Transport en commun : le clignotant au rouge pour les opérateurs d’autobus

  • Un manque à gagner de Rs 6 à Rs 8 millions accusé mensuellement à ce stade

Le clignotant continue de rester au rouge pour les opérateurs d’autobus depuis la fin du confinement sanitaire l’année dernière. Raison évoquée : la présence accrue des opérateurs illégaux sur leurs lignes au point qu’ils enregistrent actuellement un manque à gagner variant de Rs 6 à Rs 8 millions mensuellement. Ils font un appel aux les autorités pour un assainissement d’urgence de cette situation.

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Pour Swaley Ramjane, directeur de l’United Bus Service (UBS), la compagnie a terminé l’année 2020 avec moins de passagers et avec moins de recettes. « Il se pourrait bien que cela soit dû en grande partie à un accroissement du nombre d’opérateurs sur nos lignes. Tous ces vans qui ont l’habitude de travailler avec les touristes viennent maintenant s’ajouter aux opérateurs illégaux déjà existant dans le système. »

En sus de cela, il y a le Métro Express qui invite les passagers à délaisser les autobus. « Il y a tout ces facteurs qu’il faut prendre en considération », a déclaré le directeur général de l’UBS « Je pense que le gouvernement doit bien gérer cette situation car nous employons beaucoup de travailleurs. À ce jour, nous sommes en train de perdre 20 à 25% de revenus.

Cela représente un manque à gagner d’environ Rs 8 millions par mois », a-t-il fait ressortir.
La compagnie Triolet Bus Service (TBS) fait face au même problème. Depuis la période de confinement, ses autobus ne sont plus remplis comme auparavant. Le directeur général de TBS, Viraj Nundlall, a dit constater qu’après la reprise du travail après le confinement, les revenus de la compagnie ont chuté par environ 20 à 25%.

« Nous avons cru à un certain moment que la situation allait s’améliorer dans deux ou trois mois. Mais celle-ci ne s’est jamais améliorée. Nous continuons à perdre 25% de nos passagers et la principale raison est qu’il y a actuellement sur nos lignes beaucoup plus d’opérateurs illégaux que d’habitude. Maintenant il y a plus de vans, des 2×4, des voitures qui viennent ramasser des passagers carrément aux abords des arrêts d’autobus. En sus de cela, des gens qui travaillent dans les établissements hôteliers ne prennent plus les autobus », a déclaré le directeur général de TBS. Il a aussi affirmé qu’il a dû écrire aux autorités pour dénoncer « cette industrie illégale » qui opère en parallèle avec TBS. Il faut savoir que les dépenses d’une compagnie d’autobus continuent d’augmenter et cela depuis janvier, a-t-il dit.

Et de poursuivre : « On ne peut pas diminuer le nombre d’autobus car nous allons rouler d’après un calendrier approuvé par la National Land Transport Authority. Nos dépenses continuent d’augmenter alors que nos revenus continuent de baisser et je me demande pendant combien de temps encore nous allons pouvoir faire face à cette situation. Avec 25% de passagers en moins, cela représente environ un manque à gagner de Rs 6 à Rs 7 millions », a-t-il souligné.

Même son de cloche chez les opérateurs d’autobus individuels. Selon le porte-parole de la Bus Owners Cooperative Federation, les opérateurs « se dirigent tout droit vers la banqueroute ». En sus du problème d’opérateurs illégaux, il y a la hausse continue des pièces de rechanges, de l’enveloppe salariale et le fait que le gouvernement n’a pas cru bon de réviser l’allocation accordée aux opérateurs pour permettre aux élèves et personnes de voyager gratuitement dans les autobus.

Selon lui, avec la présence accrue des opérateurs illégaux sur les lignes desservies par les membres de cette fédération, chaque autobus individuel enregistre en moyenne un manque à gagner d’environ Rs 2 000 par jour. « On va vers un précipice si situation continue », a-t-il prévenu.


De juillet à décembre 2020 — RHT : des pertes mensuelles de Rs 1 M à Rs 2,6 M

La compagnie d’autobus Rose Hill Transport (RHT) a enregistré des pertes de l’ordre de Rs 1 M à Rs 2,6 M par mois entre juillet et décembre 2020. Cette période est considérée comme la “New Normal” pour RHT, car les six premiers mois de 2020 comprenaient trois mois de “lockdown” et trois mois d’opérations.

Durant la même période, RHT a connu une baisse de ses fréquentations de 40% en moyenne. Taux à laquelle cette baisse semble se stabiliser, et ce, depuis l’introduction du métro, explique-t-on chez RHT. « La cause principale et majeure de cette situation demeure l’introduction du métro, qui s’est installé sur la ligne principale de Rose-Hill à Port-Louis. Un petit pourcentage de baisse est dû à la nouvelle culture du “work from home”, le travail à distance adopté par l’État et un grand nombre d’entreprises », explique-t-on chez RHT.

Pour RHT Ltée, 2021 sera une année charnière, « voire de survie », pour la compagnie, « malgré de nombreuses représentations auprès de l’autorité régulatrice afin d’apporter un changement majeur dans le secteur du transport public à Maurice – qui aurait permis une cohabitation saine et profitable » entre les différents acteurs et le métro. « Cela fait plus d’un an que le métro a été lancé et nous attendons toujours cette nouvelle vision qui réunirait tous les acteurs du secteur afin de proposer un modèle de mobilité publique profitable et innovant. Il est connu que l’innovation fait partie de l’ADN de RHT, et nous sommes prêts à y apporter notre contribution pour doter Maurice d’un modèle de transport public moderne, efficient et profitable pour tous les acteurs du secteur », explique-t-on chez RHT.

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