Ile Courts (du 9 au 13 octobre) : cinq jours au pays du 7e art

Le Festival Île Courts déroule un programme dense et riche de films courts d’ici et d’ailleurs pour les cinéphiles de tous âges à partir de mardi à l’IFM, au lycée des Mascareignes et pour les séances des Sinema koltar, dans quatre coins du pays, au plein air. Les séances sont gratuites et compte tenu de la qualité des sélections, il serait dommage de s’en priver. Quelques repères dans cette programmation proposée par l’équipe de Porteurs d’Images, en collaboration avec les festivals de Clermond Ferrand et de l’île de Groix.

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Île Courts offre en cinq jours une palette de films suffisamment diversifiée pour satisfaire toutes les envies, tous les goûts et les cinéphiles de tous les âges. Ce festival s’adresse notamment aux cinéphiles de demain à travers neuf séances de projections, dont une – Zetwal dan lizie – est réservée aux jeunes qu’amèneront différentes Ong du pays. Gratuites mais sur réservation, les autres séances sont particulièrement fréquentées par les bouts de choux des écoles et programmées en journée à l’Institut français de Maurice ou au lycée des Mascareignes. Spécialement concoctés avec le Festival international du court-métrage de Clermont Ferrand, trois types de séances sont prévus pour la jeunesse : Culottes court(e)s pour les petits de 6 à 9 ans, Courts toujours pour les ados de 10 à 14 ans, et L’école est finie pour les jeunes de 6 à 14 ans.

Avec beaucoup de dessins animés, mais pas seulement, le programme Culottes court(e)s par exemple raconte l’histoire d’une panthère rose qui enquête sur un vol de pizza, celle d’une petite Coréenne qui éprouve des difficultés à se faire des amis de son âge, ou encore celle d’un petit animal de Tchéquie qui, en surmontant sa peur de l’inconnu, va pouvoir faire une grande découverte… Time traveller est un film irlandais de comédiens dans lequel un petit garçon d’une famille de gens du voyage est obsédé par le retour vers le futur. On comprend pourquoi quand il tente de fabriquer une machine à remonter le temps avant que sa famille ne soit expulsée du terrain où ils vivent…

Le thème du voyage, mais à travers les étoiles et les nuages cette fois, revient autrement dans Two Balloons ou encore dans Dva Tramvaya, où deux tramways quittent chaque matin leur dépôt. Time traveller fait partie des trois films pour la jeunesse qui ont le plus touché Anouchka Massoudy, qui a visionné quelque 700 films pour mitonner la programmation de cette 11e édition du festival. Elle recommande aussi vivement La Mort Père et Fils, une animation de 13 minutes sans dialogue de Vincent Paronnaud et Denis Walgenwitz, où le fils de La Mort refuse de reprendre l’entreprise familiale parce qu’il rêve secrètement de devenir ange gardien… Le Lion et le singe, du Belge Benoit Feroumont, raconte l’histoire très ancienne d’un lion blessé qui sauve ce qu’il prend pour un petit singe. En retour, le gamin le soigne et une grande amitié prend naissance, jusqu’à ce que cette belle harmonie soit compromise par la découverte du feu…

D’une île aux autres

Comme chaque année, le programme La tête ailleurs présente des sélections de films réalisés dans des pays spécifiques ou une région du monde. Cette programmation a été conçue en collaboration avec le Festival international du film insulaire de l’île de Groix et l’IFM. Icare reprend le mythe antique qui porte ce nom à travers l’exemple très concret d’un homme obsédé par l’idée de voler comme un oiseau. Réalisée par le Belge Nicolas Boucart, cette fiction de 27 minutes met ainsi en scène un inventeur vivant sur un îlot abandonné qui fabrique et expérimente des machines dans le but de réaliser son rêve… Recommandé par Anouchka Massoudy, ce film sera projeté lors de la séance du 10 octobre à midi avec un documentaire français de 26 minutes sur les gardiens de phares, les dernières sentinelles de la mer.

« Icare », une fi ction de Nicolas Boucart

La séance de 14h emmènera les festivaliers sur l’île de Malte à travers quatre films, parmi lesquels Mov Bak Plijz a la préférence de notre spécialiste. Réalisée en 2017 par Keith Albert Tedesco, cette fiction se déroule en 2003, lorsqu’un touriste britannique suscite bien involontairement une conversation très politique sur l’adhésion de Malte à l’Union européenne à bord d’un bus traditionnel maltais… Les autres films de ce programme parlent des contrôles draconiens auxquels doivent se plier les agriculteurs (Sheep 87), d’une amitié qui tourne au vinaigre (Toxicity) ou encore de l’histoire de ce garçon qui tente de remplacer les fruits destinés à l’anniversaire de sa grand-mère parce qu’il se sent coupable d’avoir dit à sa sœur qu’elle pouvait les manger.

La séance du jeudi, à midi, nous emmènera en Haïti, tout d’abord avec La veuve, une femme dévorée par le chagrin après la mort de son mari, qui s’enfonce graduellement dans l’abîme de ses souvenirs. Sitwayen lari raconte une histoire de fraternité, à l’adolescence, tandis que Kot sa fait découvrir dans la vraie vie les croyances et combats personnels de Maricide et Lovely, deux mères vivant dans le village isolé de la Baie d’Orange. Le fléau, également un documentaire, parle des nuisances silencieuses mais omniprésentes et très visibles des déchets et autres bouteilles en plastique contre lesquels quelques habitants commencent à s’organiser.

« Jonah », une fiction de Kibwe Tavares

Saut sur le continent

La projection de 14h présentera sous le titre Afrofuturisme, des films de ou sur différents pays africains, à commencer par Drexciya, de Simon Rittmeier, où de passeur Thomas expédie des réfugiés européens en quête d’une vie meilleure en Afrique. Le bateau fait naufrage et son seul survivant, échoué sur la plage, se dirige vers la ville la plus proche. Réalisé par Kibwe Tavares, Jonah raconte l’histoire de Mbwana et Juma en Tanzanie, dont les rêves deviennent réalité lorsqu’ils photographient un poisson gigantesque qui surgit de la mer. Leur petite ville devient dès lors une destination touristique…

« Time traveller », une fiction de Steve Kenny

L’espace nous manque ici pour détailler les programmes de Sinema Koltar, lors desquels l’équipe technique de Porteurs d’Images installe écran géant, éclairage et projecteur en plein air dans quatre points du pays. Sachez que la première séance, prévue à l’Aventure du Sucre le mercredi 10 octobre à 19h, sera précédée d’un concert du groupe Rasinn Kare. Au programme : fiction, animation et documentaire de sept pays différents en présence de deux des réalisateurs. Dans la cour du Plaza le 11 octobre, la projection issue de la sélection du Festival de Clermont Ferrand sera commentée par l’intervenante et invitée spéciale Stéphanie Grand. Le 12 octobre, sur la plage publique de Tamarin, après un concert de Sylvain Donice, le lauréat du concours Fim zekler 2018 sera récompensé avant deux projections : l’une pour tous publics et l’autre pour spectateurs avertis. Enfin, le dernier Sinema koltar se tiendra sur le front de mer de Mahébourg, avec sept courts-métrages venus de six pays différents, des histoires très variées mais toutes accessibles au plus grand nombre.

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