Immigration Act — Navin Ramgoolam : “Patrick Hofman n’est ni un terroriste ni un trafiquant de drogue !”

“Lepep pou fer piti sové par lafnet an 2019 !”Le leader du Parti travailliste (PTr), Navin Ramgoolam, a démarré sa campagne électorale et a, une fois de plus, tiré à boulets rouges sur le Premier ministre Pravind Jugnauth lors d’une conférence de presse hier. Au menu : la suspension de Raj Dayal, la déportation du pilote Patrick Hofman, le bilan du meeting du PTr le 1er mai, la faillite d’Air Mauritius et finalement les agissements “propagandistes” de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC).

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C’est un Navin Ramgoolam confiant qui s’est adressé à la presse hier, quelques jours après le meeting de son parti dans la capitale. Un rassemblement qui a marqué, a-t-il déclaré, le démarrage de la campagne électorale. Vidéo à l’appui, le leader du parti s’est dit satisfait de ce rassemblement qui a réuni hommes, femmes, jeunes et enfants, selon lui. “Il y a plusieurs critères pour juger un meeting, notamment le nombre, la composition de la foule et l’enthousiasme. On ne peut que constater notre succès face au flop de l’alliance gouvernementale”, a-t-il déclaré. Il a ajouté que le rassemblement orange à Vacoas ressemblait plus à “une veillée mortuaire” qu’autre chose.

Commentant la suspension de Raj Dayal, Navin Ramgoolam soutient que ceci n’était qu’une “diversion” pour masquer le “flop” du meeting de l’alliance gouvernementale. Navin Ramgoolam a également vertement critiqué “le langage ordurier et sexiste” de Pravind Jugnauth, se référant à son discours sur les femmes, le 1er mai à Vacoas et condamne ses propos. “C’est choquant et indigne d’un Premier ministre”. Le leader des rouges s’est, par ailleurs, dit “pas surpris par de tels propos de la part du Premier ministre, car il avait prononcé des paroles similaires dans l’appartement de l’Attorney General dans un scandale précédant”.

Le deuxième volet des discussions a été principalement axé sur l’affaire du pilote Patrick Hofman que Navin Ramgoolam qualifie de “complot”. Dans cette optique, il a fait la promesse d’amender l’Immigration Act, une fois au pouvoir. Selon lui, cette loi est tout à fait inacceptable et a déclaré haut et fort que “Patrick Hofman n’est ni un terroriste ni un trafiquant de drogue !” Expliquant qu’une telle loi prend du temps avant d’être votée, Navin Ramgoolam ne comprend pas l’urgence d’une telle décision. “Pravind Jugnauth a amendé l’Immigration Act de 1970 en quatrième vitesse sous prétexte de combattre le terrorisme”, a-t-il affirmé.

“L’on vit actuellement dans un rogue state”

Pour lui, Patrick Hofman est victime d’un système de répression : “Pravind Jugnauth utilise cette loi pour empêcher ce pilote de rester à Maurice et tout ça parce qu’il a participé à une action syndicale et qu’il a traité le Premier ministre de fou !”

Navin Ramgoolam a pris pour cible les tentatives d’intimidation du gouvernement. “Il s’agit d’un complot, et d’ailleurs je salue mon ami Alan Ganoo qui a eu le courage de dénoncer cela à la radio”, a-t-il soutenu. Le leader des rouges a également rappelé qu’un tel événement avait eu lieu auparavant avec Jugnauth père, alors que lui était leader de l’opposition. “Jugnauth père avait ordonné l’expulsion d’une Sri Lankaise à cette époque enceinte de huit mois, allant à l’encontre des recommandations du chef juge de l’époque, Robert Ah Nee. Ce dernier avait ensuite démissionné”, a-t-il rappelé, démontrant que père et fils sont bornés et aptes à refaire les mêmes erreurs. Pour Navin Ramgoolam, cette modification de la loi fera beaucoup de mal à Maurice. “Quel signal envoie-t-on aux investisseurs étrangers en prenant de telles décisions?”, a-t-il affirmé.

Navin Ramgoolam a établi un parallèle entre Patrick Hofman et le renvoi de Megh Pillay de la direction d’Air Mauritius. “De toute l’histoire d’Air Mauritius, on n’a jamais eu un conseil d’administration aussi politisé avec les proches du pouvoir. Et dire que l’on avait convoqué un conseil d’administration spécial pour mettre Megh Pillay à la porte afin de protéger Mike Seetaramadoo”, a-t-il déploré égratignant par la même occasion la compagnie nationale ayant accumulée près d’un milliard de roupies de dettes. Pour Navin Ramgoolam, “l’on vit actuellement dans un ‘rogue state’ où tous ceux qui critiquent le Premier ministre sont arrêtés”. Il a lancé un appel à la population qu’il met aussi en garde. “Nous, nous serons à l’écoute et serons présents sur le terrain”, a-t-il conclu.
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La MBC toujours dans le viseur du PTr
La MBC est toujours sur la liste rouge. Le PTr a soumis de nouveau, hier, une lettre au directeur de la MBC dénonçant une fois de plus les “agissements propagandistes” de la chaîne nationale. “Ce n’est même pas comme ça en Corée du Nord”, a-t-il lâché, acerbe. “On prendra des actions concrètes pour les violations de la loi surtout à quelques mois des élections générales”, a souligné Navin Ramgoolam avant de déclarer que le parti ne se tournera pas vers l’IBA “étant rempli de protégés du parti MSM/ML. On s’adressera directement à la Cour”. Pas de partisans rouges en colère, cette fois, devant les locaux de la MBC…

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