ESI – Statistiques sur les genres 2018 : Les femmes omniprésentes

Le 10e numéro des indicateurs économiques et sociaux (ESI) sur les statistiques du genre montre qu’en 2018, on dénombrait 13 000 femmes de plus que les hommes, un écart qui ne cesse de s’accroître depuis les années 1990. Autre fait marquant : le VIH/Sida augmente chez les femmes, qui meurent aussi proportionnellement plus que les hommes en raison de diabète, de troubles cardiaques, de maladies cérébrales et d’hypertension.

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Moins nombreuses que les hommes pendant la première moitié du siècle dernier, le nombre de femmes à Maurice a augmenté à un rythme plus rapide par la suite, de sorte qu’il y avait presque autant d’hommes que de femmes dans les années 50. Cet équilibre dans la population s’est maintenu jusqu’à 1990, quand la population féminine a pris le dessus pour atteindre en 2018 13 243 femmes de plus que les hommes. Ainsi, sur une population totale de 1 265 303, il y avait 639 273 femmes, contre 626 030 hommes, soit environ 98 hommes pour 100 femmes.

Cette situation finale est paradoxale parce que les femmes ne dominent pas la population totale dans tous les groupes d’âge. Sous les tranches de moins de 50 ans, les hommes étaient plus nombreux, principalement en raison du plus grand nombre de naissances de garçons que de filles. En 2018, pour 100 de filles, il y avait 107 garçons. Ce n’est donc qu’au-delà de 50 ans et plus que les femmes étaient plus nombreuses et que leur proportion augmentait à un âge plus avancé. Le ratio hommes/femmes se situait autour de 103 pour les 40 à 49 ans, contre 53 pour les 80 ans et plus. Il y avait environ deux femmes pour chaque homme dans ce groupe d’âge. La principale raison de ce déséquilibre est que les femmes vivent plus longtemps que les hommes.

Cela se confirme par le fait que les femmes ont une espérance de vie supérieure à celle des hommes. En fait, les femmes vivent environ 6,4 ans plus longtemps que les hommes. En 2018, l’espérance de vie à la naissance pour les femmes était de 77,8 ans contre 71,4 ans pour les hommes. L’espérance de vie à la naissance s’est améliorée au fil des ans pour les hommes et les femmes, et au cours des huit dernières années, l’écart entre l’espérance de vie des hommes et des femmes est passé de 7,3 ans en 2010 à 6,4 ans en 2018.

Moins d’enfant et plus tard dans la vie

Il y a moins de naissances que par le passé et les couples font des enfants plus tard dans leur vie. L’indice de fécondité, qui donne une idée du nombre moyen de bébés nés de femmes en âge de procréer, a globalement continué à baisser entre 1992 et 2013.

Par rapport à 1992, le nombre moyen d’enfants a encore reculé d’un enfant supplémentaire par couple avec un taux de fécondité total de 1,4 de 2013 à 2018. L’an dernier, le pic de fécondité a été observé dans la tranche d’âge 25-29 ans, mais avec seulement 84 naissances pour 1 000 femmes dans ce groupe d’âge. L’une des raisons qui explique ce changement est que les femmes se marient à un âge plus avancé. À titre de comparaison, dans les années 90, c’étaient les femmes âgées de 20 à 24 ans qui affichaient le taux de fécondité le plus élevé, avec 147 naissances pour 1 000 femmes de ce groupe d’âge.

En 2018, les nouveaux utilisateurs de méthodes contraceptives ont augmenté de 3 741 cas, ce qui malgré tout représente une tendance à la baisse puisque ce chiffre était de 6 744 en 2008 (-44%). À cette époque, les méthodes de contraception préférées étaient la méthode thermique (21,6%), la pilule (20,4%) ou l’injectable à trois mois (19,3%), mais la méthode privilégiée actuellement demeure la thermique (46,2%) alors que la ligature des trompes prend de l’ampleur avec 13% de nouvelles demandes.

Par ailleurs, alors que le taux de mariage est en baisse et que les jeunes se marient de plus en plus tard, le taux de divorce est lui en hausse. Le taux de mariage, c’est-à-dire le nombre de personnes mariées pour 1 000 habitants, est passé de 21 en 1993 à 16 en 2018. Le nombre de divorce est lui passé de 1,4 en 1993 à 3,8 en 2018 pour 1 000 personnes. Généralement, les femmes ont tendance à épouser des hommes plus âgés qu’elles. Cependant, au cours des 25 dernières années, la différence d’âge entre mari et femme s’est réduite de 4,9 ans en 1993 à 3,1 ans en 2018.

L’âge moyen au premier mariage a progressivement augmenté au fil des ans, tant pour les femmes que pour les hommes. L’âge moyen du premier mariage des femmes est passé de 24 ans en 1993 à 28 ans en 2018, tandis que celui des hommes a varié de 29 à 31 ans au cours de la même période.

Il y a eu 2 425 divorces prononcés par la Cour suprême en 2018, la demande venant des femmes dans 44,3% des cas. Ces divorces interviennent de plus en plus tôt puisque les couples sont plus enclins entre les trois à dix ans de mariage. Enfin chez les divorcés en 2018, 37% des couples n’avaient pas d’enfants, 52 % d’entre eux avaient un à deux enfants. Ceux qui ont beaucoup d’enfants (quatre ou plus) ont moins tendance à divorcer. Ils n’étaient que 55 couples en 2018, soit 2% des divorces.

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