Trou-d’Eau-Douce : Un ministre accusé d’occuper illégalement un terrain

Cette affaire remonte à 2007 et avait été traitée dans le sillage des travaux sur la dépossession des terres. Depuis dimanche, elle a refait surface avec le rassemblement d’Affirmative Action contre la discrimination. Une famille de Trou-d’Eau-Douce accuse ainsi un ministre résidant l’est du pays d’occuper son terrain. Le père de famille dit avoir dépensé Rs 5 M pour récupérer le bien que ses ancêtres avaient acheté en 1812, mais l’affaire traîne en cour depuis 13 ans…

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Après avoir épuisé toutes ses ressources, la famille s’est tournée vers Affirmative Action, qui l’accompagne dans ses démarches. L’affaire devait reprendre en cour cette semaine. Selon le témoignage du père, la famille possède 30 arpents de terrain à Trou-d’Eau-Douce. Mais en 2007, alors qu’il entreprend des démarches pour des constructions, il constate qu’une partie du terrain est occupée par « deux grands châteaux et une plantation ». Ceux-ci appartiennent à une personnalité de l’est, aujourd’hui ministre. Depuis une bataille du pot de terre contre pot de fer a commencé en vue de retrouver son bien.

Ce père de famille dit détenir « tous les papiers », y compris le reçu, datant de 1812. « Nou pa skwater, nou inn aste », a-t-il fait valoir. Il dit également avoir dépensé Rs 5 M dans cette bataille et, aujourd’hui, il n’a plus rien. « Tous les avocats que j’ai vus m’ont abandonné au dernier moment, ou alors ils m’ont demandé d’énormes sommes, qu’ils savaient que je n’aurai jamais », déplore-t-il. L’affaire qui devait être entendue plus tôt dans l’année a été renvoyée pendant le confinement à février de l’année prochaine. Le plaignant dit s’être tourné vers le père Patrick Fabien, qui l’a aidé dans ses démarches, et l’affaire sera finalement entendue cette semaine.

Ce père de famille dit également se retrouver avec plusieurs plaintes contre lui, faites par le ministre. « J’ai huit “case” en cour. Je crois que je suis la seule personne à avoir autant de “case”. » Il dit également ne plus avoir les moyens de se payer les services d’un avocat. Raison pour laquelle il s’est rendu en cour seul à plusieurs reprises. « Quand j’arrive, le juge me dit : “pena avocat ?” Et l’affaire est renvoyée. On m’a même dit qu’on me donne une dernière chance. »

Rappelons également que le dossier de dépossession des terres a donné lieu à une grève de la faim l’année dernière. Clency Harmon, le gréviste, dit également avoir été dépossédé de ses terres et accuse la propriété sucrière de Médine d’avoir occupé son terrain. La Commission Justice et Vérité a réclamé la mise sur pied d’un tribunal des terres pour traiter de ces dossiers. Soulignons également que le Courts (Amendment) Bill, déposé à l’Assemblée nationale, prévoit la mise sur pied d’une Land Division à la Cour suprême. Il sera question d’une « specialised division in land disputes, which comprise both technical and complex issues in the management and administration of land, has been rendered necessary with a view to facilitating the just, expeditious and accessible resolution to land disputes », décrit le projet de loi.

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