(Emploi) Rajeev Hasnah (économiste) : « Plus le confinement dure, plus l’impact économique sera conséquent »

Rajeev Hasnah, économiste exerçant dans le privé, donne son avis sur la situation économique. Il souligne que les entreprises sont déjà fragilisées depuis un an et que le nouveau confinement pourrait avoir des répercussions sur le maintien des emplois. Cela pourrait d’ailleurs contribuer à retarder la reprise économique. Rajeev Hasnah estime que les entreprises doivent revoir leur ‘‘business model’’, cela d’autant que la pandémie sera présente pour un bon moment.

- Publicité -

Alors que nous nous attendions tous à relancer l’économie, nous voilà en plein dans une seconde vague de la pandémie. Quel sera l’effet de ce deuxième Lockdown sur l’économie ?
D’une manière globale, en comparaison avec le confinement national de l’année dernière, en 2021, le PIB au préalable pourra rester au même niveau qu’en 2020 ou dans le pire des cas, baisser encore après avoir enregistré une baisse de 15% en 2020. D’un point de vue sectoriel, en 2021, on verra l’effet de fermeture de l’économie – dépendant de la durée du confinement – sur toutes les activités économiques, hormis le secteur touristique qui de toutes les façons était déjà en mode veilleuse depuis l’année dernière. Ce deuxième confinement aura aussi un impact plus prononcé sur le flux de devises étrangères à cause du ralentissement dans l’activité des secteurs tournés vers l’exportation et, par ricochet, sur le taux de change et l’inflation en 2021. La reprise sera de facto plus onéreuse pour les entreprises qui étaient déjà fragilisées depuis un an, avec des répercussions potentielles sur le maintien des emplois. Tous ces effets néfastes ne sont certes pas de bon augure pour la rapidité avec laquelle l’activité économique pourra rebondir.

Vous l’avez dit, les opérateurs économiques sont déjà grandement fragilisés depuis un an. Que doivent-ils entreprendre pour espérer maintenir leur entreprise en vie ?
La survie des entreprises doit être analysée sur une base individuelle ou sectorielle, car l’impact de cette récession due à la COVID-19 est divers à travers l’économie. Néanmoins, dans la situation actuelle, on a tendance à privilégier le ‘‘cash-flow’’ à la profitabilité pure et simple pour pouvoir survire et espérer un rebond. Un changement de ‘‘mindset’’ tourné vers la gestion des risques liés à la survie de l’entreprise, ainsi que le travail vers une évolution du ‘’’business model’’ sont primordiales de mon point de vue dans cette crise économique dont on n’arrive pas nécessairement à prévoir quand sa fin aura lieu.

Quelle est votre opinion concernant les mesures de soutien annoncées par le ministre des Finances ?
C’est normal qu’on réactive le Government Wage Assistance Scheme dans cette période de confinement qui viendra soulager quelque 450 000 personnes, dont 200 000 salariés du privé. Désormais, les yeux seront rivés sur les propositions du gouvernement dans le prochain budget ainsi que d’autres décisions concernant la réouverture de l’économie. On attend aussi de voir le mode de financement des mesures à venir et leurs répercussions sur l’économie.

Pourriez-vous nous expliquer en quoi la durée du présent Lockdown sera déterminante pour notre avenir économique ?
Plus le confinement dure, plus l’impact sur l’économie sera conséquent. Par exemple, deux semaines de confinement équivalent à approximativement Rs 15 milliards de moins sur le PIB. Plus ce confinement dure, plus la note sera salée pour tout le monde.

La vaccination est essentielle pour immuniser la population. Pensez-vous que le gouvernement doit accélérer le processus ?
Définitivement, c’est une des mesures à prendre au sérieux afin qu’on arrive à la ‘‘herd immunity’’ qu’on tente d’obtenir. Néanmoins, je pense qu’on devra commencer par accepter que la COVID-19 et ses variants seront là pour un bon bout de temps encore, et qu’il faudra qu’on adapte notre style de vie à cela afin qu’on puisse vivre avec et, par ricochet, parvenir à redéfinir notre modèle économique dans ce ‘‘new normal’’ qui est d’actualité depuis l’année dernière déjà.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -