Jeux olympiques : Quel visage pour le Club Maurice ?

Alors que la tenue des Jeux Olympiques (23 juillet-8 août) est décriée, les athlètes mauriciens, eux, continuent leur préparation afin de bien figurer au rendez-vous japonais. Loin de vouloir jouer les faire-valoir, ils comptent bien se montrer sous leur meilleur jour dans la capitale nippone.

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Valeur du jour, il est difficile de prédire qui pourrait revenir au pays avec une médaille. Mais les boxeurs Merven Clair et Richarno Colin sont ceux qui présentent, du moins sur le papier, les meilleures garanties. Reste à savoir comment se passera la préparation, d’autant que la possibilité d’un déplacement, étudiée, n’est pas à écarter. Mais en attendant de pouvoir éventuellement prendre l’avion pour une destination étrangère, les deux pugilistes s’entraînent au Centre national de boxe à Vacoas, sous la férule du DTN, le Cubain Roberto Ibanez.

Merven Clair, qui découvrira les JO pour la première fois de sa carrière, va concourir chez les -69 kg. Et il est catégorique. « L’objectif est un podium. Rien de moins », dit-il. Sauf qu’il ne connaît pas ses adversaires. « Pour ça, il faudra attendre le tirage au sort. » Toujours est-il que les deux boxeurs sont bloqués ici, sans aucun combat à se mettre sous la dent. « Il nous manque des tournois internationaux. Mais personnellement, je me sens en pleine forme, grâce à l’apport des coaches de l’Association mauricienne de boxe. » La préparation étant tronquée, il lui reste donc à se concentrer sur ses points forts. « On ne connaît pas la suite de notre programme. Alors, nous nous concentrons sur nos forces », ajoute-t-il.

L’haltérophile Roilya Ranaivosoa vit elle aussi au rythme des entraînements. Alors que son voyage pour le Kenya et les championnats d’Afrique a été annulé à la dernière minute, elle devra finalement se rabattre sur le centre de Pointe Jérôme pour se préparer, sur l’avis du MAJSL. À l’heure actuelle, elle attend toujours de savoir quand elle pourra prendre possession des lieux. Ce qui ne l’enchante guère. « On parle des Jeux Olympiques ! Et alors qu’on approche, je m’entraîne à Vacoas le matin, et l’après-midi, je suis chez moi ! »

Elle attend donc que les choses se débloquent pour entamer sa dernière ligne droite. « Pour le moment, on ne peut parler de préparation. Il n’y a pas de structure en place. À vrai dire, il n’y a que le COM qui m’a donné des vitamines et qui m’aide pour mon alimentation », peste-t-elle. Pourtant, son but, elle l’avoue, est de faire partie des six meilleures leveuses de fonte des Jeux. « Je ne veux pas aller aux JO pour être la risée du monde. J’ai une réputation d’athlète africaine à défendre. Je veux qu’on me respecte. Et pour que je puisse me préparer au mieux, j’espère aller à Pointe Jérôme au plus vite », dit-elle.

Richarno Colin (boxe) : Le premier Mauricien à se qualifier

À 33 ans, Richarno Colin (-63 kg) connaîtra sa troisième participation aux Jeux Olympiques, après Pékin en 2008 et Londres en 2012. Il a le mérite d’avoir été le premier Mauricien à s’être qualifié à cet événement et cela après sa grosse prestation lors des qualifications au Sénégal en février 2020, où il avait terminé avec la médaille d’argent autour du cou. La qualification de Richarno Colin se trouve donc être une suite logique du fait que ce boxeur avait connu une nette montée en puissance en 2019. Il avait notamment décroché l’or au cours du Sanabo Tournament en Afrique du Sud, du tournoi Teofilos Stevenson à Cuba et au All India Tournament, de même qu’aux Jeux des îles. Il aura certainement la motivation de franchir les quarts de finale de ces Jeux après être tombé à ce stade en 2012. Rappelons que lors de sa première participation aux JO 2008, Richarno Colin avait chuté en 16es de finale. Pourra-t-il cette année rééditer l’exploit de Bruno Julie en 2008 en décrochant une médaille olympique ?

Merven Clair (boxe) : Faire mieux qu’en 2016

L’objectif est clair pour le Mauricien d’origine rodriguaise Merven Clair (-69 kg) lors des JO. Après avoir été éliminé au premier tour en 2016, il aura à cœur de franchir les étapes et cela afin de décrocher comme Bruno Julie une médaille olympique. Cette fois, il s’alignera dans sa catégorie de prédilection contrairement à 2016 (-79 kg). S’il a été le deuxième Mauricien à s’être qualifié pour cette compétition, c’est notamment grâce à sa prestation aux Jeux d’Afrique en 2019, où il a décroché la médaille d’or. Après l’annulation des tournois qualificatifs, c’est en toute logique que Merven Clair a obtenu son ticket pour Tokyo.

Roilya Ranaivosoa (haltérophilie) : La confirmation en attente

La médaillée d’argent aux Jeux du Commonwealth 2018 en sera peut-être à sa deuxième tentative aux Jeux Olympiques après 2016. D’ici à deux semaines, lors de la mise à jour de la Fédération internationale d’haltérophilie, Roilya Ranaivosoa sera fixée. Après avoir pris la 9e place en 2016, si elle est du voyage à Tokyo et avec sa progression durant les deux dernières années, elle pourrait créer la surprise au Japon dans sa catégorie des -49 kg.

Priscilla Morand (judo) : La mieux placée pour la qualification

Il faut dire que depuis 2019, Priscilla Morand (-48 kg) est le seul judoka mauricien à avoir enchaîné les compétitions. Ce qui lui a permis de récolter 1141 points dans la course au quota continental. Récemment, soit lors des derniers championnats d’Afrique au Sénégal, la Mauricienne, qui évolue en Suisse, a remporté la médaille d’argent dans sa catégorie. Une première pour elle. Aujourd’hui, elle sera alignée aux championnats du monde en Hongrie et une belle performance de sa part pourrait clore les débats en ce qu’il s’agit de sa participation à Tokyo. À ce jour, elle a plus de 90% de chance d’y être.

Rémi Feuillet (judo) : En attendant un coup du sort

Rémi Feuillet (à gauche)

Si sa compatriote Priscilla Morand est la mieux placée pour chercher une qualification olympique, Rémi Feuillet (-90 kg) peut toujours garder espoir. S’il n’a pu remporter le moindre point lors des championnats d’Afrique, il compte toujours 769 points. Toutefois, deux options sont possibles afin que Feuillet puisse partir aux JO. Si Morand échoue au premier tour des Mondiaux et que Feuillet termine le tournoi dans les sept premiers, il dépassera au niveau du pointage la Mauricienne. Avec plusieurs judokas qui se sont désistés pour l’événement, ce scénario n’est pas à écarter. Une autre option peut également permettre à Feuillet de faire le voyage au Japon. Alors que le judo est un sport de combat, une blessure de Morand pourrait bénéficier à Rémi Feuillet. Mais au final, la qualification se jouera dans plus d’une semaine.

Mathieu Marquet et Alicia Kok Shun (natation)

Concours de circonstances pour Marquet, Kok Shun la mieux classée

Alors que Bradley Vincent était désigné afin de représenter Maurice lors des JO, et cela après avoir réalisé les minima B, il a malheureusement renoncé à la compétition. Cette décision a contraint la Fédération mauricienne de natation à porter son choix sur Mathieu Marquet, qui possède en effet le meilleur pointage après Vincent. En féminin, avec un meilleur pointage, le choix de la FMN s’est automatiquement porté sur Alicia Kok Shun (17 ans). Rappelons que lors des Jeux des îles de l’océan Indien, la jeune nageuse avait remporté trois médailles d’or aux épreuves de brasse, soit aux 50, 100 et 200 m.

Jérémie Lararaudeuse, le choix de l’AMA

En athlétisme, suite à l’annulation des championnats d’Afrique seniors qui devaient se tenir au Nigeria, l’Association mauricienne d’athlétisme placera sa confiance edansn le spécialiste du 110m haies Jérémie Lararaudeuse (19 ans). Réalisant sur la distance un chrono de 14″15 en début de saison, ses récentes performances lors des tests d’évaluation et ses efforts aux entraînements ont porté leurs fruits. Pour ses premiers JO, il sera accompagné de son entraîneur, Georges Viellesse.

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