Insécurité : Le port du masque profite aux voleurs

Le port du masque est devenu un geste quotidien dans le sillage de la pandémie de COVID-19. Mais cette situation profite aux malfrats qui, selon la police, ne peuvent dès lors être identifiés.

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La police rappelle ainsi le drame survenu le 15 mai dans une quincaillerie de Bel-Air, où la vendeuse Nilma Jugurnauth (44 ans) a trouvé la mort en étant confrontée à des individus munis d’une arme blanche. Les suspects, Donovan Ravaton (21 ans) et Maxwell Edward (30 ans), ont expliqué à la police avoir profité du premier jour du déconfinement partiel, ce vendredi-là, pour commettre un vol, d’autant plus, disent-ils, qu’ils étaient masqués. Ce qui « n’a rien d’anormal », explique la police durant cette période. Selon nos renseignements, les caméras de surveillance en opération à Bel-Air n’avaient pas pu être d’une grande utilité, vu que les membres du public qui se trouvaient alors sur le chemin avaient tous le visage caché.

C’est grâce aux soupçons d’un membre de la famille que le crime a toutefois pu être résolu, car Donovan Ravaton s’était rendu aux funérailles de la victime et aurait même « compati » avec les membres de la famille, alors que personne ne le connaissait. Un témoin a alors eu l’idée de le prendre en photo pour ensuite chercher des détails auprès de la police. Le jeune homme étant un récidiviste, ayant en effet déjà été arrêté pour des cas de vol dans la région, la CID a fini par mettre la main sur lui et lui faire avouer le crime.
Menacée avec
un couteau

Mais l’issue n’est pas toujours la même dans tous les faits de police survenus durant le confinement. Ainsi, une retraitée de 70 ans résidant Terre-Rouge ignore toujours qui sont les trois individus qui l’ont ligotée et l’ont détroussée dans sa maison, car tous étaient masqués. Dans sa plainte à la police mercredi, la retraitée affirme qu’une femme était venue mendier auprès d’elle de la nourriture pour ses enfants et elle. Mais dès que la septuagénaire a eu le dos tourné, deux hommes ont débarqué et ont maîtrisé la vieille dame. Ils l’ont ensuite menacée avec un couteau, réclamant que leur victime leur donne sa pension. Ils sont finalement repartis avec une somme de Rs 3 700 et un cellulaire.
Autre cas qui interpelle, survenu cette fois à Vacoas le 16 mai. Ce jour-là, un individu masqué a été surpris en train de voler des légumes dans une plantation. Le propriétaire s’est alors mis à ses trousses et le suspect s’est faufilé dans la cour de la Clarisse House, où il a été repéré par des policiers. L’individu a néanmoins pu les semer, bien qu’en abandonnant sur place un vélo. À ce stade, la police n’a pas encore pu établir son identité, l’homme ayant le visage caché. Le port du masque fait également peur aux commerçants, à l’instar des propriétaires de stations-service. Ces derniers ont d’ailleurs sollicité le QG de la police pour que des membres des forces de l’ordre soient présents sur les lieux entre 18h et 20h afin d’éviter tout risque de braquage. Selon nos renseignements, la demande aurait été agréée et la police a promis d’effectuer des patrouilles régulières en soirée près des stations-service.

Vols de légumes
Une source des Casernes centrales avance néanmoins que la police doit se plier à la loi et que le port du masque est « obligatoire ». Notre interlocuteur explique : « Des patrouilles fréquentes sont effectuées un peu partout et les caméras de Safe City sont particulièrement suivies en cette période. Ces images nous permettent de comprendre le déroulement des délits, le nombre de personnes impliquées ou encore leur corpulence. Ces éléments peuvent nous aider à résoudre tout type de crime. »

Parmi les affaires de malfrats ayant profité du port du masque pour commettre leurs délits, peu concernent cependant des attaques. Selon la police, « il s’agit plutôt de vols de légumes », qui ont connu une hausse en cette période de confinement. « Nous enregistrons une dizaine de cas de vols de légumes à travers l’île chaque jour depuis le début du couvre-feu sanitaire. Les régions les plus affectées sont le Nord et l’Est. »

À noter que deux meurtres ont été perpétrés durant cette période dans des affaires de vols de légumes. Dans le premier cas, survenu début avril à l’île d’Ambre, dans le nord, le corps de Prakash Caunhye (47 ans) avait été retrouvé dans sa bananeraie. Cet habitant de Goodlands avait été victime de vols dans sa plantation depuis le début du confinement. L’autre drame, survenu à Solitude fin avril, concerne Cédric Cadassin (31 ans), qui a perdu la vie après avoir été agressé par le propriétaire d’un champ et ses amis. La victime y avait en effet été surprise en train d’y voler des… piments.

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