Éducation – Nouveaux règlements : La mainmise de l’État sur les collèges privés dénoncée

Une circulaire de la PSEA informe les managers qu’ils doivent dorénavant obtenir son aval avant la mise à exécution de tout projet

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Bashir Taleb (Fédération des Managers) : « On est train d’asphyxier les collèges privés »

Une nouvelle directive de la Private Secondary Education Authority (PSEA) aux collèges privés est venue provoquer un sentiment de ras-le-bol. Dans une circulaire datée du 15 octobre dernier, les managers de ces collèges sont avisés que dorénavant ils devront avoir l’aval de l’autorité avant de s’embarquer dans un projet. De plus, pour leurs travaux, ils devront engager des personnes ayant de Business Registration Numbers, car il faudra soumettre les reçus des paiements à la PSEA.
Cela fait trois mois que les collèges privés n’ont pas reçu de subventions du gouvernement, soit pour la période d’août à octobre 2021. Et pour enfoncer davantage le clou, ils ont reçu une circulaire leur indiquant les exigences de la PSEA pour qu’ils puissent toucher leurs Grants. La circulaire, datée du 15 octobre dernier, cite ainsi les clauses 4 et 15 de la PSEA Act relative au paiement des subventions aux collèges privés. On peut ainsi lire à la section 15(4) : « Before any grant or provisional grant is made, the Authority may require the grantee to furnish such information as the Authority may require. »
C’est en se basant sur cette disposition de la loi que la PSEA impose désormais aux managers l’obligation préalable de chercher l’aval de l’autorité avant de démarrer un projet. « Managers should seek prior endorsement of the authority before embarking on any major project in particular for Non Recurrent Expenses », s’appesantit la PSEA.
La plateforme, réunissant différentes fédérations des collèges privés, s’est ainsi réunie mardi pour faire le point sur cette situation et décider de la marche à suivre. Bashir Taleb, le porte-parole, explique : « déjà que la nouvelle formule de Grant nous pose des problèmes de toutes sortes, et voilà qu’on vient à chaque fois ajouter de nouvelles clauses pour nous compliquer davantage la vie. Cette nouvelle circulaire montre qu’on vient encore serrer la vis. On est en train d’asphyxier les collèges privés. »
En outre, en plus d’obtenir l’aval de la PSEA avant tout projet, les collèges privés devront également par la suite présenter des reçus. Pour cela, il faudra travailler exclusivement avec des personnes ayant de Business Registration Numbers (BRN). Donc, le collège ne pourra par exemple faire appel à un simple maçon pour ériger une clôture, mais devra avoir affaire à un entrepreneur dument enregistré.
Déjà, ajoute Bashir Taleb, la PSEA exige d’avoir une projection des coûts sur une année scolaire complète. Ce qui n’est pas pratique, précise Bashir Taleb. De l’autre côté, le paiement est irrégulier. « Les collèges ont des StandingOorders à respecter, par exemple, et ces retards nous posent pas mal de problèmes », fait-il encore comprendre.
Au-delà de ces difficultés purement administratives, c’est la liberté même des collèges privés qui est menacée, poursuit Bashir Taleb. « C’est clair qu’il y a une mainmise totale de l’État sur nos collèges. On nous prive de la liberté d’avoir notre propre projet d’éducation. L’identité des collèges privés est menacée. C’est un genre d’étatisation. Nous voulons respecter notre caractère de collège privé », fait-il comprendre.
La plateforme a ainsi mis sur pied un groupe de travail, qui se réunira pendant le prochain week-end afin de décider d’une action conjointe forte. « Nous allons contester cette manière de faire. Nous ne comptons pas rester tranquilles à ce sujet », fait-on comprendre.
Sollicité pour une réaction à ce même sujet, le Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC) se dit solidaire de cette action. « Nous faisons bloc avec nos collègues, car nous sommes tous concernés. C’est l’avenir des collèges privés et des enfants que nous éduquons qui est en jeu. Les réunions intra et intersectorielles se multiplient », indique la directrice, Gilberte Chung.

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