Trois personnes ont été tuées dans une fusillade mardi soir à Uppsala, à une soixantaine de kilomètres au nord de Stockholm, un nouvelle épisode meurtrier dans le pays nordique qui peine à endiguer les violences des gangs.
« Trois personnes sont mortes mais leur identité n’est pas confirmée pour l’instant », a dit Magnus Jansson Klarin, porte-parole de la police de la ville à l’AFP.
Selon plusieurs médias, la fusillade serait intervenue dans un salon de coiffure du centre de la ville, des témoins évoquant plusieurs coups de feu. Au moins une personne aurait pris la fuite sur un scooter.
« Nous avons reçu des informations faisant état d’une personne masquée sur un scooter, nous vérifions ces informations », a ajouté le porte-parole de la police.
Un témoin cité par la chaîne de télévision TV4 dit avoir vu un homme portant des vêtements bleu foncé qui s’enfuyait, une main enfoncée dans sa poche comme si elle voulait dissimuler quelque chose.
En fin de soirée, le calme régnait autour d’un large périmètre de sécurité, surveillé par quelques officiers de sécurité sous l’oeil de badauds.
– Guerre des gangs –
Selon la chaîne de télévision publique SVT, l’une des personnes décédées est un homme qui était visé par une enquête sur un projet d’attaque visant un membre de la famille du chef de gang Ismail Abdo.
La police n’était pas en mesure de dire s’il s’agissait d’un nouvel épisode lié à cette guerre des gangs qui sévit depuis plusieurs années dans le pays.
Elle a indiqué qu’elle avait reçu peu après 17H00 locales (15H00 GMT) « des appels de personnes qui ont entendu de fortes détonations évoquant des coups de feu dans le centre d’Uppsala ».
« C’est un quartier assez tranquille en général. Je fais mes courses ici tous les jours », raconte à l’AFP Elias Sundgren, un étudiant en informatique à l’université d’Uppsala.
« Comme tout le monde, je suis choqué, consterné par ce qui s’est passé et je suis également en colère que cela puisse arriver », a dit le maire d’Uppsala, Erik Pelling, à l’AFP.
« Nous sommes contraints de vivre avec ces crimes, je suis frustré que nous ne soyons pas parvenus à s’attaquer plus efficacement » à ce problème, ajoute-t-il.
« Ce que nous savons pour l’instant, c’est qu’il n’y a aucun danger pour la population », a précisé le porte-parole de la police.

« Entre 100.000 et 150.000 personnes sont attendues demain à Uppsala pour Valborg, et il y a déjà beaucoup de monde ici aujourd’hui », a-t-il déclaré, faisant référence aux célébrations de la Walpurgis, qui ont lieu le 30 avril, quand des feux de joie sont allumés au soleil couchant pour célébrer l’arrivée du printemps.
« Les gens ne doivent pas avoir peur de venir demain ».
Le ministre de la Justice, Gunnar Strömmer, a néanmoins qualifié l’événement « d’extrêmement grave » auprès de la chaîne SVT.
Le 14 avril, deux personnes avaient été tuées dans une fusillade à Göteborg, deuxième ville du pays, attaque qui pourrait être liée à une rivalité entre gangs.
Dans la guerre des gangs, les auteurs sont de plus en plus souvent des adolescents qui sont engagés comme tueurs à gages parce qu’ils ont moins de 15 ans, l’âge de la responsabilité pénale en Suède.
La police suédoise a indiqué en janvier que le nombre de fusillades avait diminué en 2024 pour la deuxième année consécutive, avec 296 fusillades, soit une baisse de 20 % par rapport à l’année précédente.
Dans ce pays de 10,6 millions d’habitants, 92 cas de violence mortelle ont été enregistrés en 2024, soit 29 de moins qu’en 2023, selon un rapport du Conseil national suédois pour la prévention du crime (Bra) publié fin mars.
La Suède a été par ailleurs choquée par le meurtre de masse intervenu le 4 février quand Rickard Andersson, 35 ans, est entré dans le centre de formation pour adultes Campus Risbergska, dans la ville d’Örebro, et a abattu 10 personnes avant de retourner son arme contre lui. Son mobile est toujours inconnu.