Financial Crimes Commission — Opération DeepCode : L’ex-CP Dip, l’ombre derrière le hold-up du Reward Money

L’une de principales lignes de défense des principaux protagonistes impliqués dans l’opération DeepCode avec des Reward Money de Rs 250 millions est sur le point de sauter. D’ailleurs, l’assistant commissaire de police Dunraz Gungadin, âgé de 62 ans, soit à la veille de son départ à la retraite, affichait une confiance sans bornes jusqu’à son arrestation par la Financial Crimes Commission (FCC) dans cette enquête qui risque de connaître des rebondissements avec les prochaines convocations pour interrogatoire under warning. L’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip, et encore moins la State Bank of Mauritius ne détiennent aucun pouvoir pour contourner les dispositions de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA) relatives aux retraits bancaires en espèces à hauteur de Rs 1 million. Sur la base des éléments devant être versés dans le dossier à charge de cette enquête de la Financial Crimes Commission, des sources bien informées soupçonnent que l’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip, propriétaire d’une Porsche Macan à Rs 415 000, peut difficilement échapper à être traité comme le cerveau du hold-up du Reward Money. Tout au moins som ombre plane sur cette sinistre affaire de détournements de fonds comme le légendaire Gentleman cambrioleur.

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La responsabilité de l’ancienne direction de la State Bank of Mauritius Limited, où ont été effectués les retraits, y est également engagée. En effet, alors que la FIAMLA impose un plafond statutaire de Rs 500 000 au titre de la limitation of bank withdrawals, la politique déclarée à la State Bank of Mauritius est des plus strictes avec Rs 350 000 pour les autres clients. Ni plus ni moins. Du côté, de la Bank of Mauritius Tower, les indications sont qu’à aucun moment la State Bank of Mauritius et l’OIffice of the Commissioner of Police n’auraient obtenu de dérogation de la Banque centrale pour enfreindre la clause fondamentale et incontournable de la FIAMLA dans la lutte contre le money laundering.

Alors comment expliquer que dans le cas de l’ACP Gungadin, du 18 octobre au 7 novembre de l’année dernière, des retraits de Rs 1 million ont été exécutés quotidiennement à partir du compte du Police Reward Money. Mais l’ancien patron de la PHQ Special Striking Team, spécialisée dans des opérations alléguées de drug planting, n’avait pas été le seul haut gradé à être investi de cette mission quelque peu spéciale au nom de l’ancien commissaire de police. Deux autres hauts gradés sont cités nommément à cette même enseigne, confirmation d’une connexion directe entre les Police Headquarters et la SBM Tower jusqu’à novembre de l’année dernière.

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Des recoupements d’informations effectués par Week-End auprès de sources concordantes confirment deux correspondances à en-tête des Police Headquarters, adressées à la State Bank of Mauritius et à la Banque de Maurice, au sujet de la nécessité de clear the heavy backlog of reward money de ce compte de la police. La première demande de la police remonte au début du mois d’octobre avec des sources avisées affirmant que cette démarche état intervenue à trois semaines avant les dernières élections générales du 10 novembre 2024.

La demande de l’ancien commissaire de police est sans aucune ambiguïté : deux hauts gradés, dont les noms sont cités dans la lettre, effectueront des retraits quotidiens de Rs 1 million du compte opéré par la police à la State Bank of Mauritius. Une semaine après, une autre missive a été émise avec le nom d’un troisième haut gradé pour compléter les retaits de Rs 1 million par jour.
Galaxie Dip

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Entre le 18 octobre 2024 et le 7 novembre de la même année, l’ACP Gungadin était occupé à effectuer des retraits bancaires de l’ordre de Rs 14 millions (voir fac-similé plus loin). Avec cette même logique, et la mission confiée aux deux autres Top Guns de la galaxie Dip aux Lines Barracks, il faudra compter sur des retraits en liquide d’au moins Rs 50 millions.
Malgré cette frénésie pour des millions en liquide, le département placé sous la responsabilité du Money Laundering Officer à la SBM Tower n’a trouvé rien à en redire sur ce qui s’apparente à un hold-up du Reward Money de la police. Pire encore, aucune question n’est soulevée quant aux destinataires de ces fonds. D’ailleurs, à ce jour, les limiers de la Financial Crimes Commission se heurtent à un mur d’acier, quasiment infranchissable, sous forme des dispositions de l’Official Secrets Act, pour identifier les bénéficiaires de ces fonds volés à la force policière à la veille des élections générales.
À ce stade, la Banque de Maurice, qui rassure qu’à aucun moment des responsables n’ont été party à cette violation des dispositions de la FIAMLA, s’apprête à initier une enquête complémentaire à celle de la Financial Crimes Commission pour établir les dessous de ces transactions bancaires illégales.

Trois hauts cadres de la State Bank of Mauritius sont présentés comme étant susceptibles de shed light sur les auteurs de ces directives, pour ne pas dire avoir agi en complicité dans ces détournements de fonds publics. En tout cas, ce qui confirme beyond reasonable doubt à ce jour est que ces dealings entre les Police Headqurters des Line Barracks et le QG de la State Bank of Mauritius se traitaient at very high level.
Un autre détail qui devrait accabler la direction de la Banque d’État est qu’avant le 18 octobre de l’année dernière, les retraits de ce compte étaient invariablement sous la barre des Rs 350 000, même pas les Rs 500 000 statutaires de FIAMLA.

En parallèle, du côté du QG de la Financial Crimes Commission, l’opération DeepCode se poursuit avec l’interrogatoire de l’ACP Gangadin, toujours en détention policière. Ce suspect, croyant pouvoir bénéficier de la couverture légalement trouée de l’ancien commissaire de police, persiste et signe pour se cacher derrière l’Official Secrets Act et la Security of the State pour ne pas répondre aux questions sur l’identité des destinataires de ces fonds détournés de la police. Ou encore l’autorisation fictive négociée pour des dérogations à FIAM par Anil Kumar Dip.

Tomates périmées

Soit le même scénario que celui suivi par l’assistant-commissaire de police et ancien patron de la Counter Terrorism Unit du Prime Minister’s Office, Lilram Deal. Les comparutions de l’ACP Danraz Gangadin en Cour de Port-Louis pour la reconduction de sa détention provisoire se déroulent sous haute tension et pour la dernière, vendredi, il a eu droit à un accueil à la sauce rouge avec des tomates périmées.
Deux autres suspects, l’assistant surintendant Faazal Mooniaruth et le sergent Yeshdeo Seeboruth, l’homme aux Rs 76,8 millions dans son compte, sont toujours dans l’attente d’une décision du tribunal de Port-Louis à leurs bail motions devant être débattues à la fin de cette semaine.

Pour la suite de l’opération DeepCode, l’ancien commissaire de police Anil Kumar Dip est annoncé comme l’ultime suspect à être convoqué formellement pour déterminer l’ultimate beneficiairy de ce heist du Reward Money, voire inculpé provisoirement par la Financial Crimes Commission. Mais auparavant, d’autres hauts gradés pourraient être entendus à divers titres, soit comme des suspects soit comme des témoins en mesure de faire progresser cette enquête, qui court sur sa septième semaine.
Parmi ces nouvelles stars au Reduit Triangle, au moins cinq nouvelles têtes d’affiche, les noms du SP Jagai, de l’ASP Seewoo et d’un Deputy Commissioner of Police apparaissent sur le radar de la Financial Crimes Commission…

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