Le patriarche, Jean Clency Legentil, condamné pour une affaire de drogue en 2018
Jean Clency Legentil et cinq autres membres de sa famille ont été arrêtés par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) après plus d’un an d’enquête sur la provenance de leurs biens. Le premier nommé, maçon de profession, avait déjà été condamné en 2018 dans le cadre d’une affaire de possession de drogue. Les enquêteurs avaient appris qu’il vivait au-delà de ses moyens et avaient débarqué chez lui, à Grand-Gaube, en septembre de l’année dernière pour une fouille. Ils étaient intrigués par la construction de trois maisons, dont les façades sont en roches taillées. Des demeures évaluées à Rs 11,1 M.
Dans la cour, les officiers ont découvert deux Double-Cab de marque Toyota et Mitsubishi, de même que deux motos Kawasaki et Yamaha de 600 et 300 cc. Les véhicules sont évalués à plus de Rs 1,1 M. Alors qu’à l’intérieur de la maison, des meubles en teck, valant des centaines de milliers de roupies, ont été trouvés.
L’ICAC a estimé la totalité de leurs biens à Rs 12,3 M environ. Jean Clency Legentil, son épouse, Marie France Albert, ainsi que leurs enfants, Jean Raymond Yohan Legentil, Joelle Laurie Legentil, Marie Joanna Suzette Blin et Jean Jeff Legentil, ont été convoqués au Reduit Triangle hier, où ils ont été informés de leur arrestation.
Lors de leurs précédents interrogatoires, tous ont nié être impliqués dans un quelconque trafic de drogue, affirmant qu’ils nourrissent des bœufs, vaches et cochons pour gagner leur vie. L’un des suspects a affirmé qu’ils achètent des génisses, que la famille vend après deux ou trois ans, expliquant ainsi qu’ils peuvent avec cette activité « gagner beaucoup d’argent ». Ils ont aussi avancé que leurs meubles ne coûtent pas des milliers de roupies, alors que les 4×4, eux, sont utilisés pour le transport des animaux. Les suspects ont expliqué que Jean Clency Legentil n’habite pas avec eux, mais qu’il réside dans une autre maison de la localité.
Mais leurs explications n’ont pas convaincu les enquêteurs, l’ICAC ayant noté qu’aucun d’entre eux n’a déclaré de revenus à la Mauritius Revenue Authority (MRA) et qu’ils n’ont de plus aucun compte auprès du ministère de la Sécurité sociale, puisque n’ayant jamais été employés. Les six suspects ont été inculpés sous une accusation provisoire de blanchiment d’argent au tribunal de Pamplemousses jeudi. Tous ont été libérés sous caution.
Jean Clency Legentil n’est pas un inconnu de la police, car avant sa condamnation pour possession de drogue, il avait porté plainte à la police de Goodlands pour vol, où il avait accusé un gros bras de l’avoir agressé et de lui avoir volé Rs 100 000. Après son arrestation, le récidiviste avait répliqué avoir acheté Rs 3 000 de drogue à Jean Clency Legentil. Sauf qu’il dit n’avoir « rien ressenti » après avoir consommé une certaine quantité d’héroïne et de drogue synthétique.
Il avait rencontré son dealer présumé dans la localité, où il lui avait reproché la mauvaise qualité de la marchandise. Il avait ensuite pris son argent. De son côté, Jean Clency Legentil avait nié être un dealer. Après cet incident, il avait déménagé pour venir habiter Grand-Gaube.