Sud-Ouest de l’OI — Trafic de drogue allégué : 3 Mauriciens à Madagascar après une dérive de 19 jours

— Échanges entre la police de Maurice et les gendarmes malgaches pour le rapatriement des suspects — Une déposition du vol du bateau consignée au Central CID que vendredi, alors que cette affaire remonte au 26 avril

Les trois Mauriciens rapportés manquants depuis au moins le 26 avril ont été retrouvés sains et saufs mercredi dernier sur la côte nord-est de Madagascar. C’est ce que rapporte le quotidien Midi-Madagasikara. Aussitôt avertis de ce développement, les Police Headquarters des Casernes centrales ont établi des contacts avec leurs homologues de la Grande île en vue de confirmer les identités et d’engager les procédures de rapatriement des suspects pour des besoins d’enquête. Outre les zones d’ombre autour de cette affaire, le fait singulier est que les propriétaires du bateau en question n’ont rapporté cette disparition que vendredi au QG du Central CID, soit deux jours après la découverte du bateau sur les côtes malgaches.

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Rapportant cette nouvelle, le quotiien malgache note qu’une mystérieuse vedette rapide, transportant trois ressortissants mauriciens, s’est échouée dans les eaux d’Imorona, à environ 7 kilomètres des côtes, mercredi. Alertée vers 18h20 par le maire de la Commune Rurale d’Imorona, la brigade de la Gendarmerie nationale (GN) de Mananara-Nord avait dépêché une équipe sur place.

Le dispositif de secours comprenait une équipe médicale avec ambulance, un représentant de l’Agence Portuaire, Maritime et Fluviale (APMF), six gendarmes de la brigade de Mananara-Nord ainsi que le maire de la commune. À leur arrivée, ils découvrent une vedette à haute performance, propulsée par deux moteurs hors-bord YAMAHA de 50 CV chacun.

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L’embarcation, immatriculée PPC 5820-OL-12, mais sans nom ni documents administratifs, flottait sans équipage identifiable à proximité immédiate. À bord, trois hommes, de nationalité mauricienne, affirment avoir quitté leur île le 26 avril pour une sortie en mer, avant d’être dérivés durant 19 jours par le courant jusqu’à leur échouement à Imorona.

Mais cette version des faits intrigue les autorités. Selon le rapport médical établi sur place, les trois hommes sont en excellente condition physique. Aucune trace de déshydratation, de fatigue extrême ou de privation alimentaire ne permet de corroborer une dérive aussi longue. De plus, ils possédaient toujours leurs téléphones portables, en parfait état de fonctionnement.

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Le bateau lui-même soulève également des interrogations. Sa conception et son équipement ne correspondent pas aux standards d’un bateau de pêche classique, bien que deux cannes à pêche aient été découvertes lors de la fouille. Les autorités s’interrogent sur la véritable nature de la mission maritime de ces trois ressortissants. Après un examen médical approfondi, les trois hommes ont été placés en quarantaine sanitaire, sous la surveillance de deux éléments de la gendarmerie nationale de Mananara-Nord. Leur transfert vers Mananara-Nord est prévu afin de poursuivre l’enquête.

La vedette a été remorquée et immobilisée dans l’attente de son transport vers le port de Mananara. La brigade de Mananara-Nord, appuyée par l’APMF, a ouvert une enquête judiciaire pour éclaircir plusieurs zones d’ombre : l’origine réelle du bateau, sa destination prévue, les circonstances exactes de son échouement et, surtout, la raison véritable de la présence des trois Mauriciens dans cette zone maritime. Les autorités n’écartent aucune hypothèse, y compris celle d’activités illégales en mer. En attendant les résultats de l’enquête, l’affaire suscite la plus grande attention dans la région.

Du côté des Police Headquarters aux Casernes centrales, des dispositions ont déjà été prises avec le QG de l’Anti-Drug and Smuggling Unit et le poste de commandement de la National Coast Guard informés de ce développement. Au moins les proches d’un des trois Mauriciens avaient alerté les autorités de la disparition de Mauriciens presque au lendemain du départ de ce bateau de la région de Bain-des-Dames.

Affaire à suivre…

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