Fuites d’infos : « On ne peut garder le silence s’il y a soupçon de corruption »

Après la State Employees Federation (SEF) et la Fédération des Syndicats du Service Public (FSSP), c’est autour maintenant de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU) de réagir par rapport à la déposition faite par le ministère de la Santé pour fuites d’informations. Dans une déclaration au Mauricien, Narendranath Gopee, président de la FCSOU, souligne qu’il est vrai que l’Official Secrets Act ne permet pas de divulguer des informations mais il ajoute : « Cela ne veut pas dire que l’on doit garder le silence alors qu’il y a soupçon de vol ou de corruption. Si on le fait, alors on devient complice de la situation. »

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Il souligne que le gouvernement avait promis à la population une loi pour que le peuple puisse poser des questions sur des affaires douteuses. Mais jusqu’ici, « rien n’a été fait ». Il rappelle que le gouvernement « prône la bonne gouvernance » à travers l’Office Sector of Good Governance.

Le président de la FCSOU dit « ne pas comprendre » pourquoi la police est appelée à saisir des ordinateurs des fonctionnaires qui contiennent des informations confidentielles appartenant audit ministère. « Moi, je me pose la question, si un fonctionnaire constate qu’il y a une tentative de vol ou de corruption, est-ce qu’il doit fermer les yeux et faire comme si de rien était ? », a déclaré Narendranath Gopee. Il souligne que le pays est un état de droit et qu’on doit encourager les “whisleblowers” au lieu de leur faire peur.

« Avec cette façon de faire je crains fort que le gouvernement soit en train d’émettre un mauvais signal. On a l’impression de vivre actuellement dans un régime dictatorial », a fait ressortir Narendranath Gopee. Il ajoute : « Ce n’est certainement pas en utilisant des mesures répressives qu’on va encourager les citoyens mauriciens à dénoncer des soupçons. »

Le président de la FCSOU souligne aussi que le pays se trouve actuellement sur la liste noire de l’Union européenne en raison des transactions douteuses. « Ce n’est certainement pas avec cette façon de faire du gouvernement, visant à tenter de museler les Whistleblowers qu’on améliorera la réputation du pays comme un État qui pratique la bonne gouvernance », a-t-il dit.

À noter que c’est le 22 juillet que les officiers du CCID ont débarqué dans les locaux du ministère de la Santé après qu’un haut fonctionnaire a référé le cas d’une fuite d’informations et ce, quelques heures après que le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, avait dit au Parlement que certains documents avaient fuité et avaient atterri entre les mains de l’opposition. L’enquête vise à établir qui sont les informateurs de l’opposition.

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