TELFAIR SAGA | Meurtre de Kaya Kistnen — Sawmynaden, Bonomally et Appana  objectent au test ADN

  • La MCIT en quête d’un Judge’s Order en vue de forcer l’ex-ministre MSM et le duo en affaires à soumettre leurs échantillons
  • L’ASP Seebaruth avance aussi que la police n’a pas encore de « théorie confirmée » sur le motif de l’agression mortelle de l’agent du MSM au No 8

Pas d’échantillons d’ADN de l’ancien ministre Yogida Sawmynaden, du duo d’affaires, Vinay Appana et Deepak Bonomally pour des tests dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de l’agent du MSM de Quartier-Militaire/Moka (No 8), Soopramanien Kistnen. Déposant en Cour de Moka, hier, l’assistant-surintendant de police Vikash Seebaruth, en charge de l’enquête de la Major Crime Investigation Team (MCIT) sur cette agression mortelle, a fait état  des objections des premiers nommés. Il a ajouté que 19 personnes ont été identifiées pour les besoins de cet exercice scientifique par rapport aux pièces à conviction envoyées au Forensic Science Laboratory (FSL). L’officier de police a soutenu qu’une demande a été faite pour obtenir un Judge’s Order afin que les trois se soumettent à cet exercice.

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Par ailleurs, l’ASP Seebaruth a remis de nombreux documents en Cour hier à la reprise des travaux de l’enquête judiciaire pour faire la lumière sur la mort de l’ex-activiste MSM Soopramanien Kistnen. Il a dans un premier temps soumis le rapport du FSL sur des Exhibits qui se trouvaient sur les lieux du crime. Il a ajouté  que la MCIT a obtenu ce rapport ce 17 août.

Le laboratoire scientifique avait  examiné notamment un téléphone portable calciné retrouvé sur les lieux du crime et qui appartenait à Soopramanien Kistnen. Mais aussi une ceinture calcinée de 68 cm de long et un carnet partiellement brûlé, dont le contenu était illisible.  Sur le téléphone, le FSL a relevé en majeure partie l’ADN de Soopramanien Kistnen, mais aussi une autre trace ADN que le FSL a étiquetée comme « insuffisante » pour pouvoir en savoir plus.

Répondant aux questions de Me Azam Neerooa, Senior Assistant DPP, l’ASP Seebaruth a expliqué que ce téléphone calciné, et sécurisé le 18 octobre 2020, avait été envoyé au FSL le 29 juillet 2021. Le témoin a expliqué ce délai par le fait que le Scene of Crime Office (SOCO) avait décidé dès le départ de le faire examiner par l’IT Unit, mais que le téléphone était resté au poste de police de Moka.

Me  Neerooa (AN) : Pourquoi n’avez-vous pas fait le FSL examiner le téléphone tout de suite après ?

L’ASP Seebaruth : Déjà, de par mon expérience, pour un objet calciné, il est peu probable de retrouver de l’ADN.

AN : Donc, c’est votre décision de ne pas envoyer ce téléphone pour une vérification d’ADN ?

VS : Oui, après consultation avec Heman Jangi et les enquêteurs du SOCO.

AN : Votre expérience n’a pas assez joué alors, vu qu’après tout ce temps, on a quand même trouvé de l’ADN mixte sur le téléphone…

VS : Oui.

AN : C’est un lapsus de votre part d’avoir pris une telle décision, qui s’est avérée erronée. Nous sommes désormais dans une situation où nous ne pourrons retracer cet ADN. Avez-vous pu prendre des échantillons ADN de tous les suspects ?

VS : Non.

AN : C’est un exercice incomplet jusqu’à l’heure ?

VS : Oui, cela se fait toujours.

AN : Y a-t-il des personnes qui ont refusé de donner des échantillons d’ADN ?

VS : Oui. Yogida Sawmynaden, Deepak Bonomally et Vinay Appana.

AN : Avez-vous pris des mesures ?

VS : Oui. Nous avons envoyé une correspondance au DPP pour initier des procédures pour l’obtention d’un Judge’s Order.

L’ASP Seebaruth devait aussi indiquer qu’aucun ADN obtenu des personnes ciblées ne correspond avec le profil ADN autre que celui de Kistnen trouvé sur le gant en question. Concernant le téléphone calciné, il a ajouté qu’aucune donnée n’a pu être récupérée par l’IT Unit vu l’état du téléphone.

L’Ipad de Yogida Sawmynaden

L’Ipad de Yogida Sawmynaden et le contenu de sa messagerie électronique ont également été abordés lors de l’audience d’hier. L’ASP Seebaruth a déclaré que l’Ipad a été examiné par une Special Cell de la MCIT dirigée par Heman Jangi et qu’il n’a pas jugé nécessaire de le faire examiner par l’IT Unit. « Car nous avions déjà les relevés téléphoniques de Yogida Sawmynaden » , dit-il.

Me Neerooa devait alors lui rappeler que le décryptage du contenu de l’Ipad par l’IT Unit peut dévoiler des éléments importants qui ne seront pas recouvrés  dans des relevés téléphoniques.

À la reprise dans l’après-midi, l’ASP Seebaruth, a produit en Cour le rapport de la  Special cell sur l’Ipad de Yogida Sawmynaden. Le rapport indique que la messagerie électronique de l’Ipad couvre la période du 5 janvier 2021 au 1er juin 2021. Cela, malgré le fait que l’ASP ait concédé qu’un email envoyé par Yogida Sawmynaden à l’adresse mail de Rainbow Construction Ltd, soit celle de Soopramanien Kistnen, datant du 14 avril 2020, avait été obtenu par l’IT Unit.

Me Rama Valayden a voulu savoir si c’est le même Ipad utilisé par Yogida Sawmynaden durant le mois d’octobre 2020.

Par ailleurs, Me Valayden a demandé à l’ASP Seebaruth s’il fera le nécessaire pour que le profil ADN jugé « insuffisant » soit transféré dans un laboratoire étranger  pour des analyses plus approfondies. Le témoin a trouvé :  «  nous considèrerons cette démarche ».

Au sujet des traces de peinture rouge trouvées sur la scène du crime, l’ASP Seebauth a avancé qu’il n’en sait pas plus sur le  code couleur de cette peinture afin de pouvoir la comparer avec des véhicules. Il a ajouté que les gardes du corps du ministre Sawmynaden ont dû également soumettre leurs échantillons d’ADN. L’homme de loi a fait état d’un ‘’boxer short’’ trouvé sur la scène du crime qui n’appartiendrait pas à Soopramanien Kistnen.

Me Roshi Bhadain devait lui demander à l’ASP Seebaruth si, après ces mois d’enquêtes, il est en mesure de révéler le motif de ce meurtre. Le témoin a déclaré que « l’enquête policière suit son cours mais il n’y a pas encore de théorie confirmée »

Les papiers brulés

L’ASP Seebaruth a été entendu sur les papiers calcinés entre les mains de Soopramanien Kistnen, visibles sur les photos prises sur les lieux du crime. Le témoin ajoute qu’il en avait parlé au médecin légiste, le Dr  Ananda Sunnassee, qui avait pratiqué l’autopsie sur la dépouille. Le médecin légiste avait déclaré qu’il n’y avait pas de papiers mais que c’était sans doute le décollement de la peau en raison des brûlures.

Toutefois, après avoir analysé les photos en question, l’officier de police a concédé : «  il semble bien que ce sont des papiers ». Il révèlera à la Cour qu’aucun papier n’a été sécurisé des mains de la victime et remis au FSL pour les besoins du rapport.

Me Neerooa a attiré l’attention de l’ASP Sebaruth  que le médecin légiste n’a à aucun moment fait mention de décollement de la peau dans son rapport d’autopsie et que ce n’était donc qu’après une discussion entre l’ASP et le médecin légiste que cette théorie fut avancée.

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