Enquête – Décès de Caël Permes : L’étau se resserre autour d’un haut responsable des prisons

La Major Crime Investigation Team (MCIT) avait entendu un haut responsable des prisons durant le confinement après qu’elle a appris qu’il avait eu plusieurs accrochages avec Jean Caël Permes, retrouvé mort à La Bastille le 5 mai. Comme cet Assistant Commissioner of Prison avait laissé entendre qu’il n’était aucunement impliqué dans ce meurtre allégué, il n’avait pas été inquiété à ce stade de l’affaire. Sauf qu’il devra retourner aux Casernes centrales incessamment pour participer à une parade d’identification et donner un “further statement”.

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L’épouse de la victime, Chianah Permes, a donné plus de détails sur ce haut gradé aux Casernes centrales samedi, en présence des avocats Rama Valayden et Sanjeev Teeluckdharry. Elle a déclaré que son époux lui avait déjà parlé de cet ACP qui, selon elle, lui ferait des « misères » alors qu’il purgeait une peine de prison il y a quelques mois pour possession de drogue. « Nous étions en famille, Jean Caël et moi avions participé à un défilé de voitures organisé dans le cadre des Jeux des îles le 29 juillet de l’année dernière. En passant devant une maison à Riche-Terre, Jean Caël avait commencé à crier à haute voix en pointant du doigt en direction de l’ACP : “Li mem ki ti fer dominer ar moi toulezour letan mo ti dan prizon. Li bat mwa, li donn mwa diri ar delo. Li mem sa” », a-t-elle confié aux enquêteurs.

Chianah Permes dira sur ce haut gradé : « Je ne le connaissais pas avant. C’est ainsi que j’ai appris comment il s’appelle. Je peux l’identifier. Et lorsque j’ai rassemblé d’autres éléments d’informations après la mort de mon époux, je ne peux m’empêcher de conclure que mon mari, père de trois enfants en bas âge, aurait été la cible de ce haut gradé depuis un certain temps ».

De son côté, le haut gradé avait porté plainte à la police de Terre-Rouge le 29 juillet après cet incident. Selon ce quinquagénaire, plusieurs personnes à bord d’une voiture s’étaient arrêtées devant sa maison où l’un d’eux l’a accusé de « fer dominer dan prizon », en menaçant de s’en prendre à sa famille. Sauf que le plaignant n’a jamais divulgué à la police le nom de la personne qui l’avait insulté en disant qu’il ne connaissait pas les occupants de la voiture.

Profitant de son passage à la MCIT, Chianah Permes a également déclaré qu’elle a reçu un coup de téléphone de la prison le 5 mai où un Prison Officer l’a informée que son époux avait mis fin à ses jours par pendaison. En examinant la cellule No 1 de la prison de La Bastille, la police n’a trouvé aucun indice en ce sens.

Par ailleurs, la MCIT a épluché des documents en sa possession dont le Registry Book qui note les détails sur les détenus qui doivent être incarcérés à la prison de La Bastille. Or, aucune mention n’est faite sur les blessures reçues par le détenu Caël Permes alors que son sang a été retrouvé dans le van l’ayant transporté de la prison de Beau-Bassin à Phoenix. En plus, Vincent Hossenny qui était dans le van avec Caël Perme a déclaré à la police qu’il a été victime de brutalité, de même que ce dernier. Il a dit avoir signalé cela à l’officier en charge à son arrivée à La Bastille, mais que ce dernier n’a rien noté de cet incident dans le livre.

La police compte l’interroger pour savoir pour quelle raison il n’a pas jugé nécessaire d’inscrire ce détail ou même de solliciter des éclaircissements auprès de l’équipe de la Correctional Emergency Response Team. Des soupçons de complot pèsent sur cet officier.

 

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