Meurtre à Telfair : au tribunal de Moka, le Safe City System au banc des accusés

  • Offensive du tandem Bhadain/Valayden sur les « graves manquements » de ce réseau de 4 000 IVS Cameras installées sur 2 000 sites au coût de Rs 19 milliards
  • La CP Circular sur le Code of Practice du Safe City Project émise le 16 novembre, soit un mois après le décès suspect de Soopramanien Kistnen, agent du MSM, à Telfair

Les Intelligent Video Surveillance (IVS) Cameras du Safe City Network, au coût de Rs 19 milliards, seront sur le banc des accusés en ce début de semaine. En effet, après les révélations de Khoomada Sawmynaden, avec des Undertones de pratiques frauduleuses et corruptrices lors de l’allocation de contrats publics, le tribunal de Moka, sous la présidence de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath, devra élucider les manquements graves de ce système de surveillance devant assurer la sécurité de la population, et surtout enlever tout doute autour d’éventuelles interventions suspectes, vu que des Documentary Pieces of Evidence manquent dans le dossier de la police sur la disparition de Soopramanien Kistnen le vendredi 16 octobre dans les parages de La Louise, jusqu’à la découverte de son cadavre calciné dans un champ de cannes à Telfair, Moka, le dimanche 18 octobre.
Le débat en cour de Moka porte sur la responsabilité de la gestion des données enregistrées par les caméras de la Safe City, d’autant plus qu’un mois après le meurtre suspect de l’agent du MSM au No 8, la CP’s Circular No 13 de 2020, avec en annexe un Code of Practice for Safe City Project, a été émise à l’attention des différents responsables de la force policière.

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En marge de l’assignation du surintendant Dawan, affecté au Safe City Network de la force policière, les hommes de loi détenant des Watching Briefs pour la famille de la victime, Soopramanien Kistnen, et les autres parties comptent mettre les bouchées doubles en vue de mieux appréhender ce qui s’est passé avec les enregistrements vidéos dans la région de La Louise à partir de 13h14 le vendredi 16 octobre. À ce moment précis, à l’arrêt de la magistrature de Rose-Hill, le dénommé Kistnen était monté dans un autobus se rendant à Beaux-Songes.

Sauf que les enregistrements des caméras de la Safe City entre Rose-Hill et La Louise ne comprennent rien sur le déplacement de cet autobus, excepté quand ce dernier est arrivé à destination à Beaux-Songes, et sans aucune trace du passager Soopramanien Kistnen, laissant comprendre qu’il a dû descendre de l’autobus lors des arrêts intermédiaires. Mais lequel ? Le constable Abheeram, de ce même département de la police, entendu lors de cette enquête judiciaire, n’a pas été d’une grande efficacité.

Sauf que cet officier de police, au lieu de verser dans le dossier de la cour les dernières directives au sujet de la gestion du Safe City Network, est venu avec un document désuet au sujet des caméras CCTV installées à Flic-en-Flac et à Grand-Baie d’avant. En tout cas, lors de la séance de ce jour, la dernière CP’s Circular No 13 de 2020 en date du 16 novembre devra tenir la vedette et faire remonter au premier plan la responsabilité de conserver les enregistrements des caméras de la Safe City à travers Maurice.

A ce jour, la police renvoie la balle dans le camp de Mauritius Telecom, qui dit tout ignorer de ce projet de Rs 19 milliards, alors que le Government Online Center est également cité dans la configuration. Toutefois, le tandem Roshi Bhadain/Rama Valayden tentera de tirer l’affaire au clair et de prendre la police au dépourvu avec la teneur de cette CP’s Circular, signée du commissaire de police, Khemraj Servansingh, un mois jour pour jour après la disparition de Soopramanien Kistnen. Dans cette correspondance, le commissaire de police donne en effet l’impression d’un contrôle sans conteste du Safe City System, qui est entré en opération le 19 août 2019.

Cette CP’s Circular comprend également en annexe un Code of Practice venant du Data Protection Commissioner. « The Code of Practice sets out the basic conditions for the use of the CCTV systems and all police officers involved in the planning, supervision or operation of such system should familiarise themselves with this document. » Auparavant, le commissaire de police avait souligné que « the project involves the monitoring of live CCTV footages of data subjects which are of a sensitive and confidential nature » pour rappeler l’importance de ce code de conduite.

À toutes fins utiles, le projet Safe City comprend la mise en opération de 4 000 Intelligent Video Surveillance (IVS) Cameras installées sur 2 000 sites, 300 Intelligent Traffic Surveillance Cameras sur 75 sites, 45 Enterprise/Enhanced Long Term Evolution Sites, sans compter 150 Fixed Terminals dans des postes de police. Le tout est relié à un Centralised Command and Control Centre basé à Ébène.
Pourtant, en dépit de la technologie dernier cri, et à peine un an après la mise en service, le Safe City Network n’est pas en mesure de fournir à la police des indications basiques dans le cadre d’une enquête sur le décès suspect d’un agent du MSM dans la circonscription de Quartier-Militaire/Moka (No 8).


Vinay Appanah : « Aucun dénommé Ravi dans mon entourage »

Réagissant à des développements en marge de l’enquête judiciaire sur le meurtre présumé de Soopramanien Kistnen à Telfair le 16 octobre, Vinay Appanah d’AV Techno-World Ltd fait le point et récuse les allégations portées à son encontre comme étant « sans fondement et fausses ». Il soutient avec force dans un communiqué de presse qu’il n’y a aucun Ravi dans son entourage et qu’il aurait agi en tant qu’intermédiaire auprès de Soopramanien Kistnen.

« Les allégations concernant un dénommé Ravi qui aurait supposément agi comme intermédiaire et pour mon compte sont fausses et il n’y a aucun dénommé Ravi dans mon entourage », affirme-t-il.

« J’ai pris connaissance des propos de Me Roshi Bhadain, Me Rama Valayden et Me Sanjiv Teeluckdharry sur les ondes de certaines radios en cette fin d’après-midi du vendredi 11 décembre 2020 après la parution en Cour de M. Koomadha Sawmynaden par rapport à l’enquête judiciaire concernant le décès de feu M. Soopramanien Kistnen. Ces allégations qui ont été faites à mon égard sont totalement sans fondement et fausses. À travers ce communiqué, je tiens à informer la population que je ne suis pas concerné ni de près ou de loin dans le décès de feu Soopramanien Kistnen », déclare Vinay Appanah.

« Toutes les informations véhiculées sont totalement fausses, infondées, erronées et diffamatoires. Ces allégations me portent d’énormes préjudices à mes sociétés ainsi qu’en mon nom personnel. Je réitère qu’aucune de mes compagnies n’a jamais été allouée aucun contrat de la STC et encore moins, le contrat pour le nettoyage et la désinfection », poursuit-il en ajoutant que : « les allégations concernant les arrangements pour le paiement de sommes d’argent à feu M. Kistnen sont totalement fausses et dénuées de tout fondement ».


Ismaël Nazir (FLN) : « Tout semble indiquer qu’il y aurait eu “foul play” ! »

Le leader du Front libération national (FLN) estime qu’à la lumière des éléments dans le domaine public sur l’affaire Soopramanien Kistnen, « tout semble indiquer qu’il y aurait eu foul play dans cette affaire ». C’était lors d’un point de presse, vendredi, au Centre Marie Reine de la Paix à Port-Louis. Ismaël Nazir s’est dit perplexe que la victime ait été retrouvée sans ses chaussures à Telfair le 16 octobre. Et de rappeler « qu’une des formes de torture consiste à frapper un individu dans ses pieds ». Néanmoins, il a dit laisser le soin aux autorités concernées de faire la lumière sur ce cas qui, selon lui, a « des ramifications politiques ».

Commentant l’affaire Mike Brasse, le leader du FLN estime que « l’ex-commissaire de police a sa part de responsabilité » dans l’octroi d’un passeport à un trafiquant de drogue. Et d’ajouter : « Il doit donner des explications au Central CID. » Ismaël Nazir s’interroge sur la perte du passeport de Mike Brasse et dit avoir envoyé une correspondance à Emmanuel Cohet, l’ancien ambassadeur de France à Maurice l’année dernière, pour savoir si les autorités réunionnaises n’auraient pas plutôt confisqué ce document lors d’une de ses visites à l’île sœur avant son arrestation.

Par ailleurs, le leader du FLN a déclaré être d’accord avec les propos de l’avocat Neelkant Dulloo sur une radio privée selon lesquels « les responsables de nos institutions doivent agir promptement quand des événements d’intérêt national les concernant sont publiés dans les médias ». Et cela, sans attendre que des cas précis leur soient référés. Ismaël Nazir estime que « dans ces circonstances, le président de la République doit émettre un communiqué pour soutenir la démocratie en toutes circonstances ».

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