High Profile Probe : le proche d’un VVIP rattrapé par un deal « fictif » de Rs 45 M

  • Le notaire aurait officialisé cette transaction louche et se retrouve dans le viseur du CCID dans l’affaire des Rs 3 milliards Saga

Les enquêteurs du CCID, qui se penchent depuis fin 2019, sur les dénonciations faites par la dénommée Jensy Sabapathee, la principale dénonciatrice du blanchiment d’argent allégué de Rs 3 milliards de l’homme d’affaires Eric Freymond, se retrouvent avec de nouveaux éléments controversés dans le dossier. En effet, durant ses derniers interrogatoires à titre de témoin, Jensy Sabapathee aurait orienté le CCID vers une « transaction louche » dont le contrat notarié réalisé par le proche d’un VVIP de l’État en 2010.

- Publicité -

Il s’agit en effet de la vente d’une villa de Tamarina Golf Estate and Beach Club pour la somme de Rs 45 millions entre les protagonistes clés ayant géré les investissements du ressortissant suisse Eric Freymond à Maurice. Le CCID ainsi que l’ICAC épluchent ces jours-ci les dessous de cette affaire de blanchiment et les hommes du Deputy Commissioner of Police (DCP) Devanand Reekoye prennent désormais en considération la participation de ce notaire proche d’un VVIP, qui assume un rôle important dans le pays.

Les faits tels que présentés par Jensy Sabappathee au CCID mettent en relief que le couple Rungassamy avait initialement acheté cette villa et l’a par la suite vendue à l’ancien banquier de la State Bank of Mauritius, le courtier immobilier Ramen Sawmynaden, pour la somme de Rs 45 millions. Cette transaction notariée ferait polémique dans cette enquête remontant les Money Trail et les biens des Rungassamy et Sawmynden, car il n’y aurait aucune trace de paiement effectué officiellement.

D’ailleurs, l’acte de vente du notaire en question précise noir sur blanc que : « La présente vente est faite aux charges ordinaires et de droit. Et, en outre, pour et moyennant le prix principal de Rs 45 millions (Rs 20 millions pour la portion de terrain et Rs 25 millions pour la villa) sur et en déduction duquel les vendeurs reconnaissent avoir reçu et touché des acquéreurs la somme de Rs 10 millions en bonnes espèces de monnaie ayant cours dans le pays, dès avant ces présentes et hors de la vue du notaire. »

Selon les dénonciations faites sur ce chapitre au CCID la semaine dernière, Jensy Sabapathee aurait aussi affirmé que « le solde de prix a par la suite été enlevé par une tierce personne proche de Sawmynaden en disant que les Rungassamy avaient reçu les Rs 35 millions restantes, hors de la vue du notaire ». Elle soutient que cette transaction est « fictive », car les Rungassamy n’ont « rien touché que ce soit en chèque ou encore en transfert bancaire ».

Les informations soumises aux enquêteurs du CCID intéresseraient aussi l’Independent Commission Against Corruption qui a aussi saisi une propriété appartenant à la fille des Rungassamy, Delphine Ngoy en début d’année. Jensy Sabapathee se demande aussi comment le notaire aurait pu inclure la clause de paiement en espèces de Rs 10 millions. Elle s’est aventurée à affirmer aux enquêteurs du CCID que la vente de cette villa serait une « transaction fictive »  avec le notaire en position de « rubber stamp ». Cette villa de Tamarina Golf Estate and Beach Club aurait été, selon elle, achetée par les Rungassamy à travers l’argent du Suisse Eric Freymond. À ce rythme, les enquêteurs du CCID devraient dans pas longtemps entendre les explications du proche du VVIP. Affaire à suivre…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -