Environnement : Rodrigues se débarrasse du fléau du plastique jetable

  • Adoption presque unanime des Rodrigues Regional Assembly Banning of Disposable Plastic Food Items Regulations 2019

L’Assemblée régionale de Rodrigues a voté à une forte majorité, lors de sa dernière séance, les Rodrigues Regional Assembly (RRA) Banning of Disposable Plastic Food Items Regulations 2019. Cette motion, inscrite au nom du commissaire de l’Environnement, Richard Payendee, a obtenu une majorité de 14 voix pour (soit 10 membres de la majorité gouvernementale et quatre membres de la minorité) contre deux abstentions (de la minorité), un membre de la minorité étant absent pour la séance.

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Le chef commissaire, Serge Clair, et la majorité des intervenants ont accueilli favorablement ces règlements, qui encourageront les citoyens du pays à être écoresponsables dans le cadre de la vision de faire de Rodrigues une île écologique.
Présentant sa motion, Richard Payendee a affirmé que « notre histoire d’amour avec le plastique jetable s’arrête ici avec ces règlements ».

Il ajoute : « Il a aussi présenté les alternatifs au plastique jetable. Avec l’entrée en vigueur de ces règlements, les utilisateurs et commerçants ont un délai de six mois pour se débarrasser des produits en polystyrène et en plastique jetable. »

Le commissaire de l’Environnement explique également que « la vision du gouvernement régional est de faire de Rodrigues une île écologique et ce que nous faisons nous permet de réaliser une étape importante vers cette vision ». Il poursuit : « Ce n’est un secret pour personne que l’accumulation d’objets en plastique constitue un problème majeur par rapport à l’environnement et les humains. »

Selon lui, les règlements pour bannir les sacs en plastique introduits en 2014 « n’ont pas suffi ». Les produits à base de polystyrène et de plastique, tels les “take aways”, les verres, les assiettes, et autres couverts en plastique, continuent à affluer dans l’île et, une fois utilisés, ils envahissent et enlaidissent le paysage.

De son côté, Serge Clair a soutenu que « ces règlements constituent un grand pas en avant dans la vision de faire de Rodrigues une île écologique et dans ce combat contre tous ceux qui font du mal à notre environnement ».

Et d’ajouter : « Par cette action, Rodrigues apporte sa contribution en faveur de la planète. Mais, il faut surtout miser sur l’éducation de la population afin d’apporter un changement d’attitude. »

Par ailleurs, Richard Payendee indique qu’à Rodrigues, le dépotoir de Roche-Bon-Dieu est « presque saturé ». Il explique : « Selon une étude que nous avons faite, environ 1,2 million de “take aways” en plastique et 600 000 couverts en plastique sont utilisés et jetés dans la nature. Pour la vente de cocos à Port-Mathurin, 112 000 pailles sont utilisées jusqu’ici. Le plastique constitue 13% des déchets qui partent au dépotoir. »

Il a aussi tenu à rappeler qu’en raison de ces produits, des incendies éclatent souvent au dépotoir de Roche-Bon-Dieu, « ce qui dégage une fumée qui n’est pas bonne pour l’environnement et la santé ».

En outre, saluant les récentes mesures budgétaires du gouvernement central, dont l’allocation de Rs 150 millions pour le projet de tri de déchets en vue de résoudre le problème à Roche-Bon-Dieu, Richard Payendee est revenu sur les mesures prises par la commission, et ce en collaboration avec les partenaires locaux et de Maurice.

Plusieurs pays du monde, dont l’Union européenne, ont introduit des lois interdisant l’utilisation des sacs ou objets en plastique jetable. « Avec ces règlements, nous voulons inculquer cet esprit d’écoresponsable dans la culture rodriguaise. À partir d’aujourd’hui, j’invite tous les Rodriguais, les Agaléens et les Mauriciens à dire ensemble avec moi non au plastique jetable », affirme Richard Payendee.

Le commissaire de l’Environnement a tenu à souligner que ces règlements ne viendront aucunement opprimer le peuple. « Il n’y a pas d’oppression sur le peuple, car la loi ne s’applique pas directement sur les individuels, mais sur ceux qui commercialisent ces produits. D’ailleurs, nous avons fixé un moratoire de six mois pour permettre à toute personne, possédant des stocks de ces produits, à le remettre au Departmental Head de la Commission de l’Environnement. À notre niveau, nous allons faire le nécessaire pour retourner les produits vers Maurice », explique-t-il.

À noter que les contrevenants sont passibles d’une amende variant de Rs 3 000 à Rs 5 000 pour une première inculpation et de Rs 5 000 à Rs 10 000 avec peine d’emprisonnement. Les règlements adoptés par l’Assemblée régionale de Rodrigues comprennent une liste de 16 articles qui en sont concernés.

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