FDI : gros retard à rattraper sur 2010

Après la sonnette d’alarme par rapport à la chute dramatique du niveau des investissements privés en 2011, les statistiques officielles de Foreign Direct Investment (FDI) pour les premiers six mois de cette année confirment une baisse, soit un retard d’un peu moins de Rs 5 milliards par rapport à l’année dernière. Ces chiffres ont été déposés à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale par le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, mardi dernier, en réponse à une interpellation du député du MMM, Kee Cheong Li Kwong Wing. Dans le cadre du prochain budget, il a promis de nouvelles mesures en vue de relancer la croissance et les investissements. Le député du MMM n’a pas manqué l’occasion de lancer une pique à l’encontre du Board of Investment (BOI) pour cette mauvaise performance.
Le Grand Argentier a révélé que pour la période de janvier à juin 2011, le flux d’investissements directs (FDI) a été de Rs 3,4 milliards, selon les chiffres disponibles à la Banque de Maurice. À pareille époque l’année dernière, le FDI se montait à Rs 8,2 milliards. Avec ce retard de près de Rs 5 milliards pour le premier semestre et la tendance enregistrée, le gouvernement s’attend à recevoir quelque Rs 8 milliards sous forme de FDI en 2011.
Cette performance représente une baisse de plus de 40% par rapport au record de Rs 13,9 milliards établi l’année dernière. Néanmoins, le vice-Premier ministre et ministre des Finances a tenu à mettre en perspective la performance du FDI en 2010. « The Rs 13,9 billion included two exceptional transactions, namely in the healthcare and the banking sectors. Exclusive of these exceptional FDIs, total inflows in 2010 amounted to Rs 10,4 billion », a-t-il fait comprendre.
Dans les Rs 3,4 milliards de FDI pour les six premiers mois de cette année, deux secteurs émergent, en l’occurrence la construction, avec Rs 1,3 milliards, et l’immobilier (Real Estate Activities), Rs 1,2 milliard. Comparativement à la période correspondante l’année dernière, la chute du FDI dans l’immobilier est plus que dramatique, soit une décroissance de 64%, par rapport aux Rs 3,4 milliards enregistrés.
Une analyse détaillée confirme le tassement dans la filière des Integrated Resort Schemes (IRS), jusqu’ici véritable locomotive de la croissance. De janvier à juin cette année, les investissements étrangers dans les IRS n’ont été que de Rs 609 millions, contre plus de Rs 2 milliards pour le premier semestre 2010.
Le segment des Financial and Insurance Activities a connu un véritable écroulement avec seulement Rs 286 millions de FDI contre Rs 4,6 milliards pour janvier à juin de l’année dernière. Le secteur de la santé n’attire plus, avec un zéro-pointé à juin dernier contre Rs 2,7 milliards en 2010. Un autre créneau en chute demeure les Accommodation and Food Service Activities, avec un flux de Rs 268 millions contre Rs 836 millions l’année dernière.
Au chapitre de la répartition géographique du FDI, la crise économique, qui ébranle les pays de l’Euro Zone, se fait sentir. Un peu moins de Rs 1 milliard a été enregistré, contre Rs 3,9 milliards à juin 2010. La situation se présente encore sous des aspects négatifs pour d’autres régions du monde, que ce soit l’Inde avec un maigre FDI de Rs 44 millions pour les six premiers mois de 2011, contre Rs 2,7 milliards l’année dernière, ou encore les pays du Sud-Est asiatique avec une baisse de 96%, soit Rs 117 millions cette année, contre Rs 3,1 milliards l’année dernière.
Se disant conscient de l’importance de ce paramètre économique, le vice-Premier ministre et ministre des Finances s’est évertué à rassurer. « The amount of FDI is one of the many factors influencing the balance of payments and the exchange rate. The appropriate policy mix to ensure sustained growth and investment will be addressed in the forthcoming budget », devait-il faire comprendre.
Plus tard, Xavier-Luc Duval devait concéder à l’Opposition que « as far as composition of the FDIs, I would agree with Honourable Li Kwong Wing that this is not just the amount of FDIs that has its importance. For instance, if we had Bill Gates come to Mauritius with Rs 100 000, it would be great. He will not have to bring any money because it is technology, innovation and also into manufacturing, etc. I agree with the Honourable member that we should try and improve the composition of the FDI ».
De leur côté, le leader de l’Opposition, Paul Bérenger, et le député Li Kwong Wing ont fait part de leurs appréhensions quant au fait que « a good part of this FDI stock is stock exchange relations, that is, selling and purchasing of shares on the stock exchange ».
Devant cette pâle performance sur le plan du FDI, le député Li Kwong Wing a égratigné le Board of Investment. « Does it mean that if that trend has not been reversed and diversification of FDIs has not been achieved, therefore the BOI has failed in its promotion services or that there are things that should be done at the level of the BOI which is not performing, given the fact that a lot of resources are already being provided to the BOI for the purpose ? » s’est demandé le député du MMM.
La réaction du vice-Premier ministre et ministre des Finances ne s’est pas fait attendre pour repousser la balle dans le camp de son prédécesseur. « I have only been here for one month », lâchera-t-il, avant d’ajouter que « I think that the promotion of Mauritius overseas is of a major importance, whether it is in exports or investment promotions. With my colleague ministers I am personnaly looking at these because I think that is crucial for our country ».

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