Entrepreneuriat : craintes des micro-entreprises

Depuis sa mise en place l’an dernier pour le développement du secteur des Petites et moyennes entreprises, SME Mauritius semble avoir oublié les micro-entreprises.

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C’est le sentiment qu’expriment plusieurs petites entreprises de divers secteurs d’activités économiques. Les responsables des micro-entreprises déplorent que les officiels de SME Mauritius censés les encadrer ne soient pas à la hauteur des espérances. Ils s’attendent à ce que plus de foires soient organisées pour qu’ils puissent écouler leurs produits car la compétition face aux produits importés devient de plus en plus rude. Face à un marché inondé de produits importés, un entrepreneur dans le secteur du textile craint pour la survie de son entreprise située dans le nord. L’entrepreneur est plutôt satisfait du travail accompli par la SMEDA et non par SME Mauritius. « Auparavant, les officiels qui travaillaient à la SMEDA étaient plus qualifiés et connaissaient les entrepreneurs », dit-il en se référant aux foires organisées par l’organisme auparavant.

Comparant SME Mauritius à la SMEDA, il dira être déçu car les officiels concernés ne l’ont jamais appelé pour prendre connaissance de ses difficultés ou de ses besoins. Selon lui, un entrepreneur s’attend à ce que ses produits puissent être vendus. « Nous constatons que plusieurs importateurs se tournent vers la Chine et importent en quantité illimitée. Cela affecte les micros entreprises », a-t-il dit. Et en deuxième lieu, lorsque la taxe a été enlevée du prêt-à- porter importé, les entrepreneurs ont reçu un « grand coup de massue ».

Et de souligner que ces deux facteurs affectent grandement les entrepreneurs. Opérant dans le textile, il a fait ressortir que les matières nécessaires pour la confection des vêtements n’étaient plus difficiles à obtenir comme c’était le cas auparavant. « Auparavant, on devait faire la queue devant notre fournisseur pour obtenir des accessoires. Mais maintenant ce n’est plus le cas. Le fournisseur se plaint car il n’arrive pas à écouler ses produits. Quand notre vente chute, ce sera le cas », a-t-il dit, en faisant ressortir que c’était une perte de temps de produire et ne pas vendre après. « Nous n’avons même pas un point de vente pour que nous puissions vendre nos produits. Auparavant on en avait », dit-il avec regret. Cet entrepreneur se dit inquiet quant à l’avenir son entreprise qui compte moins de 10 employés. Commentant le “SME Employment Scheme”, cet entrepreneur reste sceptique. « Les diplômés ne s’intéresseront pas aux micro-entrepreneurs. Le secteur de l’entrepreneuriat court à sa mort et les jeunes ne viendront pas travailler », a-til dit.

Tout comme lui, une femme entrepreneur dans la production de chaussettes est inquiète de la situation des entrepreneurs dans le pays.

« Le financement et la main d’oeuvre qualifiée sont des principaux obstacles de la compagnie », soutient cette directrice dont l’entreprise existe depuis des décennies. Selon cette dernière, les facilités ne sont pas accessibles aux PME et il faut toujours attendre de longues heures pour une démarche. « C’est très difficile d’évoluer sur le marché », dit-elle. Et d’ajouter que les produits importés sont moins chers que ceux produits localement. De ce fait, la réaction logique des personnes est de se tourner vers ces produits. L’enlèvement de la taxe sur les produits du textile, dit-elle, a grandement affecté son entreprise même si des produits de qualité sont fabriqués. « Nous n’avons pas de soutien ni d’encadrement. C’est décourageant d’être entrepreneur », souligne-t-elle.

Selon elle, le “SME Employment Scheme” ne présente pas un avantage pour son entreprise. « Un diplômé ne viendra jamais travailler dans une petite entreprise. Il va chercher un emploi dans une meilleure entreprise », dit-elle car les PME stagnent lorsqu’elles sont arrivées à un certain niveau.

Pour être remboursé après la participation d’une foire à l’étranger, elle dira qu’il faut attendre au moins trois à quatre mois. Cette directrice espère que SME Mauritius organise des foires pour le bien des entrepreneurs afin qu’ils ne disparaissent pas.

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