Investigation transfrontalière : FSC et BoM forcées à approfondir l’enquête sur Wirecard

  • Les services de Forensic Experts en passe d’être retenus par ces deux régulateurs pour tirer au clair un potentiel « round-tripping » impliquant l’Emerging Markets Fund incorporée à Maurice et datant de 2014/2015

Le scandale Wirecard, importante société allemande qui a fait faillite à la suite d’une fraude majeure avec en background un deal dans le Global Business Sector, continue à hanter les autorités à Maurice. Le préjudice est évalué à Rs 100 milliards, le plus important en Allemagne. Samedi dernier, le Financial Times est revenu à la charge en dénonçant « How EY missed the chance to stop Wirecard’s fraud » en rappelant que « the allegations investigated by the EY fraud team centred on a takeover Wirecard announced in October 2015. It paid €340m to an opaque Mauritius entity named Emerging Markets Investment Fund 1A for three Indian payments companies: Hermes i Tickets, GI Technology and Star Global. » À la découverte de la fraude, la Financial Services Commission et la Banque de Maurice avaient initié une enquête en vue de tirer au clair ces allégations.

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Au coeur de cette enquête est le rôle assumé par une Mauritius-Registered Entity, Emerging Markets Investment Fund, en tant que pivot des transferts relevant des opérations de blanchiment et de détournement débouchant sur un trou de Rs 100 milliards (1,9 milliard d’euros) au détriment de la société allemande qui reste à l’agenda des régulateurs financiers, dont la Banque de Maurice et la Financial Services Commission. Le préjudice, portant atteinte à la réputation du Global Business Sector mauricien est évalué à quelque Rs 15 milliards.  À ce stade, l’enquête diligentée à Maurice n’a pas encore déboucher sur des pistes probantes.

Ainsi, des informations émanant de sources concordantes des services financiers confirment que les deux régulateurs de la juridiction financière du pays sont en passe de déclencher des investigations poussées dans le cadre de cette affaire, notamment en ce qui concerne un “probable case of round-tripping” intervenant en 2015, mais également d’autres “possible cross-border transactions” liées aux dessous de cette affaire financière.

Les premiers détails, qui ont transpiré depuis que cette affaire a éclaté en Allemagne au début du mois de juillet, sont que cette société de gestion de fonds dans l’offshore a joué un rôle pivot en 2015 dans l’acquisition par la société allemande d’entreprises indiennes, avec au moins un montant de Rs 15 milliards citées. À quelques semaines de cette transaction, ces actifs indiens ne valaient que 37 millions d’euros, soit Rs 1,7 milliard. L’enquête conjointe de la Banque de Maurice et de la FSC aurait, selon les informations émanant des milieux informés, épluché les aspects “regulatory-wise” aussi bien que “legality-wise” des transactions effectuées à travers la plateforme financière mauricienne. L’on affirme ainsi qu’à la lumière des “preliminary findings”, il semblerait que les protagonistes au niveau de ces transactions ont procédé « within the normal regulatory perview ». Mais on laisse entendre que ce genre de cas nécessite des investigations poussées.

La présence de Wirecard AG en Inde devait ainsi permettre à ce géant du paiement électronique d’étendre ses opérations en Inde et au sud-est asiatique. D’ailleurs, les logiciels et les systèmes de Wirecard aident les entreprises à accepter les paiements électroniques, et l’accord avec l’Inde était le plus important d’une série de prises de contrôle ayant réparti leurs opérations en Asie. Les deux “sister companies” indiennes Hermes et GI Technology disposaient d’un réseau de plus de 100 000 « boutiques intelligentes », des kiosques où les Indiens payaient des factures de services publics, achetaient des billets de train ou encore effectuaient des transferts d’argent. Sur le plan international, des perquisitions ont eu lieu au siège de Wirecard et dans quatre sites du groupe en Allemagne et en Autriche. Le scandale Wirecard a conduit à la démission de Markus Braun, le CEO de la compagnie et soupçonné par la justice allemande d’avoir gonflé le bilan du groupe afin de le rendre plus attractif aux yeux des investisseurs et des clients.

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