ÉDUCATION | Suite du deuxième trimestre — Le protocole sanitaire, obstacle à la reprise normale des classes

Sept jours d’isolement pour les vaccinés et 14 jours pour les non-vaccinés

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Les chefs d’établissements livrés à eux-mêmes pour déterminer les Close Contacts

Les classes ne reprendront pas normalement à partir du 18 octobre, comme annoncé initialement. Les autorités préfèrent en effet assurer la prudence, pour reprendre les mots de la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. Sauf que ce changement vient bouleverser le programme de travail, surtout en vue du rattrapage prévu du retard accumulé au premier trimestre. De plus, le protocole sanitaire avec auto-isolement de 7 ou 14 jours, dépendant du fait que l’étudiant soit vacciné ou pas, vient compliquer davantage l’équation.

La décision du ministère de l’Éducation de maintenir les jours de classe alternée pour la suite du deuxième trimestre a pris tout le monde par surprise. Alors que les administrations des collèges avaient déjà préparé leur Time Table sur une semaine, en vue de la reprise « normale » à partir du 18 octobre, rien n’a été dit au cours de la conférence de presse sur la manière dont le travail serait organisé. Surtout qu’il y a le rattrapage du deuxième trimestre à faire et que, selon le plan initial, il était question de cinq jours de travail par semaine pour le reste du deuxième trimestre.

Une réunion a ainsi eu lieu avec les différents partenaires hier matin en vue de clarifier la situation. Le programme de travail sera organisé sur une semaine, soit le Time Table normal. Sauf qu’étant donné que les étudiants ne seront pas à l’école tous les jours, ils auront moins de classe. À titre d’exemple, les Grades 7 et 8, avec trois jours d’école seulement, auront droit à 27 périodes par semaine, soit neuf par jour. Les Grades 9 à 13, avec quatre jours d’école, auront eux 36 périodes par semaine, soit là aussi neuf par jour. Sauf qu’en temps  normal, les collégiens ont droit à 45 périodes par semaine.

Sollicité à ce sujet, un recteur estime qu’un tel plan de travail est faisable, même s’il est d’avis qu’un cinquième jour de travail aurait permis de faire le rattrapage. D’autres suggèrent que des cours en ligne soient organisés le jour où les étudiants seront à la maison. De toute façon, disent-ils, les enseignants seront libres aux heures où ils devaient avoir classe avec les grades concernés, si le Time Table est organisé sur une semaine.

Mais ce qui préoccupe surtout les administrations des collèges, c’est que le protocole sanitaire, avec l’auto-isolement pour ceux en contact avec des cas positifs, qui est maintenu. Selon un recteur, ce protocole a posé beaucoup d’inconvénients, car il a bouleversé le plan de travail. « Pour l’heure, il y a encore un flou sur la question, car chacun l’applique un peu comme il veut. Nous nous attendions que la ministre donne des précisions, une directive claire sur ce protocole, mais tel n’a pas été le cas », dit-il.

Il rappelle que pour sa conférence de presse, avant le début du 2e trimestre, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation avait indiqué que les classes seraient fermées pendant un jour lorsqu’il y a des cas positifs et que les cours reprendraient le lendemain. Toutefois, deux semaines plus tard, la directrice du Health and Wellness du même ministère avait envoyé un courriel aux Zone Directorates donnant des instructions pour que les enfants soient placés en auto-isolement pendant 14 jours.

Pour la suite du trimestre, le protocole sanitaire a une nouvelle fois été modifié. Cette fois, seuls ceux ayant été en Close Contact avec un étudiant contaminé seront placés en isolement. La durée de cette période dépendra du fait de savoir si l’étudiant en question a été vacciné ou pas. Si c’est oui, la période d’auto-isolement sera de sept jours, et si c’est non, la période sera alors de 14 jours. Ce qui est encore flou, c’est la définition de Close Contact. Les instructions du ministère de la Santé indiquent que le contact doit être au moins de 15 minutes avec l’étudiant positif.

Des questions se posent alors : qui va déterminer qui ont été les Close Contacts d’un étudiant positif ? Les chefs d’établissement sont sans réponse à ce sujet et regrettent qu’ « il semble qu’on ait laissé cela entre nos mains. Ce sera à nous de déterminer qui va en isolement et qui reste en classe. »

L’organisation des cours pour les deux groupes demeure un autre dilemme. Comment faire pour ne pénaliser personne si certains doivent rester en isolement alors que la classe continue ? C’est une autre complication que les chefs d’établissement devront gérer. Ils souhaitent qu’il y ait une cohérence dans l’application de ce protocole et qu’il n’y ait pas de cafouillage comme la dernière fois.

Le ministère prévoit d’organiser une réunion avec tous les recteurs lundi prochain afin de définir les modalités du plan de travail. Concernant les étudiants qui refusent la vaccination, pour le moment, il n’y a aucune instruction pour leur refuser l’accès aux collèges, contrairement à ceux ayant déjà atteint 18 ans.

Par ailleurs, des recteurs regrettent que, selon les instructions reçues, l’organisation des activités extrascolaires est toujours interdite. Ce qui est considéré comme étant important pour le développement holistique des enfants, surtout en cette période difficile. « On comprend que le ministère affiche la prudence, comme l’a dit la ministre, mais en même temps, ces activités sont importantes, surtout pour ceux qui iront à l’université », disent les chefs d’établissement.

Auto-isolement : deux poids, deux mesures ?

Dans un collège du nord, les étudiants ayant été en contact avec un de leurs camarades testé positif ont été priés de reprendre les classes après un jour. Certains se demandent ainsi pourquoi le mot d’ordre était différent dans le cas des Stars Schools ayant connu plusieurs contaminations après la célébration des lauréats. « Est-ce parce que ces jeunes ne sont pas de futurs lauréats qu’ils ont droit à un traitement différent ? » se demandent ainsi les parents. Ils se demandent également pourquoi les instructions divergent d’une zone à l’autre.

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