ENQUÊTE — Meurtre de Kaya Kistnen — CP Dip : « Mo demann polisie pa kasiet okenn linformasyon »

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la dernière démarche du commissaire de police, Anil Kumar Dip, surprend plus d’un. En effet, lors d’un point de presse convoqué en urgence, hier, il encourage les policiers déposant devant la Cour de Moka, dans l’enquête judiciaire instituée pour faire la lumière sur le meurtre de l’agent du MSM de Quartier-Militaire/Moka (No 8), Soopramanien Kistnen, aussi connu sous le nom de Kaya, à donner tout élément d’information susceptible de résoudre cette affaire qui défraie la chronique depuis bientôt un an.

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« Mo demann bann polisie pa kasiet okenn linformasyon. Mo invit zot pou al dir e reponn tou bann kestyon. Nou bizin konn laverite ! » déclare le commissaire de police alors que les conclusions de l’autopsie de ce même Kaya Soopramanien pratiquée par le Police Medical Officer, le Dr Ananda Sunnassee, sont remises en cause devant cette même instance avec le représentant de l’Office of the Director of Public Prosecutions,Me Azam Neerooa, menant l’offensive contre le médecin légiste.

L’enquête criminelle, menée depuis l’année dernière par la Major Crime Investigation Team (MCIT), se déroule à son avis « en toute indépendance », dit-il. « Je tiens à rassurer les proches de la victime que nous vérifions chaque information que nous recevons et que l’enquête est menée de manière professionnelle », a-t-il ajouté. Il estime que « certains commentaires peuvent prêter à confusion », mais il se dit néanmoins « déterminé à lutter contre toute forme de criminalité ».

Anil Kumar Dip a également confirmé que la police respectera les conclusions de la Cour de Moka après la fin de l’enquête judiciaire sur ce meurtre prémédité, qui est resté jusqu’ici impuni. Force est de constater que des affaires connexes à la Telfair Gate, dont le volet d’emploi fictif d’emploi de Simla Kistnen en tant que Constituency Clerk de l’ancien ministre Yogida Sawmynaden, sont encore en suspens. Et cela pour dire le moins.

Profitant de l’occasion, le commissaire de police a élaboré sur trois affaires liées à la cybercriminalité et devait annoncer des arrestations dans le sillage de l’affaire de voyeurisme au siège de la Mauritius Football Association (MFA) le mois dernier. « Je prends cette affaire au sérieux. Il y a eu quatre personnes interrogées déjà. Mo donn lagaranti ki pou ena rezilta dan bann zour avenir », a-t-il dit dans cette sinistre affaire de téléphone cellulaire en mode vidéo placé dans les toilettes des femmes.

Quant à l’enquête sur l’affaire de pédopornographie qui ébranle actuellement Rodrigues, il a confirmé que des enquêteurs des Casernes centrales sont dans l’île pour épauler leurs collègues. « Nou pa pu eparnye personn. Nou pou demantel rezo-la ! » Il affirme que l’évolution de cette enquête est suivie quotidiennement par le patron du CCID, le DCP Heman Jangi. Il a par ailleurs mis l’accent sur un travail de sensibilisation et d’encadrement pour les jeunes.

Concernant le scandale de Telegram, où le commissaire de police dit avoir parlé avec le ministre de la Technologie, Deepak Balgobin, « pour voir comment améliorer notre système afin de protéger les mineurs et les femmes ».

Anil Kumar Dip a par ailleurs commenté les conclusions du rapport Britam et a indiqué qu’une cellule spéciale au CCID a été mise en place et où « des officiers chevronnés travaillent sur l’affaire ». Il concède : « C’est une enquête compliquée et de grande envergure. Nous allons faire notre travail de manière professionnelle et impartiale. »
À ce stade, il avance que cinq personnes ont été entendues et qu’une liste a été établie pour consigner les versions de tous les protagonistes concernés par cette affaire.
Finalement, le commissaire de police s’est félicité des récentes saisies de drogue, qu’il a attribuées à « un dynamisme après que j’ai réinstauré le “reward money” ». Il avance ainsi que, depuis ces derniers jours, six suspects venant à Maurice sur des vols internationaux ont été arrêtés avec de la drogue. « Il y a même eu un Américain qui a traversé l’aéroport, mais il a été arrêté dans un hôtel avec de la drogue. Cela montre le travail abattu par la police. »

Dans le même ordre d’idées, il invite le public à collaborer en donnant des informations « en toute confidentialité » sur le 148 afin de « mener le combat contre la drogue ». Il termine : « C’est un combat sans relâche et sans merci. Nous devons protéger cette jeune génération qui monte. La lutte contre la drogue n’est pas seulement le travail de la police, mais concerne tous les citoyens. »

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