France: Karim Benzema devant le tribunal dans l’affaire du chantage à la sextape

Le footballeur international français Karim Benzema est-il complice d’une tentative de chantage à la sextape sur son compatriote Mathieu Valbuena? Après des années de débats et de coups tordus, la justice se plonge à partir de mardi dans « l’affaire » qui a secoué le football français.

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Attaquant star du Real Madrid, candidat au Ballon d’or dans la foulée de ses performances avec l’équipe de France qu’il a retrouvée au printemps, Benzema, 33 ans, comparait avec quatre coprévenus, accusés d’être les acteurs de cette tentative de chantage.

Sera-t-il présent à l’audience au tribunal correctionnel de Versailles, en région parisienne, au lendemain d’un match de Ligue des champions en Ukraine ? Contactés par l’AFP, les avocats de Benzema n’ont pas répondu. Valbuena lui, sera là, selon son avocat.

À l’annonce des dates de son procès pour « complicité de tentative de chantage », le joueur avait réagi sur Instagram: « Voilà enfin vamonos (on y va), que la mascarade s’éteigne pour toujours ».

Pendant l’instruction, ses avocats ont réclamé – en vain – une confrontation avec Mathieu Valbuena, pour que les deux hommes puissent s’expliquer dans cette affaire où tout est question d’interprétation.  Benzema plaide le conseil amical à Valbuena tandis que ce dernier y voit de la pression délictuelle.

Lorsqu’il entre dans la chambre de Valbuena au centre d’entraînement de Clairefontaine (région parisienne) le 6 octobre 2015, Benzema prétend simplement aider son coéquipier à se débarrasser de ce problème de vidéo compromettante, un type de chantage qui semble assez répandu dans le milieu du football.

– « Gros voyous » –

Les détenteurs de la vidéo sont des « gros, gros voyous » prévient-il. Mais heureusement, Benzema peut lui présenter un ami, « quelqu’un de confiance », pour régler le problème.

Valbuena interprète au début les paroles de son coéquipier comme un simple « conseil amical », avant de se rendre compte que Benzema est lié aux instigateurs de cette tentative de chantage.

En effet, si le joueur du Real Madrid ne parle à aucun moment d’argent, son ami chaudement recommandé n’est autre que Karim Zenati, un intermédiaire contacté par les deux maîtres-chanteurs présumés, pour mettre la pression sur Valbuena.

Les deux hommes au début de cette affaire sont Axel Angot et Mustapha Zouaoui, des individus gravitant dans le milieu du football qui ont récupéré une vidéo intime de Valbuena.

Cherchant à en tirer profit, ils essaient d’entrer en contact avec le joueur.

Ils passent d’abord par un autre international, Djibril Cissé, un temps mis en examen avant de bénéficier d’un non-lieu, mais ce dernier refuse de les mettre en contact avec Valbuena et prévient son ancien coéquipier à Marseille de l’existence de cette vidéo.

Ils transitent ensuite par Younes Houass, qui contacte Valbuena sur son téléphone avant d’être mis en relation avec « Luka », un policier sous couverture qui agit comme intermédiaire du plaignant.

Mais les échanges n’avancent pas et plusieurs fois c’est même « Luka » qui relance Houass, ce qui, selon la défense, constitue une provocation à l’infraction.

Un argument qui sera finalement invalidé, après de longues péripéties judiciaires, par la Cour de cassation, la juridiction française la plus élevée.

Angot, Zouaoui, Houass et Zenati seront jugés aux côtés de Benzema.

Depuis cette affaire, Valbuena n’a plus été appelé en équipe de France de football. Benzema, placé en garde à vue le 4 novembre 2015, en est lui resté éloigné plus de cinq ans avant de faire un retour surprise avant l’Euro en juin.

Depuis ce retour en grâce médiatico-sportif, il multiplie les bonnes performances avec les Bleus – avec lesquels il vient de remporter la Ligue des nations.

La Fédération française de football (FFF) est partie civile dans cette affaire, malgré le retour en équipe de France de son attaquant star, considéré par de nombreux spécialistes comme un prétendant au Ballon d’or cette saison.

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