Renganaden Padayachy, ancien ministre des Finances, a été reconduit en détention policière ce jeudi 10 avril après sa comparution en Cour de Port-Louis. La Financial Crimes Commission (FCC) a formellement objecté à sa remise en liberté conditionnelle dans le cadre de l’enquête portant sur des allégations de malversations autour de la Mauritius Investment Corporation (MIC), évaluées à plus de Rs 300 millions. Il sera reconduit en cellule policière jusqu’au 17 avril.
Placée sous le feu des projecteurs, cette affaire implique également l’ancien Gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, arrêté dans la soirée du mercredi 9 avril. Ce dernier, quant à lui, a obtenu la liberté conditionnelle plus tôt ce jeudi après avoir été entendu pendant de longues heures par la FCC. Son avocat, Me Roshi Bhadain, a affirmé que « toute la vérité a éclaté » et que « M. Padayachy aura beaucoup à répondre désormais ».
L’ancien ministre a passé la nuit précédente au centre de détention de Moka. Auparavant, au Quartier générale de la FCC, il a fait valoir qu’il ne pouvait répondre aux questions des enquêteurs en l’absence de son avocat, Me Raouf Gulbul. La FCC, avançant la gravité des accusations et le risque d’ingérence dans l’enquête, a sollicité et obtenu une reconduction en détention policière. L’avocat Raouf Gulbul qui défend le ministre Padayachy a déclaré que ceux qui incriminent son client doivent s’incriminer eux-même d’abord. Il a également déclaré que pour l’instant « ce sont des allégations et des allégations ne sont pas des preuves ».
L’affaire concerne notamment l’acquisition controversée de l’hôtel Ambre pour Rs 2,4 milliards par la MIC, avec en toile de fond une commission suspecte d’environ Rs 300 millions versée à des sociétés intermédiaires, dont Verde Frontier Solutions Ltd, liée à Padayachy. Plusieurs personnes, dont l’ex-CEO de la MIC, Jitendra Bissessur, ont également été arrêtées et inculpées dans cette affaire. D’ailleurs les recoupements d’informations effectués par Le-Mauricien de sources concordantes indiquent que les dénonciations de l’ancien Chief Executive Officer de la Mauritius Investment Corporation Limited, Jitendra Bissessur, accusant l’ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, d’avoir assumé un rôle de premier plan dans l’Apavou Deal, avec le chiffre gonflé de Rs 2,1 milliards à Rs 2,4 milliards, ont accéléré, pour ne pas dire bousculé les procédures d’arrestation de celui-ci. (À lire dans Le Mauricien du jeudi 10 avril 2025)
L’enquête, qui s’annonce tentaculaire, est toujours en cours, et la FCC compte interroger d’autres acteurs clés dans les jours à venir. D’ailleurs, Jean-Paul Arouff, ex-conseiller du ministre a été convoqué au Réduit Triangle ce jeudi. Sa présence lors de conversation entre des protagonistes sera étudiée.
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