Une étrange affaire : le corps de Krishnawtee Seerauj retrouvé au 
bas d’une falaise de la montagne du Pouce

Des randonneurs, dont un proche de la victime, qui participaient aux recherches ont retrouvé le corps entre deux arbres, au bas d’un talus d’une vingtaine de mètres, hors des sentiers de randonnée

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L’un d’eux ne cachait pas sa colère contre la police pour n’avoir pas cherché dans la zone où le corps a été retrouvé
Pas d’autopsie pratiqué, vu l’état de décomposition du corps de la victime

Après l’angoisse des dix jours sans traces et nouvelles de Krishnawtee Seerauj, une profonde tristesse a envahi les proches de la victime lorsque l’annonce de la découverte de son corps sans vie a fait le tour de la région, dimanche dernier. Des jeunes randonneurs, dont un proche de la victime, ont fait la macabre découverte d’un corps inanimé, face à terre, couché au bas d’un talus rocheux d’une trentaine de mètres, entre deux arbres, dans un espace densément boisé. Les éléments de la SMF sont venus récupérer le corps qui a été identifié par le proche, malgré le nombre de jours où Krishnawtee Seerauj était introuvable, une identité confirmée par le survêtement sportif jaune et noir qu’elle portait lorsqu’elle a quitté chez elle, le 10 août, pour aller faire la marche fatidique qui lui a enlevé la vie à 61 ans.

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Si le fait d’avoir retrouvé le corps a permis à la famille de faire son deuil dans une tristesse légitime, la colère silencieuse était aussi de mise, dimanche dernier. Les randonneurs et des proches de la victime n’ont pu retenir leur ire vis-à-vis des forces de l’ordre qui avaient vainement mené leur vaste et puissante opération Search & Rescue (SAR) qui a même vu le commissaire de police personnellement à bord d’un des hélicoptères de recherches.
Les forces de l’ordre pointées du doigt

Ils se sont publiquement interrogés et ont pointé du doigt les forces de l’ordre pour n’avoir pas retrouvé la victime plus tôt dans un lieu qui, pourtant, n’était pas si loin de son point de départ, malgré leurs moyens colossaux : hélicoptères et drones sophistiqués, de nombreux soldats de la SMF avec leurs chiens renifleurs et d’autres unités de la police formés pour de telles recherches en milieux hostiles et difficiles d’accès. D’après les randonneurs qui y ont, eux, retrouvé le corps, cette zone n’avait pas été inspectée par les éléments de la SAR. Cela dit, un autre randonneur plus détaché émotionnellement a expliqué avoir cherché pendant plus d’une heure trente et a déclaré à notre confrère Le Mauricien que « Li pa fasil pou al laba. Mem lelikopter ti pase, zame ti pou trouv lekor-là dan sa plass-là » !

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Dès que la SMF, alertée par les randonneurs déterminés qui avaient retrouvé la victime, s’est pointée sur les lieux de la découverte du corps sans vie, ses responsables ont demandé aux randonneurs d’évacuer les lieux. Il fallait respecter les procédures légales et baliser le lieu où le corps a été retrouvé pour relever et trouver éventuellement des indices pouvant permettre de conclure aux causes réelles du décès. Rien n’a transpiré des investigations in situ des soldats de la SMF et de la police scientifique à ce stade.

La chute accidentelle privilégiée

La thèse de la chute accidentelle est privilégiée. Il apparaîtrait que Krishnawtee Seerauj a quitté le sentier de randonnée sécurisé et s’est retrouvée au bord de cette dangereuse falaise où elle aurait fait une chute accidentelle fatidique. D’aucuns se demandaient ce qu’elle pouvait bien y faire à cette heure tardive de l’après-midi, d’autant qu’elle était parfaitement consciente de la dangerosité des lieux pour y avoir fait de fréquentes randonnées accompagnées souvent de deux belles-sœurs, ou seule tous les deux ou trois jours pour garder la forme.

Autopsie pour rien

Ce n’est pas sans difficulté, en tout cas, que la SMF a pu faire remonter le corps sur le talus et le mettre dans le véhicule de la police pour l’emmener à la morgue de l’hôpital Jeetoo, en vue d’une autopsie qui n’a malheureusement pu permettre de déterminer les causes exactes du décès, vu l’état de décomposition avancée du corps de la victime, selon le médecin légiste Dr Prem Chamane.

Pour rappel, la police de Saint-Pierre avait été informée depuis le 10 août par le fils de la victime que sa mère n’était pas rentrée à la maison à Petit Verger après s’être rendue pour une marche sur le health track de la montagne du Pouce, ce qui est confirmé par les caméras de Safe City qui, cependant, n’ont enregistré aucune trace de son retour. Des recherches tous azimuts pendant dix jours n’avaient rien donné jusqu’à ce qu’une équipe de randonneurs décide d’aller exploiter avec succès une zone que les chercheurs de la SMF avaient négligée, selon eux.

Affligées

Après avoir, au début, favorisé la thèse de la chute accidentelle, la police s’était orientée vers celle de l’enlèvement avec des raids sans succès dans des maisons de la région de Tranquebar. Pour cause, depuis le premier jour, la victime gisait à même le sol au pied d’un des talus de la montagne du Pouce, mais personne ne saura jamais si elle est décédée sur le coup ou pas…

Depuis, les membres proches de la famille de la disparue se consolent d’avoir pu récupérer le corps, mais demeurent lourdement affligés par ce drame dont les causes et circonstances sont encore inexpliquées. Certes, les adieux émouvants à Krishnawtee Seerauj, lundi dernier, par sa famille réunie, ses proches et les habitants du village de Petit-Verger, secoués par cette perte – qui a fait de leur village un point focal du pays ces derniers 15 jours –, les a réconfortés. Mais cette disparition restera une étrange affaire… en attendant peut-être que l’enquête policière, qui se poursuit, puisse déterminer les vrais tenants et aboutissants de ce malheureux drame.

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