FINANCIAL CRIMES DIVISION – Affaire « Bal Kouler » : Raj Dayal conteste la principale pièce à conviction, la bande sonore

La principale pièce à conviction, soit la bande sonore des échanges dans l’affaire de corruption de Bal Kouler est contestée de manière formelle. L’ancien ministre de l’Environnement, Raj Dayal, insiste sur le fait qu’il ne souhaite pas que le téléphone obtenu de l’homme d’affaires Patrick Soobhany, pour des besoins d’enquête par l’Independent Commision Aganist Corruption (ICAC), soit produit en Cour. Cela, lors de l’audience d’hier dans le procès qui lui est intenté pour acte de corruption. Me Jacques Panglose, G.O.S.K,, dont les services sont retenus par l’ancien ministre MSM, soutient que cet enregistrement a été obtenu de manière illicite et a été manipulé pour justifier le fait que le téléphone contenant la bande sonore, incriminant Raj Dayal ne soit produit.

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Raj Dayal, a comparu à nouveau devant la Financial Crimes Division ce lundi. La séance a été consacrée à l’audition de l’inspecteur Beeharry, affecté à l’ICAC. Ce témoin, interrogé par Me Abdool Raheem Tajoodeen, avait expliqué les procédures qui ont suivi après la plainte de Patrick Soobhany à l’ICAC contre Raj Dayal.

La victime a transmis un téléphone portable aux enquêteurs de l’ICAC, expliquant qu’une bande sonore, faisant état d’une conversation impliquant l’ancien ministre et enregistrée. L’inspecteur a expliqué que le téléphone portable, une fois obtenu, avait été placé dans une enveloppe scellée et gardé dans un Safe dans les locaux de l’ICAC.

Le 23 mars 2016, soit au lendemain de la plainte, l’homme d’affaires, accompagné de son homme de loi, est revenu à l’ICAC pour procéder à l’IT Unit de la Commission anti-corruption en vue du décryptage du téléphone mis sous scellés. Cet exercice avait duré deux heures, à la fin de quoi deux CD avaient été remis à l’inspecteur.

Le témoin a fait comprendre à la Cour que l’ICAC avait souhaité que le téléphone en question soit examiné par un expert étranger, le 5 décembre 2016. L’exercice n’a pu avoir lieu car Soobhany ne se souvenait plus de son mot de passe. Le lendemain, après avoir réussi à débloquer le téléphone, l’expert étranger a procédé avec l’examen.
Alors que l’avocat de la poursuite a demandé à produire le téléphone, la défense y a objecté. M Panglose devait ainsi avancer comme point d’objection déjà le fait que la bande sonore « a été obtenue illégalement et injustement » car pris sans le consentement de Raj Dayal.

L’homme de loi ajoute que Patrick Soobhany aurait « comploté » avec son chauffeur, un certain Heeroo, en vue de piéger Raj Dayal. Me Panglose soutient que Patrick Soobhany aurait emprunté le téléphone de son chauffeur qu’il aurait placé sur une table à l’entrée du bureau de Raj Dayal et que l’homme d’affaires aurait, lui, « caché son appareil d’enregistrement dans un File ».

Me Panglose d’ajouter d’autant plus qu’il y aurait eu manipulation de la bande sonore car le téléphone se trouvait à l’ICAC et Soobhany avait eu plusieurs appels sur ce téléphone avant que ce dernier ne soit repris par les enquêteurs de l’ICAC pour être examiné. Il ajoute qu’une radio privée entretemps avait fait comprendre qu’elle avait l’enregistrement sonore en sa possession.

Dans ce cas, Me Panglose a demandé que Patrick Soobhany, Me Yousuf Mohamed, Senior Counsel et le journaliste Yassine Pohrun soient assignés à la barre des témoins pour être contre-interrogés, dans le cadre des débats sur la production du téléphone portable.
Me Tajoodeen donnera sa position sur l’appel de ces témoins, ce jeudi 26 août. Les débats reprendront le 2 septembre. Raj Dayal a plaidé non-coupable, devant la Financial Crimes Division, de l’accusation de « bribery by public official » sous les dispositions de la POCA. Il est reproché à Raj Dayal d’avoir sollicité un pot-de-vin de Rs 1 million de l’homme d’affaires Patrick Soobhany le 22 mars 2016 à son bureau, à Port-Louis, pour l’achat de 50 “bal kouler” pour les célébrations de la fête Holi, en échange d’un permis EIA pour un projet de morcellement de 294 lotissements sur une superficie de 35 arpents à Gros-Cailloux. Une bande sonore faisant état de cet « arrangement » entre l’homme d’affaires et Raj Dayal à son bureau avait été remise à l’ICAC.

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