FINANCE BILL 2021 : La Betting Tax de 2% menace la poursuite de la saison 2021

Les finances de MTCSL déjà dans le rouge se détérioreront davantage avec l’obligation des Totes de se rétracter sur le surplus de taxe payé au MTCSL depuis le début de la saison

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Avec la taxe supplémentaire de 2% sur les paris, la situation financière des Totes pourrait aussi basculer dans le rouge

La Mauritius Turf Club Sports and Leisure Ltd (MTCSL) envisage sérieusement de mettre un terme à la présente saison hippique. La raison demeure la détérioration des finances. Ce qui se profile à l’horizon avec la ferme intention des deux Totes de se rétracter sur les 2% de revenus supplémentaires qu’ils avaient agréés à remettre à l’organisateur des courses pour aider au déroulement continu de l’activité hippique dans le cadre du huis-clos du Covid-19. Ainsi, la saison 2021 est plus que jamais menacée avec la nouvelle augmentation de la Betting Tax de 2% imposée par le gouvernement pour la deuxième année consécutive. Cette taxe imposée sur les organisateurs des paris passera de 12 à 14% du montant des paris. Cette nouvelle donne n’a pas laissé insensibles les compagnies de Totes, qui, d’après leurs prévisions, devraient voir leur profitabilité baisser dangereusement dans une conjoncture où les paris légaux connaissent déjà un recul notable depuis le début de la saison. Dans cette perspective, les Totes se proposent d’annuler les 2% versés au MTCSL qui verrait à son tour ses finances se détériorer davantage, ce qui le contraindrait à renoncer à la saison 2021, à moins que le huis clos ne soit levé.

Les décisions de la GRA, que le ministère les Finances impose à travers le Finance Bill au monde hippique continue à déstabiliser ce secteur d’activités rapportant déjà à l’Etat Rs 800 millions. Ainsi la nouvelle taxe de 2% affectera les compagnies de Tote qui, avec 14% de taxe à payer au total, prévoient une baisse sensible de leurs revenus qui pourraient mettre à mal jusqu’à leur profitabilité. Dans cette conjoncture, elles ont adressé une missive à la Mauritius Turf Club Sports and Leisure Ltd pour informer que « following the latest Finance Bill, due to financial constraints we will not be able to pay the additional 2% during in-camera racing» comme agrée en début de saison dans un élan de solidarité aux difficultés du Mauritius Turf Club.

Des informations confidentielles glanées auprès des compagnies de Tote, qui préfèrent faire profil bas à ce stade de la saison, laissent entendre que cette volte-face n’a rien à voir avec le léger froid— vite résorbé par un accord verbal— qui s’était installé entre les compagnies de Tote et le MTCSL concernant les terminal fees, en attendant le Judicial Review demandé par les deux totes. C’est bien la nouvelle taxe sur les paris de 2% qui la cause principale de cette décision d’ ASL et GSL.

« Comment voulez-vous que nous puissions concurrencer les paris illégaux tolérés par les autorités surtout qu’eux proposent 5% de taxe sur les paris ? » déclare sous le couvert de l’anonymat une personnalité, proche des deux compagnies de Tote. « En plus, ces activités illégales ne sont pas seulement l’apanage de petits clandestins à travers l’île mais d’opérateurs qui ont pignon sur rue et qui profitent de leur inactivité et du parrainage de protégés du régime pour exercer au vu et au su de nombreux turfistes et des autorités par téléphone mais aussi sur les réseaux sociaux (WhatsApp etc…) », fait-on comprendre.

Existence en suspens

Il est vraiment surprenant que des opérateurs enregistrés se complaisent, après 12 journées de huis-clos, à ne toujours pas travailler sans rechigner à contrario de ceux qui sont normalement officiellement sans activités. Personne ne comprendra qu’ils se satisfassent des aides gouvernementales seulement…eux qui sont généralement très bruyants !

Quant à la MTCSL Ltd, cette rétractation des deux Totes, ASL et GSL ne pouvait ne plus mal tomber au moment où d’autres aspects du Finance Bill met son existence même en suspens. Avec des pertes annoncées de Rs 1,2 million par journée, cette nouvelle donne va détériorer davantage les finances du MTC au point où elle serait contrainte de stopper la saison 2021, si la situation ne change pas au niveau de ses revenus.

En effet, personne ne comprend la stratégie de la GRA, avec la complicité du ministère de la Santé, de maintenir les courses à huis-clos alors que dans d’autres secteurs les activités ont repris normalement malgré la détérioration de la situation sanitaire dans le pays. C’est un secret de polichinelle que le huis-clos favorise une compagnie de betting à cote fixe qui a le monopole hors hippodrome.

Par ailleurs, le mouvement de protestation du MTCSL Ltd, samedi dernier au Champ-de-Mars à travers des slogans sur des panneaux, contre l’octroi potentiel de ses prérogatives à la GRA, continue à faire des vagues. Le boycott de la MBC sur un volet de l’émission préparée par la MTSCL, après une menace avortée de boycott total, et la décision de la police d’enlever sans autorisation, sur un terrain loué par le MTC, des panneaux à slogans en faveur du MTC, sont venus confirmer à quel point des institutions publiques sont à la solde du pouvoir.

La MBC et la Police sur la sellette

Mais la MBC et la police sont sur la sellette après ces incidents. La question qui taraude les Mauriciens depuis ces réactions choquantes de la MBC et de la police, est de savoir qui sont ceux qui leur ont donné des ordres pour leurs réactions de samedi. Le Premier ministre ? Le commissaire de police ? Ou d’autres institutions comme la GRA et la MBC ? Il est un fait notoire que certains dirigeants agissent en dehors du cadre de leurs attributions et prennent des initiatives sans l’aval de leurs boards, comme l’exige, pourtant la loi.
On se rappellera comment une institution aussi indépendante que la police, selon la constitution du pays, avait dû se déjuger de sa décision d’octroyer un permis d’assister aux courses à Jean-Michel Giraud, après une intervention de la GRA. Une commission d’enquête sur ces agissements hors-cadre de ces trois institutions s’impose.

Ce premier acte de protestation de la MTCSL contre ce qui ressemble à sa mise à mort a eu un soutien large des turfistes, craignant une nationalisation des courses, vieille de 209 ans. Cet acte de courage du MTCSL a néanmoins fait une victime collatérale, Nicolas Carosin qui a démissionné sans panache de ses fonctions de directeur de la MTCSL. Il a toujours été mal à l’aise dans le bras de fer entre la MTCSL et la GRA et a préféré prendre ses distances officiellement pour divergences de vues. Bien officiellement…

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