Les tensions permanentes entre certains hauts gradés et des officiers de la Special Support Unit (SSU) ont désormais atteint le point d’ébullition. Le milieu est régulièrement secoué par des dénonciations en tout genre, mais les dernières accusations proférées récemment par une dizaine d’officiers de cette unité pourraient avoir un tout autre retentissement au cas où le Premier ministre, le commissaire de police (CP) et le leader de l’opposition, qui ont reçu une lettre en ce sens, s’emparent de cette affaire. « Népotisme » et « racisme » sont les deux termes qui reviennent en boucle dans cette missive.
Après nous avoir fait part, en juillet dernier, que leurs demandes de local leave se heurtaient à une série de refus, « quand bien même il n’y a aucune urgence climatique ou sécuritaire actuellement dans le pays », tout en réclamant une solution d’urgence face à la vétusté du matériel et des équipements qui composent la salle de musculation des Casernes centrales, les revendications des limiers de la SSU semblent avoir franchi un nouveau palier. « Ethnic cleaning. » Le terme est fort mais c’est bien ce qui est écrit sur ladite lettre égratignant un haut gradé de cette unité qui transférerait, à sa guise, « des officiers ne faisant pas partie du même groupe ethnique que lui » vers d’autres départements. La lettre fait même état d’accointances du principal concerné avec un présumé gang opérant, en toute impunité, dans le sud de l’île et sachant jouer de la menace et user de moyens de pression. « Le haut gradé en question aurait-il des liens familiaux avec le CP, d’où le silence assourdissant de ce dernier dans cette affaire ? » C’est la question qui taraude les auteurs de la lettre de dénonciations.
Cette fronde est révélatrice d’un malaise profond au sein de cette unité des Casernes centrales. Une autre affaire pèse lourd dans la montée des tensions. La lettre adressée au PM, au CP et au leader de l’opposition s’accompagne de critiques virulentes contre un autre haut gradé de cette unité qui outrepasserait ses prérogatives en accordant des faveurs à certains proches collaborateurs, sans considération du mérite ou de l’équité.
