Journée internationale de la Femme – Melanie Peres : « Chaque chose a une raison ! »

Elle répète toujours qu’elle est tombée dans la marmite depuis toute petite, et que son parcours d’artiste, elle n’aurait pas pu l’éviter. En fait, ce petit bout de femme qu’est Melanie Peres passe difficilement inaperçue. Et bien qu’elle serine à tout bout de champ qu’elle est « comme tout le monde », en réalité, elle est surtout une originale doublée d’un sacré bout de femme ! Rencontre avec la maman d’Amaya, une passionnée pleine de vie, auteure d’un roman, Tigann, traverse enn madam dan divan kontrer, chanteuse émérite et enseignante de créole mauricien au collège du Saint Esprit de Quatre-Bornes.

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Moulin à paroles, source intarissable de joie de vivre,  et de “positive thinking & acting”, Melanie Peres, ce petit bout de femme, qui tient difficilement en place est, à moins de 25 ans, déjà une star ! Localement, certes, et elle semble très bien partie pour se forger une belle petite place sous le soleil régional également. Avec, à son palmarès un roman, nommément Tigann, traverse enn madam dan divan kontrer, qui a été primé lors du concours littéraire de la CSU, une collection de chansons, dont un album avec le groupe Flashback, et surtout deux compositions originales, qui lui a valu d’être la lauréate du concours “Konpoz to lamizik”, organisé par le groupe Attitude l’an dernier, Melanie Peres s’est rapidement érigée comme l’un des talents les plus sûrs de notre temps. Ce qui amène cette jeune femme très philosophe à dire : « Toute chose en son temps, et chaque chose arrive pour une raison… »

Et pour cause, s’il semble qu’elle soit née sous la bonne étoile — son papa était Patrick Peres, artiste local réputé, surtout pour son rire éternel sur le séga Bhai Aboo de Claudio ! — Melanie Peres a bossé dur pour en arriver là. La jeune maman d’Amaya, sa fille qui lui a fait tout stopper, il y a trois ans, est originaire de Mare Gravier, à Beau-Bassin. « J’ai grandi dans une cour familiale, où oncles, tantes, grands-parents… cohabitaient tous, se souvient-elle, dans un grand sourire nostalgique. Et la musique était omniprésente », dit-elle. La fête est donc, au rendez-vous, avec la bonne humeur, et surtout, « mes parents ont tout fait pour que Julie, ma sœur et moi, ayons une vie remplie de bonheur, de joies immenses… »

Au collège Lorette de Saint-Pierre, où elle fait ses études secondaires, elle se lie d’amitié à… Chloé Mayotte, la fille de l’artiste Sandra Mayotte. Encore une fois, relève Melanie Peres, « je continue à évoluer dans l’univers artistique ». Au sein d’un orchestre à 100% filles, au collège, elle accompagne des vedettes comme Gérard Louis, Sandra Mayotte et Patrick Peres… Puis, « Chloé et moi avons voulu faire du théâtre ». Elle se retrouve ainsi sous la férule de Henry et Marie-France Favory.

« Et là, c’est la claque magistrale ! », reconnaît notre jeune interlocutrice, « surtout quand on est allé jouer Nu Traverse (The Crossing, en anglais) en Afrique du Sud ». Melanie Peres y découvre la pièce sud-africaine Thursday’s Child. « Nu Traverse était déjà une expérience très forte, avec l’évocation des souffrances des femmes violentées », retient Melanie Peres. Elle poursuit : « Cette création sud-africaine était encore plus dure, avec des scènes de violence par moments insoutenables. Et c’est là que j’ai compris que je vivais dans une bulle et que mes parents m’avaient protégée de tout cela… »

Dans la foulée, elle apprend que l’Université de Maurice (UoM) lançait les cours en créole mauricien. Ayant terminé sa scolarité secondaire, elle s’inscrit ainsi pour un BA (Hons) French & Creole ! Ayant comme principal chargé de cours le Dr Arnaud Carpooran, et étant de nature très curieuse et autodidacte, Melanie Peres se lance à fond dans la maîtrise de la langue créole et tous ses aspects y relatifs…

Au final, elle décroche un emploi de prof de créole mauricien au CSE de Quatre-Bornes, où elle évolue toujours, et a renoué, il y a quelques mois déjà, avec ses activités artistiques. « Quand j’ai appris que j’étais enceinte d’Amaya, j’étais en année terminale de mes études. Je vivais à 200 à l’heure, je ne dormais presque pas, cumulant études, répétitions et concerts, et écriture… », nous indique-t-elle. Pour finir, elle est frappée d’une sérieuse névralgie faciale.

Depuis, soutient-elle, « nous apprenons à gérer notre temps à la minute près ». Et d’ajouter : « On essaie de vivre chaque instant à fond, et Amaya étant le centre de notre vie, le reste gravite autour d’elle… »

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