Jean-Marie Bhugeerathee : « Une nouvelle chance avec le report des Jeux Paralympiques »

Les Jeux Paralympiques de Tokyo, qui ont été reportés à l’année prochaine, sont une nouvelle chance pour d’autres athlètes de réaliser les minima et d’obtenir une qualification, selon Jean-Marie Bhugeerathee, entraîneur du Magic Sports Club. En effet, il essaie de voir surtout le côté positif de ce renvoi. Comme pour beaucoup de fédérations sportives et clubs, les athlètes n’ont pu se rendre aux rencontres internationales prévues au Maroc, à Dubaï, en Chine ou encore en Italie. Les entraînements continuent pour les athlètes du Magic Sports Club avec un programme plus ou moins adapté à chacun.

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Comment le club Magic s’organise-t-il pour s’entraîner pendant le confinement ?
Les athlètes s’entraînent à la maison en suivant un programme que j’ai établi pour eux avec des rollers, des exercices de musculation et d’endurance, entre autres. Nous bénéficions de l’aide d’Audrey Grandcourt (préparateur physique), qui élabore des programmes spécifiques pour la condition physique. Les athlètes s’entraînent une ou deux fois par jour. Ils font des vidéos quotidiennement qu’ils m’envoient et qu’ils partagent sur notre page Facebook. Pour ceux qui sont déjà dans le haut niveau, je les assiste par appels vidéo durant certains de leurs entraînements.

Le club Magic regroupe des handicapés physiques, mentaux et visuels. Comment gérer cela pendant le confinement ?
Pour les physiques, ils se débrouillent avec ce qu’ils ont chez eux lors de leurs séances d’entraînement, par exemple des briques, des gallons de liquide vaisselle, des sachets de riz, enfin, tout ce qui peut leur servir. Seule Noemi Alphonse avait pu récupérer ses équipements pendant le confinement tels que les rollers. Quant aux non-voyants, ils connaissent tous les exercices par cœur, Audrey Grandcourt a fait des enregistrements audio pour eux, pour chaque entraînement. Un aveugle chez lui a tous ses repères, ce n’est pas si compliqué. Pour les mentaux, c’est le même principe, avec un programme adapté et un suivi.

Y a-t-il un relâchement au niveau des athlètes entre-temps ?
Non, aucun. Nous devons, nous en tant qu’entraîneurs, motiver nos athlètes et les obliger en quelque sorte à faire le nécessaire. Nous ne pouvons pas trouver des excuses, nous devons tout faire, innover et les entraîner. Honnêtement, mes athlètes le font même par plaisir. Je leur fais bien comprendre que nous visons le high level pour tous et qu’il faut travailler dur pour cela. D’ailleurs, beaucoup sont contents que les Jeux Paralympiques ont été reportés.

Quel impact le renvoi des Jeux Paralympiques aura-t-il sur le club Magic ?
Dans un premier temps, il faut dire que ceux qui se préparaient pour la date initiale ont été un peu affectés moralement, mais ils ont déjà traversé ce cap. D’autres athlètes de mon club sont heureux de ce renvoi et c’est vrai que cela nous laisse une nouvelle chance pour plus de qualifications. Dans le délai qu’il nous restait cette année, seuls les meilleurs auraient pu obtenir leurs qualifications. Ils ont juste hâte de retrouver le stade. Donc, je dirai que nous y voyons plus un avantage.

Vous aurez jusqu’à quand pour obtenir une qualification à présent ?
Alors là, c’est l’autre côté intéressant et avantageux de ce renvoi. En effet, les compétitions internationales seront probablement reportées vers la fin de cette année. Puis, le calendrier de l’International Paralympic Committee reprendra normalement vers la fin du moins de janvier 2021. De ce fait, nous aurons une succession de rencontres internationales sans une longue pause avant les Jeux Paralympiques, ce qui sera un gros avantage pour nous. Nous aurons jusqu’à l’année prochaine pour obtenir notre qualification.

Qu’en est-il des sponsors pour tous ces projets, sachant que l’économie du pays sera grandement affectée ?
Le ministère des Sports avait dit lors de la dernière réunion qu’il nous apporterait un bon soutien, même si le budget est un peu gros .Nous attendrons cela. Nous avons aussi nos sponsors fidèles ,mais c’est vrai que les montants risquent de diminuer, alors que les projets sont les mêmes. Il y aura donc certains blocages avant de redémarrer normalement. Nous tenterons nos chances partout pour rassembler le budget. Il faudra trouver un moment pour s’asseoir et réfléchir ensemble à des solutions.

Quels seront vos objectifs dès la reprise des compétitions ?
Nous devrons faire de sorte à retrouver le meilleur niveau de chacun. Et comme pour chaque rencontre, même si nous ne revenons pas avec des médailles, dès la première sortie après le confinement, nous devons réaliser d’autres minima, des records de Maurice ou d’Afrique. Ce sera un peu cela notre objectif. Il reste encore à voir si certains pays maintiendront les compétitions cette année car, par exemple, l’Italie a également pris un sale coup sur le plan économique. La priorité de ce pays ne sera certainement pas d’organiser des compétitions.

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