Espèce en danger : la grosse cateau verte retirée de la liste rouge

  • Le dernier perroquet des Mascareignes demeure toutefois dans la catégorie « vulnérable »
  • La MWF plaide pour l’arrêt de l’importation d’espèces invasives

L’Echo Parakeet, la grosse cateau verte, n’est plus sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UCIN). La nouvelle a été rendue publique hier matin. Grâce au travail de conservation, dont un programme d’élevage en captivité, entrepris par la Mauritian Wildlife Foundation (MWF), il y a aujourd’hui plus de 750 cateaux vertes dans la nature. L’espèce est ainsi passée du statut « en danger critique » à « en danger » en 2007 et 12 ans après, elle est classée comme étant « vulnérable ».

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La grosse cateau verte, qui a servi de mascotte pendant les Jeux des îles de l’océan Indien cette année, se porte mieux. De son nom scientifique, Psittacula eques, l’espèce avait connu un déclin dans sa population, en raison de la destruction des forêts endémiques. De plus, elle était menacée par des prédateurs tels que les chats, les rats et les singes. À la fin des années 70, le dernier perroquet des Mascareignes était devenu l’un des plus rares perroquets au monde, avec seulement 20 oiseaux dans la nature aux Gorges de la Rivière Noire. C’est ainsi que la cateau verte avait été classée sur la liste rouge de l’UCIN.

Depuis, plusieurs initiatives ont été entreprises, en vue de sauver l’espèce. Un programme d’élevage en captivité avait été lancé dès 1975. Il a toutefois fallu attendre le début des années 90 pour maîtriser toutes les problématiques autour de ce programme. C’est ainsi que la reproduction a été possible, augmentant du même coup le nombre d’oiseaux en captivité. En 1997, trois premières cateaux vertes ont été relâchées dans la forêt Macchabée.

Auparavant, ces espèces ont été entraînées à se ravitailler aux mangeoires spécialement conçues pour cela. D’autres oiseaux relâchés par la suite ont suivi le même principe, tout comme l’habitude de fréquenter les nichoirs, des nids artificiels. Pendant une grande partie des années 90 et au début du 21e siècle, la grosse cateau verte a été l’une des espèces d’oiseaux la plus étroitement gérée au monde ; les actions de conservations englobant des relâchers d’oiseaux, l’amélioration des nids, l’installation de nichoirs artificiels, l’alimentation complémentaire, l’élevage en captivité, le maniement et le sauvetage d’œufs et d’oisillons, le contrôle d’espèces prédatrices et concurrentes, entre autres. Des relâchers ont également eu lieu sur d’autres sites tels que Combo (2000), Bel-Ombre (2003), la Vallée de Ferney (2015) et Ebony Forest (2018).

La cateau verte a tout de même dû faire face à la Psittacine Beak and Feather Disease en 2004-2005. Fort heureusement, la MWF a pu gérer la situation en empêchant la maladie de se propager, malgré une forte mortalité chez les oisillons et les juvéniles. C’est ainsi qu’en 2007, l’Echo Parakeet passe du statut « en danger critique » à « en danger ». En 2019, elle est considérée comme étant vulnérable.

La population totale actuellement est estimée à plus de 800 oiseaux. Des relâchers réguliers ont lieu à la Vallée-de-Ferney et à l’Ebony Forest, à Chamarel. Toutefois, la MWF insiste pour que la restauration de l’habitat continue à s’étendre. « L’importation d’espèces envahissantes de perruches et de plantes doit être suspendue et la gestion rigoureuse de l’espèce poursuivie. Bien que ce déclassement soit un encouragement pour tous ceux impliqués, le travail doit continuer », dit l’Ong.

Le travail entrepris pour sauver la grosse cateau verte est aujourd’hui reconnu à travers le monde. Plusieurs organisations ont également apporté un soutien considérable sur ces dernières décennies, d’abord et avant tout le National Parks and Conservation Service et le Forestry Service de Maurice, et également les organismes de soutien internationaux tels que le Chester Zoo (Royaume-Uni), Durrell Wildlife Conservation Trust (Jersey, archipel anglo-normand), World Parrot Trust (Royaume-Uni), Loro Parque (Ténérife), les universités tels que Kent, East Anglia, Reading, Zoological Society of London, les agences de financement programmatique internationales et régionales tels que le UNDP GEF Small Grants Programme et le Critical Ecosystems Partnership Fund, et les partenaires privés locaux dont Ferney Co. Ltd, Ebony Forest, Mauritius Commercial Bank, IFS Foundation, et Terra Foundation, entre autres.

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