L’affaire Ravatomanga : Caution pour Fakim, convalescence pour Ravatomanga, libérations pour Bheeky et Thomas

Les derniers développements dans l’affaire Ravatomanga, portant sur un Attachment Order de Rs 7,3 milliards lié au présumé réseau de blanchiment d’argent de Mamy Ravatomanga, ont fait basculer l’enquête dans une nouvelle phase. En l’espace de quarante-huit heures, quatre figures centrales du dossier ont obtenu leur remise en liberté conditionnelle ou un aménagement de leur statut, révélant un rapport de force mouvant entre les suspects et la Financial Crimes Commission (FCC).
Junaid Fakim — l’ex-commissaire
libéré sans avoir passé un jour en cellule
Inculpé provisoirement pour Public Official Using Office for Gratification et Breach of Confidentiality, Junaid Fakim reste le cas le plus singulier. Placé en détention provisoire le 30 octobre par le magistrat Arun Rohamally, il n’aura jamais été conduit en cellule policière. Hospitalisé depuis son arrestation, il a comparu vendredi en fauteuil roulant et a été libéré après avoir versé une caution de Rs 500 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 1 million.
Il devra respecter un couvre-feu de 22h à 5h et se présenter quotidiennement au poste de police. Sa remise en liberté intervient alors qu’un challenge avait été déposé pour que le magistrat Rohamally se récuse. Mercredi encore, une décision en référé était attendue, mais jeudi, la FCC a finalement annoncé qu’elle ne s’opposait plus à la Bail Motion. La décision de le relâcher a immédiatement suivi.
Mamy Ravatomanga — deux semaines
de repos recommandées après chirurgie
Le milliardaire malgache, arrêté fin octobre et déjà passé deux fois par une cellule policière, a été hospitalisé à Victoria après un malaise puis une intervention chirurgicale. Le personnel médical a informé la FCC qu’aucune nouvelle opération n’est prévue, mais un cardiologue du ministère recommande une convalescence de deux semaines.
Mamy Ravatomanga souhaite effectuer ce repos en clinique privée, une demande que la FCC examine avec prudence. L’avis du Police Medical Officer a été sollicité pour déterminer s’il doit retourner en cellule, rester à l’hôpital public ou être transféré en clinique. Une source confirme qu’il n’a pas été reconduit en détention dans la nuit du 13 au 14 novembre. Ce volet médical continue d’alimenter les frictions entre le prévenu et la Commission.
Nasser Osman Bheeky —
caution accordée après un revirement de la FCC
L’activiste politique, visé pour entente délictueuse dans l’affaire Ravatomanga, a comparu vendredi au tribunal de Port-Louis. La FCC, qui s’opposait jusque-là à sa libération, a soudainement changé de position. Nasser Bheeky a été libéré après avoir versé Rs 500 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 1 million, assorties d’un couvre-feu nocturne, d’un pointage quotidien à Vallée-Pitot et d’une interdiction d’interférer avec des témoins.
À sa sortie de la Cour, il a déclaré traverser une période difficile : « Konba-la li long alenn ek li pa aret la. » Il devra retourner en Cour le 24 mars 2026. La FCC le soupçonne d’avoir organisé, avec Christian Thomas, la rencontre du 14 octobre entre Mamy Ravatomanga et Junaid Fakim pour influencer l’enquête.
David  Thomas — libéré après un mois d’incarcération
Employé de Ravatomanga et accusé de blanchiment d’argent à hauteur de 20 milliards de dollars, David Thomas a comparu vendredi devant la Cour de Pamplemousses. Là aussi, la FCC s’est retirée de son opposition. Il a obtenu la liberté conditionnelle contre deux cautions totalisant Rs 160 000 et une reconnaissance de dette de Rs 1,6 million.
Il devra respecter un couvre-feu (21h–6h), se présenter chaque jour au poste de police et éviter tout contact avec les autres protagonistes. Sa prochaine comparution est prévue pour le 4 décembre. David Thomas nie toute participation à une opération de blanchiment et a retenu les services de Me Arassen Kallee.

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