Le sort de P. Diddy entre les mains du jury

Le jury poursuit mercredi ses délibérations sur l’accusation d’association de malfaiteurs au procès du magnat du hip-hop P. Diddy après s’être entendu la veille sur un verdict, sans l’annoncer, pour des chefs de trafic sexuel et de transport de personnes à des fins de prostitution.

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Après des semaines de témoignages et de plaidoiries musclées, les 12 jurés ont commencé lundi leurs délibérations dans ce procès hypermédiatisé qui se déroule au tribunal pénal de Manhattan, et se sont accordés sur des verdicts pour quatre des cinq chefs d’accusation, passibles chacun d’une peine de 10 à 15 ans de prison.

Mais comme ils ne parvenaient pas encore à s’entendre sur le chef d’accusation le plus important car passible de la prison à vie, celui d’association de malfaiteurs, le juge Arun Subramanian leur a demandé de continuer leurs échanges avant d’annoncer toute décision.

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Le destin de la gloire du hip-hop, fondateur multimillionnaire du label Bad Boy Records, de son vrai nom Sean Combs, pourrait donc se sceller devant ses proches dès mercredi dans ce tribunal rempli de journalistes mais aussi d’un chapelet d’influenceurs glosant en ligne sur chaque détail de l’affaire.

P. Diddy est accusé d’avoir forcé des femmes – dont sa petite amie de 2007 à 2018, la chanteuse Cassie, et une ancienne compagne plus récente ayant témoigné sous le pseudonyme de « Jane » – à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués pendant qu’il se masturbait ou filmait. Et aussi d’avoir mis en place un réseau criminel, dont il était à la tête, pour organiser ces marathons nommés « freak-offs ».

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Les jurés se sont accordés mardi sur les accusations de trafic sexuel et de transport de personnes à des fins de prostitution – qui implique le déplacement d’une personne d’un Etat à un autre selon le droit américain – dans les dossiers de Cassie et Jane. Cela fait donc quatre chefs d’accusation au total.

– « Violent » –

Agé aujourd’hui de 55 ans, P. Diddy a connu une triple carrière de producteur, rappeur et homme d’affaires. Il avait signé The Notorious B.I.G dans les années 90, avant de connaître lui-même le succès sous le nom de Puff Daddy avec son album « No Way Out », puis de s’associer à des marques d’alcool.

En 2023, son ex-compagne Cassie a porté plainte contre lui au civil pour un viol remontant à 2018, et l’a accusé d’avoir eu un « comportement violent » et « déviant » durant une décennie, comme des relations sexuelles forcées avec des hommes prostitués. Si l’affaire se règle en 24 heures, « à l’amiable », selon un accord confidentiel, elle donne lieu à d’autres plaintes, ayant mené à ce procès pénal au tribunal de Manhattan.

Durant le procès, les avocats de P. Diddy ont tout fait pour discréditer les témoins à charge à coups de contre-interrogatoires musclés et tenté de montrer que leur client avait un style de vie « polyamoureux » qui ne tombe pas sous le coup du droit pénal.

Cassie et Jane ont admis que leur relation respective impliquait de l’amour, mais qu’elles étaient dans le même temps soumises à des menaces liées à leur réputation, à leur situation financière et à leur intégrité physique.

Les jurés ont visionné des enregistrements de ces marathons sexuels, de même que l’enregistrement de caméras de surveillance d’un hôtel de Los Angeles montrant le magnat du hip-hop traînant au sol Cassie et la rouant de coups.

« Il (P. Diddy) avait tellement dépassé les limites qu’il ne pouvait même plus les voir », avait déclaré une procureure, Maurene Comey, disant que le rappeur se sentait « intouchable ». « Mais l’accusé n’est pas Dieu », avait-elle dit au jury, espérant une condamnation par les 12 jurés, huit hommes et quatre femmes.

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