Le Vénézuélien Gregorio Diaz Mirabal, qui représente 3,5 millions d’autochtones en Amérique du sud, a insisté samedi sur la nécessité de préserver 80% de l’Amazonie, à la veille de l’ouverture à Glasgow (Ecosse) de la COP26, la conférence de l’ONU sur le climat.
« Nous sommes à la COP26 pour que soit ratifiée notre proposition afin que 80% de l’Amazonie reste vivante« , a déclaré M. Diaz Mirabal, lors d’une conférence de presse à Glasgow.
Le Vénézuélien est à la tête de la Coordination des organisations autochtones du bassin de l’Amazonie (Coica), qui représente les peuples originaires des neuf pays et territoire (Brésil, Bolivie, Pérou, Equateur, Colombie, Venezuela, Guyana, Surinam et Guyane française) couverts par la plus grande forêt tropicale de la planète.
Selon Gregorio Diaz Mirabel, « il est nécessaire de maintenir l’équilibre de l’Amazonie garanti par les 511 peuples (autochtones) des neuf pays du bassin amazonien« .
« Nous sommes l’Amazonie pour la vie, nous sommes le cri de l’air, de l’eau, des créateurs de la forêt, nous sommes là pour obtenir des réponses et des actes de la part des Etats », a ajouté le dirigeant, membre du peuple Wakuenai Kurripaco.
« Nous devons mettre en oeuvre une économie qui valorise toutes les formes de vie, qui soutient les peuples autochtones et garde la forêt debout« , a-t-il poursuivi.
La forêt amazonienne représente 8,4 millions de km2 et abrite 20% de l’eau douce de la planète.
Dans un entretien récent à l’AFP, le dirigeant avait rappelé que 17% de la forêt avait déjà été anéantie par l’exploitation du pétrole et des minerais, la pollution et la déforestation pour l’agriculture et l’élevage.
Il avait appelé à la mobilisation pour empêcher une « apocalypse » mondiale en raison de la destruction de la forêt.
Le sommet international sur le climat, prévu jusqu’au 12 novembre, doit rassembler lundi et mardi plus de 120 chefs d’Etat et de gouvernement. Il a pour objectif d’obtenir des engagements afin de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Des centaines de défenseurs du climat se retrouvent à Glasgow
Plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées samedi à Glasgow pour presser les dirigeants du monde entier d’agir en faveur du climat, à la veille de la COP26, cruciale pour l’avenir de la planète.
Nombre d’entre elles avaient rallié Glasgow au terme d’une marche de plusieurs dizaines voire de milliers de kilomètres, donnant le coup d’envoi des manifestations organisées en parallèle de la conférence de l’ONU sur le climat, prévue jusqu’au 12 novembre dans la ville écossaise.
Venus d’Espagne, de Belgique ou d’Ecosse même, les manifestants ont défilé dans le centre-ville en brandissant des slogans comme «Des actes maintenant!», «Des actions pas des mots» ou «Stop aux énergies fossiles», à l’appel notamment du groupe Extinction Rebellion.
«On attend des mesures plus ambitieuses, que nos leaders politiques soient conscients de l’urgence de la situation parce que nos enfants, nos petits-enfants risquent de vivre dans un monde beaucoup plus compliqué, qui va subir des perturbations climatiques sérieuses», a confié à l’AFP Dirk Van Esbroeck, retraité belge de 68 ans.
Avec une vingtaine d’autres membres du groupe des «Grands-parents pour le climat», il a rejoint Edimbourg en train depuis la Belgique avant de rallier Glasgow à pied.
«Entre les déclarations et l’action, il y a encore un grand pas à faire», a ajouté le sexagénaire, qui a cinq enfants et 12 petits-enfants.
Plus d’une centaine de dirigeants, dont l’Américain Joe Biden, le Français Emmanuel Macron ou l’Indien Narendra Modi sont attendus lors du sommet jugé crucial dans la lutte contre le changement climatique.
Des militants pour le climat du monde entier feront également le déplacement. Selon les organisateurs, ils seront jusqu’à 100.000 lors d’une grande manifestation prévue vendredi.
«Nous sommes ici pour exiger la justice climatique» en faveur des pays du sud, a expliqué à l’AFP Becky Stockes, traductrice de 31 ans qui a marché depuis l’Espagne. La COP26 constitue «une dernière chance», a-t-elle estimé, espérant «voir des mesures concrètes».
Pour Maciej Walczuk, «il y a déjà eu 25 COP et la situation climatique n’a jamais été aussi mauvaise». Cet étudiant de 19 ans espère une conférence «différente» cette fois, qui «s’engage à agir pour sauver des vies».
Selon la police écossaise, quelque 10.000 agents de tout le Royaume-Uni seront déployés chaque jour pendant la COP26, qui représente la plus grande opération de maintien de l’ordre jamais organisée en Ecosse.