La police est sur la piste d’un réseau de faux-monnayeurs étrangers opérant à Maurice. Après l’arrestation d’un Camerounais par la Major Crime Investigation Team (MCIT) samedi suite à une affaire d’escroquerie portant sur une somme de Rs 1 million au préjudice d’un commerçant de Saint-Pierre, la CID de Grand-Baie a cette fois arrêté deux Ghanéens. Ces derniers sont soupçonnés d’avoir tenté d’arnaquer un banquier en échangeant de fausses devises contre de vrais billets.
Le plaignant a expliqué à la police qu’il travaille dans la succursale d’une banque commerciale de La-Croisette et que lundi, alors qu’il était posté au Foreign Counter, un homme parlant français lui aurait demandé à échanger USD 900 en roupies mauriciennes.
Le banquier a alors examiné son passeport et a appris que l’homme, un certain Sylvanus Akakpo (53 ans), est d’origine ghanéenne et travaille comme Security Consultant dans son pays. Ce dernier a ensuite remis un billet de USD 100 et 16 de USD 50 au banquier qui, comme le veut le protocole, a passé les billets à l’infrarouge.
C’est ainsi qu’il a constaté que les coupures ne portaient pas de Water Marks. Il en a alors discrètement informé son superviseur et un policier qui se trouvaient dans la succursale. Après quoi des policiers de Grand-Baie ont débarqué avant d’appréhender le suspect et de saisir les faux billets.
Le dénommé Sylvanus Akakpo leur a aussitôt lancé : « Ce ne sont pas mes billets. C’est mon ami, qui habite Trou-aux-Biches, qui me les a donnés. » Le Ghanéen a accepté de remettre à la police le numéro du second suspect. La CID de Grand-Baie a pris le dossier en main.
L’équipe de l’ASP Buchoo a interrogé le quinquagénaire, qui a concédé avoir tenté de changer les faux billets en connaissance de cause. Il a ensuite donné le nom de son présumé complice, un certain Seith Amon Assie (34 ans), qui a rapidement été arrêté. Lui aussi a avoué les faits reprochés, en plus de donner à la police des informations sur ce réseau de faux-monnayeurs. La police est sur la piste d’autres suspects.
Les membres de ce réseau ciblent certaines personnes, à qui ils font croire qu’ils peuvent fournir des dollars à un coût moins élevé que le cours officiel, parfois à Rs 40, contre Rs 45 dans les bureaux de change. Suivant leur mode opératoire, ils donnent d’abord une vraie coupure de USD 100 afin de gagner la confiance de leurs victimes, lesquelles demandent généralement à acheter davantage de devises. Fausses, cette fois, bien entendu. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à un commerçant de Saint-Pierre au début du mois.
La police appelle à la vigilance du public et demande aux Mauriciens d’acheter leurs devises auprès des bureaux de change accrédités. Elle soupçonne que de fausses devises circulent actuellement sur le marché noir. Les enquêteurs tentent en outre de remonter jusqu’aux fabricants de ces faux billets, qui seraient toujours à Maurice, selon eux.