… qui redonne de l’élan au semestre qui reste modéré (+2,1%)
Les derniers chiffres publiés par Statistics Mauritius confirment une reprise progressive, mais tangible du tourisme à Maurice. Au cours du premier semestre 2025, l’île a accueilli 658 909 visiteurs étrangers, contre 645 549 à la même période en 2024, soit une hausse modérée de 2,1 %. Cette amélioration, bien que timide, cache des dynamiques contrastées selon les mois – avec en point d’orgue une très forte progression en juin (+30 % de croissance par rapport à juin 2024).
Le mois de juin marque un net redressement : 115 090 touristes ont foulé le sol mauricien, contre 88 416 en juin 2024, soit une hausse de 30,2 %. Ce rebond intervient après plusieurs mois de performances irrégulières, où l’on a observé un repli significatif en mars notamment.
Le début d’année a été particulièrement fort : janvier 2025 enregistre 138 217 arrivées, un chiffre anormalement élevé qui pourrait s’expliquer par des événements spécifiques ou des ajustements statistiques. Les mois de février (116 926), avril (113 472) et mai (120 157) ont tous affiché des hausses par rapport à 2024, alors que mars accuse un recul de 18,6 %.
Comparatif mensuel : premier semestre 2024 vs 2025
L’Europe reste en tête, l’Asie progresse lentement mais sûrement
Les données par pays montrent sans surprise que l’Europe reste le principal bassin émetteur de touristes avec 156 135 arrivées pour le semestre contre 151797 en 2024. Le continent a généré plus de 7 000 arrivées en juin, avec des marchés clés comme la France (15441 à juin 2025 contre 13826 en 2024), l’Allemagne (4 520 touristes au premier semestre) et le Royaume-Uni (1 023). Ces marchés restent toutefois fortement saisonniers, concentrés en janvier-mars, et marquent un ralentissement en mai-juin.
L’Asie, bien que représentant un volume inférieur, démontre une croissance plus constante. Des pays comme les Philippines (602 visiteurs sur six mois), mais aussi possiblement l’Inde ou la Chine (non détaillés dans les dix premiers), témoignent d’un intérêt stable pour la destination mauricienne.
Du côté des États-Unis, on enregistre plus de 1 000 visiteurs pour le semestre, avec un pic en janvier et un flux plus faible ensuite.
Entre saisonnalité, diversification et reprise
• Saisonnalité : les marchés européens restent fortement dépendants de l’hiver boréal, avec des arrivées concentrées en début d’année.
• Reprise ciblée : le rebond de juin pourrait refléter une amélioration de la connectivité aérienne et des efforts marketing.
• Diversification : malgré sa domination, l’Europe ne suffit pas à elle seule à maintenir une dynamique annuelle forte ; les marchés asiatiques et américains, bien qu’encore marginaux, méritent une attention renforcée.
•Défis persistants : la baisse de mars rappelle la vulnérabilité du secteur face aux aléas économiques, logistiques ou climatiques.
Perspectives pour la suite de l’année
Avec plus de 658 000 touristes à mi-année, Maurice pourrait raisonnablement viser un objectif annuel dépassant 1,4 million de visiteurs en 2025, si la tendance de juin se poursuit. Tout dépendra de la performance du troisième trimestre (juillet–septembre), période traditionnellement forte, et des flux d’arrivée en provenance de marchés émergents.
Sans être spectaculaire, la croissance de 2,1 % sur le semestre est un signe encourageant. Le bond de juin donne le ton d’un possible retournement positif. Pour transformer l’essai, il faudra maintenir la visibilité de la destination, renforcer les dessertes aériennes, et poursuivre la diversification des marchés. L’industrie du tourisme mauricien démontre une résilience certaine, mais aussi une fragilité structurelle qui appelle des stratégies à long terme.