Le Surintendant de Police, Heman Dass Ghoora (HG) a été à nouveau auditionné ce mardi 6 mai en cour de Souillac dans le cadre de l’enquête judiciaire sur la mort de Pravin Kanakiah. Le haut gradé de la police s’est appesanti sur les raisons ayant poussé la police à arriver à la conclusion de suicide. Le représentant du Directeur des Poursuites Publiques, Me Damodarsingh Bissessur (DB) a d’abord fait référence à un ‘Judge’s Order’ concernant les relevés téléphoniques de la victime, Pravin Kanakiah entre le 8 décembre 2020 et le 8 janvier 2021.
DB : Le dernier appel reçu par Pravin Kanakiah date du 9 décembre 2020 à 19 h. Est-ce que la police a contacté ces numéros de téléphone afin de connaître leurs identités ?
HG : Oui mais pas tous. On a pris contact avec les proches
DB : Logiquement, ne fallait-il pas contacter les deux ou trois dernières personnes qui lui ont parlé ?
HG : Comme je l’ai dis, ceux faisant partie de son cercle de famille ont été appelés
(La magistrate Ameerah Dhunoo intervient)
AD : Vous n’avez pas répondu à cette interrogation !
(Le représentant du DPP répète à nouveau sa question)
HG : Ce n’était pas nécessaire
(Surpris, Me Damodarsingh Bissessur lance : « Pas nécessaire ?! »
Le policier poursuit : À moins qu’il n’y ait des suspicions concernant de mauvais sentiments à l’égard d’une personne recherchée. Et selon les dires de ses proches et de ses collègues, il entretenait de bonnes relations avec eux.
DB : Selon le document en question concernant les relevés téléphoniques, quel appel a duré le plus longtemps ? Et combien de temps parle-t-on ?
HG : Il s’agit d’un appel qui date du 9 décembre 2020 effectué à 19 h qui a duré 514 secondes.
DB : C’était pas important de déterminer la nature de cette conversation ?
HG : Je ne peux pas répondre à cette question. Le policier Govinden (chargé de l’enquête) aurait pu s’orienter sur le sujet
Avec les nombreuses répliques ‘Je ne peux pas répondre à cette question’, le représentant du DPP, tente cette fois-ci une autre approche. Il s’interroge sur les responsabilités du SP Ghoora dans cette enquête puisqu’il était le ‘Supervising officer’.
DB : Dites-nous, quel est le rôle d’un Surpervising officer dans une enquête ?
HG : C’est de voir si l’enquête est faite de manière équitable selon les paramètres de la loi et de respecter les droits constitutionnels. Il faut aussi s’assurer que les possibles preuves dans cette affaire soient recueillies en ayant une approche holistique.
DB : Dans ce cas, lorsque l’enquêteur en charge du dossier a complété son enquête, c’est de votre devoir de revoir toutes les preuves et d’assurer que le maximum a été recueilli. Est-ce le cas ?
HG : Oui
DB : Mais selon votre témoignage, vous êtes d’accord qu’il y a certaines preuves utiles qui auraient pu être recueillies.
HG : Je ne suis pas d’accord puisque, lorsque la police a débuté son enquête, elle traitait ce cas comme un meurtre éventuel. Et c’est en recueillant les déclarations que la police peut décider s’il s’agit d’un meurtre ou de mort naturelle. D’ailleurs, nous avons recueilli le témoignage de M. Utam Appadoo qui a déclaré que son beau-frère a commis un suicide puisqu’il était endetté sévèrement. Et la police a essayé de savoir si un individu avait une raison de porter atteinte à M.Pravin Kanakiah, mais nous n’avons rien trouvé.
Le témoin a aussi rappelé que la police est arrivée à la conclusion que Pravin Kanakiah s’est suicidé, bien que sa situation financière était stable. À savoir que l’enquête judiciaire sur la mort de Pravin Kanakiah, dont le corps a été repêché à Gris-Gris le 11 décembre 2020 se poursuivra le 21 mai à partir de 13 h en Cour de Souillac.