Retombées du rapport Lam Shang Leen : Gino Ritta, proche du caïd Peroumal Veeren, arrêté

Le suspect a été libéré après s’être acquitté de Rs 100 000 comme caution

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L’ICAC cible un gardien de prison et un businessman, tous deux proches du trafiquant Sidick Islam

L’Independent Commission Against Corruption (ICAC) cible les suspects dont les noms sont cités dans le rapport Lam Shang Leen. Après l’arrestation de Sada Curpen en décembre de l’année dernière, c’est au tour de Gino Ritta d’être inquiété par les enquêteurs lundi après la saisie d’une moto Honda, de bijoux et d’une somme de Rs 225 000 lors d’une opération menée par l’équipe de Navin Beekarry le 1er mars à Flic-en-Flac. L’interrogatoire du suspect avait dû être reporté à cause du confinement national et devait reprendre à la fin de la semaine dernière. Gino Ritta a été incapable de donner une explication satisfaisante sur la provenance de l’argent pour l’acquisition des biens mentionnés, évalués à plus de Rs 1,5 M. En présence de l’avocat Ashwin Kandhai, il a une nouvelle fois nié toute implication dans des activités illégales. Néanmoins, il a été emmené au tribunal de Bambous hier où une accusation provisoire de blanchiment d’argent sous la section 3 (1) de la Fiamla a été retenue contre lui. Il a été libéré sous caution hier.

Gino Ritta n’est pas un inconnu de la police car son frère Steven Franco Ritta et lui sont soupçonnés d’être proches du caïd Peroumal Veeren. Il y a trois ans, le Central CID avait obtenu des renseignements que la vie de l’ex-commissaire des prisons Vinod Appadou et celle du chef inspecteur Hector Tuyau étaient en danger. Les enquêteurs avaient alors mis sous surveillance les frères Ritta et ils les ont interrogés pour savoir si Peroumal Veeren, qu’ils avaient rencontré en prison lors de leur condamnation, leur avait donné un contrat pour éliminer ces deux personnes. Les deux frères avaient récusé cette allégation et ils n’ont pas été inquiétés par la suite. Au Reduit Triangle, Gino Ritta a démenti être associé à un quelconque trafiquant de drogue.

Par ailleurs, l’ICAC cible deux individus proches du détenu et trafiquant de drogue Sidick Islam alias Ner. Le duo sera interrogé dans les prochaines heures. Le premier est un businessman qui est propriétaire d’un magasin de pièces de voitures, route Nicolay, Port-Louis. Son nom a été cité dans le rapport Lam Shang Leen comme étant une des personnes qui a rendu visite à Ner en prison. Cet individu était dans l’actualité il y a quelques années pour le mariage de sa fille où étaient présents des policiers dont un ancien inspecteur de l’Anti Drug and Smuggling Unit de Plaine-Verte. Il a aussi fait l’objet d’une enquête de l’ICAC l’année dernière pour la « vente » d’une voiture au trafiquant de drogue présumé, Ricardo Agathe. Le véhicule, initialement de couleur verte et repeinte en rouge sans informer la National Transport Authority, appartenait à sa belle-sœur connue sous le nom de « La Reine ». L’ICAC souhaite savoir où ce businessman puise de l’argent pour mener la belle vie étant donné que les clients ne se bousculent pas dans son magasin. Des dépôts d’argent sur son compte font également sourciller.

Le deuxième suspect attendu au Réduit Triangle est un ancien gardien de prison, lui aussi auditionné par la commission Lam Shang Leen qui avait noté des communications téléphoniques entre lui et des détenus condamnés pour trafic de drogue. Il avait avoué devant la commission être en contact avec Ner qui, selon lui, avait dissimulé sa véritable identité. Et d’ajouter que le trafiquant lui avait proposé Rs 500 000 pour « enn travay », mais qu’il avait refusé. Sauf que la commission avait noté des versements d’argent douteux sur son compte. Le gardien devra donner des éclaircissements sur ces rentrées d’argent.
Outre ces deux personnes dont l’interrogatoire devrait se dérouler cette semaine, l’ICAC enquête sur l’entourage de Sidick Islam pour les prochaines convocations.

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