ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR – Université de Maurice : Pravind Jugnauth plaide pour une innovation inclusive

Se focaliser sur une innovation inclusive pour que toutes les couches de la société puissent en bénéficier. C’est ce qu’a dit souhaiter le Premier ministre, Pravind Jugnauth, hier matin lors de l’ouverture de la 2e édition de la semaine de l’innovation, organisée par l’Université de Maurice (UoM) sur le thème Sustanaible innovation in the making. « Avec la pandémie de Covid-19, nous n’avons d’autre choix que de travailler pour la reconstruction de notre économie », a-t-il dit, devant des membres du public et du privé venus discuter et émettre des recommandations sur la question.

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Le Premier ministre a insisté sur l’innovation inclusive, que le gouvernement entend motiver par différentes mesures, dit-il. « Les innovations doivent directement améliorer le bien-être de chaque groupe, incluant les faibles revenus et les exclus », dit-il. Il lance ainsi un appel aux entreprises pour que celles-ci développent un modèle inclusif. « L’innovation doit prendre en compte les ressources et l’environnement. Nous devons être responsables envers les générations à venir », dit-il.

Il estime par ailleurs que l’innovation permettra la reprise économique, ajoutant : « L’élaboration d’une nouvelle architecture économique nécessite de l’innovation. » Ce qui inclut, selon lui, de créer de nouveaux piliers économiques, comme l’industrie de l’énergie verte. Un nouveau secteur qui, dit-il, permettra non seulement un important développement économique, mais créera aussi de nouveaux emplois. Idem pour l’agro-industrie qui, poursuit le PM, peut générer des solutions innovatrices pour résoudre des problèmes locaux. « L’innovation verte est la clé pour assurer une croissance économique durable. »

Dans la même logique, il encourage les institutions d’enseignement supérieur à collaborer avec les entreprises afin d’offrir de nouveaux programmes d’études dans les technologies émergentes et booster la créativité et l’innovation chez les étudiants.

La vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, estime que le pays n’a d’autre choix que de démocratiser l’innovation. « L’innovation doit faire partie intégrante des activités de tous les jours », dit-elle, tout en estimant que les universités doivent se demander si leur environnement est propice à un brassage des idées et l’émergence de concepts novateurs.

Dhanjay Jhurry, vice-chancelier de l’UoM, souligne que depuis 2017, « l’innovation est la nouvelle vision de l’université », notamment l’innovation durable. « Après la création d’un masque antiviral avec une compagnie textile l’an dernier, l’UoM collabore avec un concessionnaire de véhicules pour le recyclage de batteries. » Malheureusement, fait-il remarquer, l’UoM fait face à d’importantes coupes budgétaires et peine à investir dans des projets innovants. « L’UoM est dans un “fighting spirit” mais ne peut faire plus. »

Pour illustrer ses dires, il évoque des recherches initiées en vue de produire des matériaux “eco-friendly” et remplacer le plastique. Un projet qui, même s’il en est au stade avancé, ne peut aboutir pour des raisons de financement. « Avant d’arriver à la phase pilote, nous avons besoin d’une machine, qui coûte Rs 10 millions. Nous avons recueilli Rs 8 millions, il nous manque donc Rs 2 M », dit-il, tout en sollicitant l’aide du ministère des Finances.

Les recherches effectuées par Hudaa Neetoo et Brinda Ramasawmy, toutes deux Senior Lecturers de l’UoM, pour le compte de DCT Roots Ltd, est un exemple concret d’innovation. Ainsi, après trois ans de travail, elles ont élaboré un mélange constitué de céréales, de grains secs et de manioc. Leur produit sera commercialisé à partir de l’année prochaine. Le Smartbite Maniodix est en effet une source de protéine faible en graisses, sans sucre ajouté et 100% végétarien. « Nous avons collaboré avec une entreprise privée. Ce nouveau produit a été élaboré en laboratoire. Il est enrichi de lentilles blondes, de dholl gram, d’amandes, de maïs écrasé et de manioc », explique Brinda Ramasawmy.

Cette recherche a aussi bénéficié du concours d’une nutritionniste. « Nous avons essayé de réunir toutes les compétences », dit-elle. Hudaa Neetoo ait ressortir que son produit constitue un repas équilibré. « Il est riche en glucides de bonne qualité et riche en protéines. Idéal pour ceux ayant besoin d’une forte teneur en protéine », dit-elle.
Christiane Chowree, responsable de DCF Roots Ltd, explique la conception du produit, qui commence par faire griller les grains secs et les céréales, après quoi ils sont finement écrasés puis mélangés avec de l’eau chaude et du lait.

« Le produit ne contient ni conservateurs ni gluten. » Si pour l’heure certaines matières premières entrant dans la composition du produit fini doivent encore être importées, des substituts pourraient être trouvés dans le futur. A noter que la même équipe travaille actuellement sur l’élaboration de barres énergétiques en ce moment.

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