Le DPP a abandonné les deux accusations provisoires de la police contre Ivann Bibi, soit ‘drug dealing’ et obstruction à la police, mais loge une charge formelle de possession de cannabis contre l’activiste, une décision que ce dernier qualifie d’irrationnelle et qu’il ne parvient pas à s’expliquer. Ivann Bibi nous confie cependant qu’il compte se battre jusqu’au bout pour démontrer son innocence et laver son honneur.
Dans une déclaration à Le Mauricien ce lundi 23 juin 2025, Ivann Bibi nous confie sa déception face à la décision du Directeur des poursuites publiques (DPP) de maintenir une charge formelle de possession de cannabis contre lui.
En effet, vendredi dernier, le représentant du DPP a indiqué à la magistrate Bibi Aznah Bholah, siégeant en Cour de Curepipe, que le DPP a abandonné les deux charges provisoires qui avaient été logées par la police contre Ivann Bibi, soit « unlawful possession of cannabis for the purpose of distribution » et « wilful and unlawful obstruction of police ». Par contre, une accusation formelle de possession d’un gramme de cannabis a été logée contre lui.
Suite à une motion de ses avocats demandant un « early trial », le procès sera appelée en cour le 28 juillet 2025.
L’activiste dénonce cette décision du DPP, qui est « irrationnelle et illogique », selon lui.
Ivann Bibi avait été arrêté le 18 janvier 2024 à son domicile à Vacoas. Selon la police, il avait en sa possession une certaine quantité de cannabis. L’activiste continue de maintenir pour sa part qu’il s’agit de « planting of drugs » par la police chez lui, une police qui agissait sous les ordres de l’ancien Premier ministre et l’ancien Commissaire de police, et qui exécutait une vendetta du régime MSM contre lui.
À noter que le rapport du Forensic Science Laboratory (FSL), en date d’octobre 2024, fait état qu’aucune trace des empreintes digitales ou de l’ADN d’Ivann Bibi ne se trouvaient sur la drogue qui avait été saisie chez lui. En outre, ce dernier maintient qu’il avait fourni une vidéo au DPP démontrant comment la police avait effectué le « planting of drugs » chez lui, une vidéo parmi tant d’autres, et qui est toujours postée sur son compte TikTok.
Selon l’activiste, tout porte à croire que le DPP ne croit pas dans les allégations contenues dans rapport de police, ce qui a motivé la décision de ce dernier de rejeter les deux charges provisoires logées par la police. De ce fait, Ivann Bibi ne comprend pas la décision du DPP de loger cette charge formelle de possession de cannabis contre lui.
À noter également qu’il y a eu plusieurs tergiversations le la police dans cette affaire, En effet, selon Ivann Bibi, la police était déjà en possession du rapport du FSL en octobre 2024, mais n’avait communiqué la teneur de ce rapport en cour qu’en janvier 2025. Selon l’activiste, la raison de ce non-divulgation était que les élections générales de novembre 2014 se profilaient à l’horizon.
L’activiste se pose aussi des questions sur le bien-fondé de cette décision, par rapport à l’intérêt public. Selon lui, un amendement au Dangerous Drugs Act, qui e été promulguée en 2022, décriminalise en partie l’usage du cannabis à Maurice, cela en autorisant son utilisation à des fins médicales, ou en mettant l’emphase sur la réhabilitation au lieu des poursuites au pénal, surtout quand seulement une petite quantité de cannabis avait été saisie.
« C’est un jour noir pour la justice mauricienne, mais je demeure confiant de pouvoir prouver mon innocence et de laver mon honneur », nous affirme Ivann Bibi.
Affaire à suivre.