Brutalité policière – Me Bissessur : « Pe ferm dimounn pou fer plezir Lakwizinn »

Après avoir passé la nuit de mercredi à jeudi au Moka Detention Centre, Me Akil Bissessur a été relâché sous caution hier après-midi en Cour de Rose-Hill. Une charge provisoire de « using information and communication technologies to send message which is menacing » – enfreignant les articles 46 (g)(a) et 47 de l’Information and Communication Technologies Act (ICTA) – a été retenue contre lui.

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Akil Bissessur a dû fournir une caution de Rs 20 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 100 000. Selon l’acte d’accusation, l’homme de loi aurait posté deux publications sur son compte Facebook ; il écrivait qu’il allait offrir Rs 5 000 à celui qui lui fournirait le nom, l’adresse et l’unité à laquelle un membre de la police était affecté.

La seconde publication visée par la police contre Akil Bissessur contiendrait le message suivant : « Allow me to introduce to you Police Constable Callychurn… », avec mention de l’adresse résidentielle du policier en question. L’officier de police Deoraj Callychurn est d’ailleurs celui qui a porté plainte contre l’avocat et a déclaré à la police que ces publications Facebook avaient mis sa famille et lui en danger.

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Le policier en question aurait été d’après la version d’Akil Bissessur celui qui avait brutalisé l’activiste Darren Seedeeal lors de son arrestation à Camp-Levieux le 22 avril dernier. Après s’être acquitté de sa caution hier, l’homme de loi a laissé entendre qu’il est malheureux que l’on soit arrivé à ce niveau d’arrestation arbitraire à Maurice.

« Nou ti kone a lepok ki lapolis bat detenu an kasiet. Apre divan avoka mem kan pe aret li. Aster nou trouv lapolis al kont lord lakour, bat avoka, agres li kouma nou fek trouve ek prezidan Bar Council Yatin Varma. Lapolis zame pou rod sa dimounn ki finn agres mo klian-la », a-t-il affirmé. Il a soutenu avoir publié ces informations sur sa page Facebook dans sa quête de rechercher, « fearlessly », l’identité de l’agresseur allégué de son client, Darren Seedeeal.

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« Mo arestasion arbitrer ek illegal. Pou pler a sertin dan lakwizinn, lapolis fer fason ki lanket fini dan tar ek lerla zot detain dimoun. Apre landemin dan lakour vinn dir ki pena obzeksion large lor kosion », affirme Akil Bissessur. Il s’interroge sur ce qui a pu motiver la décision prise qu’il soit placé en détention le temps qu’il comparaisse en cour le lendemain. Il estime que la police n’avait pas d’arguments pouvant justifier son emprisonnement pendant une nuit au Moka Detention Centre.

Me Bissessur a laissé entendre que certains policiers du centre de détention ont sympathisé avec lui. « Banla finn dir mwa pa zot sa. Aksion se pa dikte par sa bann polisie la. Zot kone ki pe arive dan sa pei la », a-t-il avancé. Il trouve dommage que de hauts gradés de la force policière soient au service du pouvoir et ne font qu’exécuter des ordres venus d’en haut. L’homme de loi a laissé entendre que son panel légal envisage de réclamer des variations aux conditions imposées à sa remise en liberté sous caution, notamment qu’il ne pourrait pas faire de commentaire sur les réseaux sociaux ou encore s’approcher du policier Deoraj Callychurn.
« Si pou ena enn parad idantifikasion de sa polisie-la, kouma pou fer? » s’est-il demandé. D’ailleurs, son Leading Counsel, Me Rama Valayden, a pris les devants pour objecter au Prohibition Order émis aussi bien que la radiation de la charge provisoire retenue dans cette affaire devant la Cour de Rose-Hill.

Dans la matinée d’hier, Me Bissessur a comparu devant le juge David Chan Kan Cheong, qui avait émis un Writ Habeas Corpus sommant la police de l’emmener devant lui à la Cour No 24. Lors des échanges, Me Shakeel Mohamed, assisté d’un panel composé de Mes Ashley Hurhanghee, Samad Goolamaully, Sanjeev Teeluckdharry et Rouben Mooroongapillay, entre autres, a expliqué les circonstances dans lesquelles l’accusé a été interrogé mercredi jusqu’à fort tard dans la soirée par la police et la manière dont il a été conduit en cellule pour y passer la nuit.

La police, représentée par le bureau de l’Attorney General, ne pouvant donner des précisions au juge, s’est vu accorder du temps pour définir la position qu’elle allait adopter vis-à-vis d’Akil Bissessur. Finalement, les instructions étaient qu’elle n’allait pas objecter à la remise en liberté conditionnelle de l’avocat.
« Li neseser met enn stop a laksion danzere de lapolis. Si lapolis pena obzeksion larg li, kifer finn gard li. Se pir meskinnri », a avancé Shakeel Mohamed.

Me Hurhanghee a expliqué que cette charge retenue contre Akil Bissessur ne tient pas la route. « Kifer pankor pran aksion kont sa polisie ki finn azir or lalwa, assault enn sitwayin morisien. Nou pa tann naryen », dit-il. Me Teeluckdharry a justifié que son collègue au barreau a lancé un appel à témoin pour identifier le policier qui aurait agressé son client et que c’était dans le cadre de ses fonctions. « Ena enn minorite lapolis pe amen rol poupet dan lame politisien », a-t-il avancé.

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