Quand la justice populaire se substitue à l’État : l’affaire choquante de la vidéo virale

•⁠DH : Après la diffusion de la vidéo aujourd’hui, deux personnes, un couple domicilié à L’Escalier road, Plaine Magnien a été placé en état d’arrestation par la CID de Quatre-Bornes ce samedi. Krishan Doorjun 33 ans et Faranaz Doorjun, 32 ans sont soupçonnés d’être les protagonistes qui ont séquestré la femme aperçue dans la vidéo en 2024.
Ils sont détenus à la station de police de Stanley et de Sodnac avant leur inculpation provisoire devant la justice.

Une vidéo effroyable a émergé sur les réseaux sociaux, ce samedi, provoquant un choc national. On y voit une femme, menottée, ligotée, humiliée et menacée dans un van au milieu d’un champ de cannes, entourée d’hommes – et même d’une femme – jouant les justiciers. Les images, d’une violence inouïe, ravivent le spectre d’une justice parallèle, brutale et arbitraire, qui a pris forme ces dernières années.

Durant cinq longues minutes, la victime est enfermée dans une fourgonnette, immobilisée par un homme assis sur elle, tandis qu’une meute l’interroge sur une supposée affaire de fraude. Le ton est agressif. Les menaces, glaçantes. Un homme promet de lui arracher une dent avec une pince. Un autre laisse tomber une phrase d’une cruauté révoltante : « Bannla pou viol twa, mo pa pou kapav fer nanien. » Et dans cette scène cauchemardesque, une voix féminine participe aussi à l’intimidation.

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Une réaction officielle : la ministre Navarre-Marie condamne

Les réactions en ligne n’ont pas tardé, mais c’est du côté du gouvernement que la première réponse officielle est venue. La ministre de l’Égalité des Genres, Arianne Navarre-Marie, a publié un communiqué ferme, dénonçant « la violence physique et psychologique insupportable » subie par la victime. Elle a rappelé avec force que « la justice populaire n’est pas une option dans un État de Droit ».

Fait troublant : la scène ne daterait pas d’hier. Selon nos informations, la vidéo remonte à plus d’un an, à une époque où, selon les mots de la ministre, certains de nos compatriotes vivaient « sous un climat de terreur ». L’affaire est aujourd’hui entre les mains du Directeur des Poursuites Publiques (DPP), qui devra déterminer les suites judiciaires à donner.

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Il ressort que la femme victime dans la vidéo, ainsi que son époux, étaient poursuivis pour fraude. Ce contexte, bien qu’important à rappeler, ne saurait en aucun cas justifier les actes de torture et de menaces proférés contre elle. Rien n’autorise une milice, fût-elle déguisée en comité de vigilance, à se substituer à la police et à la justice.

Cette affaire soulève une question fondamentale : peut-on tolérer que des citoyens, se croyant investis d’une mission punitive, bafouent les droits fondamentaux d’autrui  ? La réponse, pour la ministre Navarre-Marie comme pour tout défenseur de l’État de Droit, est catégorique : non.

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En menaçant l’intégrité physique et psychologique d’une personne, ces justiciers autoproclamés sapent les fondations de notre démocratie. Le droit à un procès équitable, au respect de la dignité humaine et à la présomption d’innocence ne sont pas négociables.

Ce triste épisode doit servir d’électrochoc. La justice, la vraie, doit passer et reprendre le dessus sur l’arbitraire sans contrainte même si l’État l’a encouragé. Et l’État doit envoyer un signal clair : aucune dérive violente, aussi justifiée semble-t-elle par ses auteurs, ne restera impunie et ne saurait être tolérée !

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