Ils habitent en face de Marie, Reine de la Paix : Voir le Saint-Père en personne de chez soi

Leurs maisons à étage, dans le Ward IV à Port-Louis, font face à Marie, Reine de la Paix. Lors de la messe papale du 9 septembre, ils feront partie des Portlouisiens qui seront aux premières loges pour voir, sans se bousculer, sans être pris dans les embouteillages, ou à attendre au gré du temps, le chef de l’Eglise catholique officier à quelques pas de leur domicile. Avec la présence attendue du pape François dans leur quartier, leurs maisons ont été déjà réquisitionnées par des proches.

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“C’est un privilège extraordinaire !” s’exclame presque Naaziah Busawon, la trentaine. “Habiter en face de Marie, Reine de la Paix, vivre l’effervescence de la visite du pape et la messe qu’il célébrera en direct de ma maison, c’est une chance ! Nous allons vivre un grand moment dans l’histoire mauricienne”, dit-elle. Ecarquillant ses yeux brillants, tout sourire, la jeune femme qui travaille à l’Economic Development Board, cache à peine son émotion en racontant que sa famille et elle seront heureuses d’être aux premières loges ce lundi 9 septembre.

“Bien entendu, nous en avons discuté depuis longtemps”, dit-elle. De confession musulmane, Naaziah Busawon aura ce jour-là une mission particulière à accomplir. De sa terrasse d’où elle aura une vue sur l’autel où le Saint-Père officiera, la jeune femme filmera l’événement. “Je ferai des vidéos que j’enverrai à mes amis catholiques de l’étranger”, dit-elle. “Le pape François est une figure emblématique. Si je peux aller au plus près ce jour-là, je le ferai. Et si un jour je vais à Rome, je souhaiterai visiter le Vatican”, dit-elle, enthousiaste. Ce n’est pas Hedley Hong Lin, son voisin, restaurateur au Ward IV, qui afficherait le même sentiment lorsqu’il pense au mouvement de foule les  8 et 9 septembre dans les rues étroites du quartier. Si Naaziah songe sérieusement à appeler des connaissances pour leur proposer d’assister à la cérémonie religieuse de chez elle, Hedley Hong Lin, lui, a déjà préparé sa valise. Samedi prochain, les volets de son restaurant resteront fermés.

Avec sa femme et ses deux fils, Hedley Hong Lin ira à l’hôtel et ne rentrera à la maison que dans l’après-midi de lundi après le départ du pape. “Dès que j’ai appris l’arrivée du pape, j’ai pris ma décision de partir. Je ne conçois pas l’idée d’être bloqué dans le quartier, parce que je ne pourrais pas circuler dans ma voiture au cas où je dois bouger. Je laisserai les clés de la maison à ma soeur, qui donnera la communion lors de la messe ce jour-là. Elle habitera chez moi avec ses amies. Beaucoup de personnes m’ont demandé si je louerais des chambres, car les hôtels sont ‘booked’”, raconte le restaurateur.
“Ce sera spécial, comme une fête ”

Plus loin, Kumar Jhurry affiche un tout autre état d’esprit. Il ne dissimule pas sa joie de revivre, de très près, une autre visite papale. Depuis un mois, Kumar Jhurry, directeur de la JR School, prépare l’arrivée d’une trentaine de personnes, toutes des proches et membres de sa famille dans le cadre de la présence du pape François à Port-Louis. Tout en nous guidant sur la terrasse du sixième étage de son bâtiment, Kumar Jhurry, un enfant du Ward IV, nous explique que c’est de là que tout ce beau monde sera rassemblé dans une semaine. Il faut dire qu’à ce niveau rien de ce qui se déroulera à Marie,Reine de la Paix ne pourra échapper aux regards des invités de Kumar Jhurry. “Ma famille viendra de différentes régions du pays dès dimanche”, dit-il. Le soir, pour dormir, ce sera “à la mauricienne, pou met matla anba !”Pour les repas, ce sera le concept bring and share. “Ce sera spécial, comme une fête, mais elle sera empreinte de spiritualité”, concède Kumar Jhurry. Des chaises seront installées à l’extérieur de sa maison pour les pèlerins de passage qui voudront se reposer. Ils auront aussi des rafraîchissements.

Le siège de saint Jean-Paul II gardé chez elle
Tandis que lui prendra place dans les rangs des invités le jour de la messe, l’épouse de Lindsay Thomas — recteur du collège du Saint-Esprit et habitant du Ward IV, également- fera office d’hôtesse pour les proches que le couple accueillera du 8 au 9 prochains. Et c’est aussi à l’étage de leur maison que les invités des Thomas pourront assister à la messe papale. C’est non sans regret, dit Lindsay Thomas, qu’il ne pourra accueillir tous ceux qui ont voulu profiter de la situation de sa demeure en ce jour peu ordinaire.

Car la présence d’un pape dans les environs est loin d’être anodine ! Charlotte Nina, la trentaine et enseignante au collège Lorette de Port-Louis, n’avait que 6 ans quand les rues, non loin de sa maison et menant à Marie, Reine de la Paix étaient noires de monde lors de la venue de Jean-Paul II. Et c’est chez elle, à quelques pas du monument que le siège du Saint-Père fut gardé après la cérémonie. “Mon frère s’est même assis dessus”, confie la jeune femme. C’est le même siège, rénové, qu’utilisera le pape François.

“Mon cousin, de France, qui sera en mission à Maurice, nous a texté pour demander de réserver même le canapé pour lui !” raconte Charlotte Nina en riant. Contrairement à son cousin et plusieurs de ses proches qui seront réunis chez elle pour cette occasion, Charlotte Nina n’y sera pas, en revanche, car elle sera plus près du pape. Elle accompagnera ses élèves qui feront partie des jeunes qui vont animer la cérémonie. La veille, elle dormira au collège où 300 adolescentes passeront également la nuit. “Ma famille assistera la cérémonie de la maison où l’on voit l’autel. Ce qui est certain, c’est qu’avec la sono prévue, elle entendra la célébration comme si elle y est.” Ayant été témoin de la marée humaine qu’ont suscitée les plus grands moments célébrés à Marie, Reine de la Paix, la famille de Charlotte se tient prête à ouvrir ses portes à ceux qui voudront “utiliser les toilettes!”

Et d’ajouter: “Par habitude, on s’attend aussi à recevoir des membres du clergé ou d’autres personnes après la cérémonie ! Ils s’arrêteront chez nous pour un repas.” La jeune femme a une pensée spéciale pour le père Henri Souchon dont l’absence dans un moment pareil, dit-elle, est fortement ressentie.

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