Interrogée, samedi, par les enquêteurs de la Financial Crimes Commission (FCC), l’épouse de l’assistant commissaire de police Lilram Deal, interdit de fonctions, a dû s’expliquer sur les Rs 4,5 millions créditées sur le compte bancaire conjoint qu’elle partage avec son conjoint. Elle a soutenu ignorer l’origine exacte de ces fonds dédiés, selon les autorités, au Reward Money réservé aux informateurs de la police dans le cadre de la lutte contre drogue. Faute d’éléments à charge, elle a pu rentrer chez elle, tandis que l’interrogatoire de son époux se poursuit en ce début de semaine.
Arrêté en fin de semaine dernière, Lilram Deal, ancien patron de la Counter Terrorism Unit, fait face à une accusation provisoire de blanchiment d’argent. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir perçu quelque Rs 4,5 millions prélevées sur l’enveloppe de Reward Money, censée récompenser les indics ayant aidé à démanteler de gros réseaux de trafic de drogue.
Selon la FCC, des cas majeurs de drogue sont en cause, dont celui de l’excavation spectaculaire, en mai 2022, de Rs 3,3 milliards de stupéfiants sur un terrain appartenant aux frères Gurroby à Pointe-aux-Cannoniers.
C’est justement après cette dernière opération que l’ex-ACP Deal aurait adressé une lettre au bureau du commissaire de police pour réclamer le paiement des primes. Le problème est que la correspondance ne précisait ni l’identité des « indics », ni la nature ou la fréquence de leurs informations. Malgré cette opacité, l’ex-commissaire Anil Kumar Dip aurait donné son feu vert, sans exiger d’explications supplémentaires.
Les flux financiers retracés par la FCC aboutissent à un compte joint au nom du couple Deal. Sur les Rs 4,5 millions soupçonnés, près de Rs 2 millions auraient servi à acheter un véhicule de luxe, aujourd’hui saisi comme pièce à conviction. Pour les enquêteurs, ce transfert sans justification plausible constitue l’un des éléments clés de la thèse de blanchiment.
Toujours en détention, Lilram Deal doit être interrogé à nouveau dès cette semaine pour éclaircir la provenance des fonds et le rôle exact joué par d’éventuels complices internes. La FCC, qui redoute un détournement systémique du Reward Money, s’intéresse déjà à d’autres officiers de haut rang. Leur convocation est prévue qu’après que la version de Lilram Deal soit complétée.