En octobre, à Phoenix : La veuve joyeuse nous revient enfin !

Une histoire de passion, d’amour et… d’éventail. Jouée plus de 300 000 fois à travers le monde, l’opérette autrichienne « La Veuve joyeuse » de Franz Lehar revient à Maurice. Après sa toute première représentation en 1914, puis en 1939, 1948, 1949, 1953, 1958, 1974, 1976, 1981, 1984, et 1993, à Maurice, la belle veuve Missia Palmiéri revient… grâce à Gérard Sullivan et à Opera Mauritius de Paul Olsen. Week-End a assisté à une des répétitions de l’opérette, agrémentée de quelques épices bien de chez nous. Incursion.
Il est 19 heures. Les choristes et solistes attendent impatiemment de pouvoir rentrer. 

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Avant cela, les personnages principaux, dont Véronique Zuel, dans le rôle de la veuve joyeuse, Missia Palmiéri et Marc Gris comme prince Danilo ont eu droit à plusieurs heures de répétitions avec le coach vocal Eva Pons, venue tout droit d’Allemagne. C’est bon, tout le monde est là, et les choristes et solistes peuvent commencer à s’échauffer. La salle de répétition de St Paul retentit de voix graves. Sous la houlette des metteurs en scène Angela Brandt et Gérard Sullivan, la soixantaine de comédiens s’activent… tous en choeur. « Ils vont bientôt commencer », nous chuchote Paul Olsen. Le regard fixé sur les choristes et solistes, le sourire aux lèvres, ce grand passionné d’opéra nous accompagne dans cette histoire des plus passionnantes !

Nous sommes à l’acte 1. Véronique Zuel parfaite dans son personnage, entonne les premières notes, tandis que les autres comédiens bien sérieux dans leur rôle s’attellent à respecter au mot près la tâche qu’ils doivent accomplir. Entre chants, jeux d’acteurs et valses, les comédiens ont du pain sur la planche. Et tandis que la belle veuve se fait languir au bal, les autres personnages autour, dont l’ambassadeur, le Baron Popoff, se laissent aller à une valse en parfaite synchronie, sur une chorégraphie de Teresa David. Ils répéteront plusieurs fois la même scène avec rigueur et bonne humeur.
Un vrai travail de précision que seuls les choristes et solistes sur scène pourront transmettre, ainsi que quelques clichés que nous vous proposons ici bas. La veuve joyeuse promet… En tout cas, nous nous sommes régalés. Chut ! ça commence.

Sur un air d’opérette, ils se confient

Que de choses à dire sur la veuve joyeuse. Des décennies après son arrivée sur scène, la belle fascine encore. Nous avons recueilli quelques impressions entre deux répétitions.

Père Gérard Sullivan, metteur en scène : « C’est resté pour moi la magie du théâtre »
« Je pensais que c’était terminé avec « Sister Act », et puis Paul Olsen est venu avec un projet, celui de « La Veuve joyeuse ». Il a beaucoup investi dans cet univers du lyrique à Maurice et je pense que cela fait partie de l’héritage de Maurice. Et ,pour moi, avec « La Veuve joyeuse », il y a une sorte d’attache romantique. Elle est parmi les deux premières expériences théâtrales que j’ai eues enfant, quand je suis allé avec mes parents au théâtre de Port Louis. À l’époque, on n’avait pas les moyens. Il y a eu deux spectacles qui ont éveillé en moi la magie du théâtre, c’était La Mascotte et « La veuve joyeuse », avec le côté romantique, les grandes robes, la valse, etc.

Angela Brandt, metteur en scène :  « Give love a second chance ! »

« C’est la troisième fois que je travaille avec l’équipe et il y a beaucoup de travail. On doit s’organiser pour les danses, les chants, etc. Cela demande beaucoup de concentration, parce que si le choeur est habitué à seulement chanter, il doit maintenant apprendre à bouger et à jouer. Il fait savoir qu’il y aura en effet des touches locales ! Mon message à ceux qui viendront voir la veuve joyeuse serait : give love a second chance ! »

Véronique Zuel, la veuve joyeuse : « Cela change un peu de l’opéra »
« Ça fait longtemps que je ne fais pas d’opérette, alors ça change un peu. Et j’avais oublié à quel point on avait besoin d’apprendre à danser, à apprendre les dialogues et à passer du chant et au dialogue, alors c’est un peu de challenging. Cela change un peu de l’opéra. C’est vrai qu’il y a quelques années on a fait « Orphée aux enfers » et c’était un peu entre opérette et opéra. La veuve c’est la première fois que je la joue. Et cela fait plaisir de retravailler avec Gérard Sullivan. »

Marc Gris, le prince Danilo : « Un come-back sur une prise de rôle »

« C’est Gérard Sullivan qui est venu me chercher et c’était difficile de lui dire non. Il connaissant très bien ma grand-mère, il a marié mes parents et il m’a baptisé. Donc, je me sentais obligé de lui dire oui ! Parce qu’en fait j’avais arrêté ma carrière classique depuis 10 ans, donc c’est un come-back. Au départ, j’ai un peu hésité et après, j’ai dit pourquoi pas. Je connaissais seulement certains des airs les plus connus, mais c’est un rôle que je n’ai jamais chanté. C’est un bon challenge. Quant au personnage, il me va très bien. Et j’ai ma petite idée sur qui il est et comment l’incarner. Je m’inspire d’un personnage de série, « Lucifer ». Le diable qui tient un night-club, donc c’est moi, c’est Danilo. Par ailleurs, il y a toujours eu une tradition d’amateurs d’art lyrique et je pense que Paul Olsen a la même idée que moi et j’espère qu’on pourra conquérir un nouveau public. »

Jean-Michel Ringadoo, le diplomate Camille : « Apprendre la valse en tant qu’amateur de hard rock »
« Je suis là depuis 2009 et il y a eu une grande pause. Depuis, j’ai évolué et j’enseigne moi-même la musique. Je suis le ténor principal dans la pièce et j’incarne le rôle d’un diplomate français, Camille de Rosillon, qui courtise la femme de l’ambassadeur. Bref, c’est toute une histoire autour de l’éventail ! Pour moi, c’est une occasion d’apprendre à danser la valse viennoise, jamais j’aurai pensé faire ça en tant qu’amateur de hard rock. »

Eva Pons, coach vocal : « Un haut niveau »

Mon mari est le premier violoncelliste. On a décidé de venir à Maurice avec la famille. Travailler avec les chanteurs mauriciens est un plaisir. Ils ont un très haut niveau et, surtout, ils arrivent à travailler tout en étant concentrés et amusés à la fois »

Katrin Caine, chef de choeur : « Tradition d’opérette à Maurice »
« Nous travaillons ensemble avec Gérard Sullivan et Paul Olsen depuis près de 10 ans. Et quand j’ai rencontré Paul, l’on parlait de comment faire de l’opéra ici, et nous avons monté plusieurs pièces et opéras dont « Les pêcheurs de perle » en 2009 et « Carmen » en 2010. Plusieurs personnes nous ont demandé « La Veuve joyeuse », et comme il y a une tradition d’opérette à Maurice, il nous fallait faire quelque chose après 25 ans. Il y a toujours un moment pour chaque chose et cette année est le moment pour « La Veuve joyeuse » de faire son come-back ! »

Yenela Liyanage, choriste : « Cet univers me fascine »

« Quand Katrin Caine m’a demandé de chanter, je ne savais de quoi il s’agissait. J’ai fait des recherches et j’ai découvert que j’aimais cet opéra. J’ai chanté dans « Carmen » à 7 ans, et maintenant j’en ai 15 ans. Cet univers me fascine, même si je pense être la plus jeune. D’ailleurs, cela n’étonne pas mes camarades de mon âge à qui j’ai demandé de venir voir l’opérette. Examens ou pas ! »

Katerina Sevastaki Cohen, choriste : « Un music trip extraordinaire »

« Cela fait deux ans et demi depuis qu’on est là, mon mari et moi. Je viens de la Grèce. Une des plus belles choses de ma vie, c’est d’avoir rejoint ce choeur. C’est pour cela que j’ai décidé de participer à cette expérience. C’est un music trip extraordinaire ! »

Informations sur la pièce
Il y aura cinq représentations au J & J auditorium à Phoenix : le 20 octobre à 19 h 30, le 21 octobre à 14 h 30, le 26 octobre à 19 h 30, le 27 à 19 h 30 et le 28 octobre à 14 h 30. Les billets varient entre Rs 150 et Rs 1 200. Pour réserver et payer, il suffit d’appeler sur le 467 67 67 ou d’envoyer un mail à sales@operamauritius.com. Pour plus d’informations, consulter le site Opera Mauritius : www.operamauritius.com.

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