de température, et en aucun cas on ne m’a demandé de porter mon masque tout au long de mon séjour. D’ailleurs, la distanciation sociale n’existe pas », explique ainsi une mère de famille, qui dit aussi avoir des facteurs de comorbidités.
Elle soutient avoir accepté de passer son Nouvel an à l’hôtel, car elle avait confiance à l’effet que les règles seraient respectées. Pour éviter toute propagation du coronavirus, l’hôtel a en effet installé des gels hydroalcooliques ainsi que des appareils afin de vérifier la température avant d’entrer dans les restaurants. Mais entre les clients étrangers et les Mauriciens, la différence est immédiatement visible dans les restaurants des hôtels.
« Nous voyons que les Mauriciens portent constamment leurs masques par rapport aux étrangers. Mais nous ne pouvons pas obliger les étrangers à porter les leurs. De plus, nous relevons qu’après quelques heures passées à l’hôtel, les Mauriciens se débarrassent à leur tour leurs masques, ne respectent pas la distanciation sociale et n’utilisent pas de gels hydroalcooliques », fait comprendre une employée d’hôtel. À peine a-t-elle tourné le dos, dit-elle, que certains clients se livrent à de grandes embrassades avec les employés qu’ils connaissent déjà.
Restaurants bondés
Dans ce même hôtel, certains serveurs ne portaient pas de masque, et ce, dans des restaurants le plus souvent bondés. Que ce soit pour le petit-déjeuner, le déjeuner, le High Tea ou le dîner, le buffet attire en effet beaucoup de monde. Ces restaurants étaient d’ailleurs si bondés que les serveurs arrivaient difficilement à prendre les commandes.
« Nous ne savons pas si des clients ont attrapé le Covid-19. Nous nous voyons dans l’obligation de travailler, car nous étions sans clients depuis plusieurs mois », explique un jeune serveur, qui habite la région. Des risques qu’il accepte cependant de prendre, « car je dois bien gagner mon pain et nourrir ma famille », rajoute-t-il. Certains hôtels, eux, préfèrent le service à la carte afin d’éviter que les clients soient physiquement trop proches, d’autant que la plupart laissent « tomber le masque ».
Les feux d’artifice de la Saint Sylvstre ont eux aussi attiré les foules au bord de la plage. Certains clients, conscients du danger, ont décidé de garder leurs distances et admirer de loin les jeux de lumière. Sauf que la plupart des clients étaient des Mauriciens qui, contrairement aux étrangers, ont préféré faire la fête. Ainsi, à la fin des feux d’artifice, la piste de danse s’est ouverte et nombre de clients célébraient le Nouvel An sans se soucier des gestes barrières.
Les piscines toujours remplies
Chaleur oblige, les piscines étaient, elles aussi, pleines à craquer à tout moment de la journée, et ce, malgré la présence des variants Omicron et Delta sur le territoire. Une cliente mauricienne, préférant garder l’anonymat, était parmi les rares à préférer nager en mer. « Je préfère aller nager seule en mer que d’être dans la piscine. D’ailleurs, nous enregistrons tous les jours des cas positifs dans le pays. Je ne peux pas prendre de risques », dit-elle.
Le problème est d’autant plus sérieux que depuis lundi, certains hôtels proposent des tarifs aux rabais pour les Mauriciens désirant profiter de leurs piscines. Un package qui comprend également nourriture et boissons. Ce qui vient compliquer la donne en termes de flux de clients dans les restaurants à l’heure du déjeuner.
Par ailleurs, il n’est pas rare que des clients jettent leur masque dans les poubelles des hôtels. Un geste, explique un responsable, qui n’est pas sans risque, car les employés partent chez eux après leurs heures de travail pour revenir le lendemain ou quelques jours plus tard. « Nous ne savons pas où étaient ces travailleurs. Ils peuvent être porteurs du virus à tout moment. Les touristes peuvent aussi être infectés à leur tour », dit-il. Il se demande ainsi à quoi servent les hélicoptères qui survolent les hôtels alors que les règles sanitaires de base ne sont même pas respectées.
A noter que depuis la reprise, ce mardi, plusieurs hôtels ont décidé de baisser encore leurs tarifs. Pour s’en convaincre, il suffit d’ailleurs de faire un tour sur certains sites Web de réservations.
